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Des chercheurs ont utilisé le modèle de biomasse LBB (Length-Based Bayesian) pour évaluer la durabilité du secteur de la pêche au Sénégal. Leur étude, publiée dans PLOS ONE, révèle que le
modèle peut être utilisé pour évaluer les stocks d'importantes pêcheries de petits pélagiques sur la base de longueurs représentatives.
L'équipe, dirigée par Bocar Sabaly Baldé, du Centre Océanographique de Thiaroye, a constaté que selon les données de 2004 à 2019 les stocks des espèces de petits pélagiques Sardina
pilchardus et Mugil cephalus s'étaient effondrés et qu’Ethmalosa fimbriata était fortement surpêchée. Seuls les stocks de Trachurus trecae et de Scomber colias étaient considérés comme étant
en bon état.
Les chercheurs ont examiné plusieurs méthodes d'évaluation des stocks et ont constaté que la LBB fonctionne mieux pour les espèces qui continuent de croître tout au long de leur vie, car
elle permet de comparer la longueur des poissons capturés dans les populations de stocks sains et de stocks surexploités. La méthode LBB ne permet pas de déterminer si le nombre réduit de
grands individus est causé par une cohorte exceptionnellement forte de jeunes poissons ou par le retrait de grands poissons, mais le nombre élevé de petits poissons fait craindre que des
stocks reproducteurs sains ne soient pas maintenus.
Plusieurs mesures de gestion ont été mises en œuvre au Sénégal, notamment l'interdiction des filets en nylon et monofilament non biodégradables qui se perdent souvent près des épaves et des
fonds rocheux, où la concentration de poissons est élevée. Ces filets perdus continuent d'alimenter inutilement la pêche fantôme pendant des décennies. Des limites de maillage et des tailles
minimales de capture sont également en vigueur, mais il n'existe aucune restriction gouvernementale sur le nombre de bateaux ou le nombre de poissons débarqués.
Le co-auteur, Patrice Brehmer, de l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole, a souligné l'importance de favoriser la collaboration entre les pays, ajoutant que toute exploitation en dehors
des frontières maritimes du Sénégal a un impact significatif sur la durabilité de la pêche sénégalaise.