Play all audios:
RN, NOUVEAU FRONT POPULAIRE, CAMP MACRON : LES RÉSULTATS DE NOTRE DERNIER SONDAGE
Se dirige-t-on vers le chaos à l'Assemblée ? Dans notre sondage Cluster17-_Le Point _avant les législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet prochains, les trois blocs principaux
progressent. Crédité de 32 % des voix, le RN caracole toujours en tête des intentions de vote devant le Nouveau Front populaire (NFP) à 30 %, confirmant le duel de ce scrutin. Loin derrière,
le camp présidentiel reprend un peu du poil de la bête et affiche 19 % d'intentions de vote, profitant des hésitations de certains électeurs de centre gauche.
Recevez en avant-première les informations et analyses politiques de la rédaction du Point.
Merci ! Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :
Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.
En prenant en compte les reports de voix des électeurs de chaque circonscription au second tour, notre projection dessine une Assemblée nationale ingouvernable. En projection du nombre de
sièges, le RN obtiendrait entre 200 et 250 députés, un bond par rapport à leurs 88 députés sortants. Le NFP, pour sa part, pourrait récupérer 190 à 240 parlementaires, en progression nette
face aux 133 députés qui composaient la Nupes à l'Assemblée. Ces fourchettes, assez larges et à prendre avec prudence, reflètent les situations électorales incertaines et parfois très
serrées dans certaines circonscriptions.
À LIRE AUSSI SONDAGE : LE RN EN TÊTE DEVANT LE « NOUVEAU FRONT POPULAIRE », RENAISSANCE DERRIÈRE « Il n'y a pas un écart énorme entre les deux. C'est très compliqué de dire qui
aura le plus grand groupe », analyse Jean-Yves Dormagen, fondateur de l'institut Cluster17 et professeur de sciences politiques à l'université de Montpellier. On n'a pas
souvenir d'une élection « aussi incertaine » tant les deux blocs de tête sont dans un mouchoir de poche. « Ça peut se jouer à peu de choses, explique-t-il. On est en scrutin
majoritaire, donc 2 ou 3 points d'un côté ou de l'autre, ça peut faire pas mal de différences. »
Les électeurs de chaque bloc sont toutefois assez sûrs de leur vote. Parmi l'électorat de LFI aux européennes, 94 % voteraient à nouveau pour le NFP au premier tour. Même rengaine chez
Renaissance et le RN, partis dont 91 % des électeurs respectifs pour le scrutin européen comptent déposer le même bulletin dans l'urne. « Les votes sont assez concentrés, les électorats
sont assez cristallisés, pointe Jean-Yves Dormagen. C'est assez frappant, il n'y a pas beaucoup d'hésitations. » Une conséquence de l'hyperpolarisation de ces élections,
alors que 7 listes en moyenne se présentent par circonscription contre 11 en 2022 ?
« Il y a un petit enjeu autour du centre gauche, chez les modérés qui peuvent hésiter entre le NFP et Renaissance », tempère-t-il. Plus d'un tiers des électeurs de Glucksmann et 20 %
des écolos se désolidariseraient du NFP au premier tour, lui préférant des listes centristes ou « divers gauche ». Chez LR, seuls 49 % des électeurs aux européennes disent vouloir voter à
nouveau pour le parti de droite, alors que 37 % d'entre eux iraient gonfler les rangs des électeurs RN ou Renaissance. « Cela indique un tiraillement des électeurs LR, note Jean-Yves
Dormagen. C'est un électorat totalement soumis à des forces centrifuges, qui est en train d'exploser. »
« Pour l'instant, le scénario qui reste quand même le plus probable, c'est qu'il n'y ait pas de majorité absolue, nuance le fondateur de Cluster17. Dans notre modèle, on
a presque 200 triangulaires RN-Renaissance-NFP », dont près d'un tiers sont « indécises ». La majorité présidentielle pourrait ainsi récupérer 70 à 100 sièges, de quoi maigrement sauver
les meubles pour ses 249 députés sortants. Mais que feraient-ils dans le cas d'un duel RN-NFP au second tour, scénario le plus probable dans la majorité des circonscriptions ? «
Presque 7 sur 10 ne votent pas, 2 voteraient pour le NFP et 1 pour le RN », décrypte Jean-Yves Dormagen.
À LIRE AUSSI NOUVEAU FRONT POPULAIRE : CE QUI SE TRAME DERRIÈRE LE PACTE AVEC LE DIABLE MÉLENCHON À Découvrir LE KANGOUROU DU JOUR Répondre Quid de la participation, potentielle inconnue de
ce scrutin, alors qu'un million de procurations ont été faites depuis l'annonce de la dissolution ? « Si la participation devait augmenter, ça augmenterait le nombre de
triangulaires aussi », rappelle-t-il. Toutefois, alors que 60,5 % des sondés sont sûrs d'aller voter, il n'y a selon lui « pas de dynamique de mobilisation vraiment spectaculaire.
Ça reste un niveau de participation plus élevé que d'habitude aux législatives, autour de 50 %, mais nettement inférieur à une élection présidentielle où il y a plus de 70 % de
participation ».
« On y verra forcément plus clair après le premier tour », conclut-il, anticipant d'ici à la semaine prochaine « de petites progressions, les marges de progression étant assez réduites
» pour tous les partis.