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[embedded content] La rétrospective rassemble une sélection d’environ 200 tableaux, dessins, gravures et carnets venus de nombreuses collections publiques et privées, en Europe et aux
Etats-Unis. À côté de chefs-d’oeuvre emblématiques tels que le _Parc des Princes_, elle présente un ensemble important d’œuvres rarement, sinon jamais, exposées, dont une cinquantaine
montrées pour la première fois dans un musée français. Organisée de manière chronologique, l’exposition retrace les évolutions successives de l’artiste, depuis ses premiers pas figuratifs et
ses toiles sombres et matiérées des années 1940, jusqu’à ses tableaux peints à la veille de sa mort prématurée en 1955. Si l’essentiel de son travail tient en une douzaine d’années, Staël
ne cesse de se renouveler et d’explorer de nouvelles voies : son « inévitable besoin de tout casser quand la machine semble tourner trop rond » le conduit à produire une œuvre
remarquablement riche et complexe, « sans esthétique a priori ». Insensible aux modes comme aux querelles de son temps, son travail bouleverse délibérément la distinction entre abstraction
et figuration, et apparaît comme la poursuite, menée dans l’urgence, d’un art toujours plus dense et concis : « c’est si triste sans tableaux la vie que je fonce tant que je peux »,
écrivait-il. La rétrospective permet de suivre pas à pas cette quête picturale d’une rare intensité, en commençant par ses voyages de jeunesse et ses premières années parisiennes, puis en
évoquant son installation dans le Vaucluse, son fameux voyage en Sicile en 1953, et enfin ses derniers mois à Antibes, dans un atelier face à la mer. La biographie de Staël a d’emblée créé
un mythe autour de son art : de son exil après la Révolution russe jusqu’à son suicide tragique à l’âge de 41 ans, la vie du peintre n’a cessé d’influer sur la compréhension de son œuvre.
Sans négliger cette dimension mythique, la rétrospective entend rester au plus près des recherches graphiques et picturales de Staël, afin de montrer avant tout un peintre au travail, que ce
soit face au paysage ou dans le silence de l’atelier. Enfant exilé devenu voyageur infatigable, l’artiste est fasciné par les spectacles du monde et leurs différentes lumières, qu’il se
confronte à la mer, à un match de football, ou à un fruit posé sur une table. Variant inlassablement les outils, les techniques et les formats (du tableautin à la composition monumentale),
Staël aime « mettre en chantier » plusieurs toiles en parallèle, les travaillant par superpositions et altérations successives. Le dessin joue, dans cette exploration, un rôle prépondérant
dont une riche sélection d’œuvres sur papier souligne le caractère expérimental. Un extrait du documentaire _Nicolas de Staël, la peinture à vif_ de François Lévy-Kuentz, co-écrit avec
Stéphane Lambert et Stephan Lévy-Kuentz et produit par Martin Laurent, Temps Noir, en coproduction avec ARTE France, sera présenté en permanence dans les salles de l’exposition et diffusé
dans son intégralité sur ARTE le 24 septembre 2023. Le catalogue de l’exposition permet d’approfondir encore la connaissance du travail du peintre, grâce à des textes sur sa relation aux
maîtres du passé et à son contemporain Georges Braque, ou encore son rapport au paysage et à la nature morte. Le catalogue contient également un entretien des commissaires avec Anne de
Staël, fille aînée de l’artiste, ainsi que le texte intégral et inédit du « Journal des années Staël » de Pierre Lecuire, écrivain, éditeur et ami proche de Staël. L’exposition sera
présentée à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne, du 9 février au 9 juin 2024. COMMISSARIAT : Charlotte Barat-Mabille et Pierre Wat Exposition organisée par le Musée d'Art Moderne de
Paris / Paris Musées en collaboration avec la Fondation de l'Hermitage, Lausanne. Avec le soutien d'ING, Linklaters et Perella Weinberg Partners.