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Jusqu’à ce que _Les Jours_ mettent leur nez dans le groupe Facebook privé « La France avec Jordan Bardella », ses quelque 11 500 membres étaient invités à chanter les louanges du président
du Rassemblement national (RN), à commenter les actualités du parti et, surtout, à la retenue. Jusqu’à la semaine dernière, ce groupe était géré par plusieurs cadres, ex-candidats et
collaborateurs parlementaires de la formation lepéniste. Pour l’intégrer, il fallait simplement indiquer si l’on était adhérent du parti d’extrême droite ou non. Une fois à l’intérieur, les
règles paraissaient claires : _« Il est formellement interdit de harceler les membres du groupe, de discriminer les opposants politiques et journalistes sur leur origine, couleur, religion,
orientation sexuelle, apparence physique. Tout membre se donnant_ [sic]_ à de la discrimination sera sanctionné. »_ Sauf que la stricte modération annoncée était à géométrie très variable.
Si les partisans d’Éric Zemmour s’en voyaient, par exemple, quasi systématiquement exfiltrés lorsqu’ils proposaient l’union des droites, les appels à la haine et à la violence, les propos
antisémites, homophobes, islamophobes et racistes étaient, eux, nettement moins régulés. _Les Jours _ont découvert qu’ils étaient légion sous la plume de ces militants et sympathisants
d’extrême droite. Et qu’au milieu de tout cela, neuf députés du RN en étaient membres. Sans jamais réagir.