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_"S__on souvenir m’accompagne chaque jour. Ce qui est incroyable, c’est qu’après son départ, j’ai redécouvert mon mari. Et ce qui m’interpelle beaucoup, ce sont ses spectacles sur la
foi."_ Depuis que l’homme dont elle a partagé la vie durant presque un demi-siècle s’est éteint, le 31 décembre 2020, à l’âge de 93 ans, jamais Candice Patou n’avait eu la force
d’évoquer sa mémoire. PERPÉTUER SA MÉMOIRE Mais à l’approche du premier anniversaire de sa disparition, afin de continuer à diffuser le message de Robert Hossein, cette femme d’exception a
décidé de briser le silence, afin de lui rendre hommage. à Vittel, où elle demeure, Candice Patou envisage de créer un lieu pour perpétuer sa mémoire. En attendant, elle sera présente le
vendredi 17 décembre à la Cinémathèque de Nice. Un hommage (réservé aux adhérents) sera rendu sous la forme de la projection du documentaire _Hossein en scène_, présenté notamment par Julien
Hossein, le fils de Robert Hossein. Il sera suivi par l’avant-première du cinquantième film de Claude Lelouch, _L’amour c’est mieux que la vie_, dans lequel jouent Robert Hossein et Candice
Patou. Devraient également être présents lors cette soirée, Claude Lelouch, le prince Albert de Monaco, la baronne Brandstetter, Marina Vlady, Liane Foly et Michèle Mercier. Prélude à la
redécouverte de deux films avec Robert Hossein, les samedi 18, dimanche 19 et mardi 21 décembre: _Les uns et les autres_ et _Le Tonnerre de Dieu_. Et c’est à notre journal que Candice Patou
accorde sa première interview depuis un an. Pour évoquer sa rencontre, d’abord, en 1974 avec Robert Hossein: _"Comme je rêvais de faire du théâtre, _se souvient-elle_, j’avais
auditionné pour avoir un rôle dans _Crime et châtiment_. Il m’a donné celui de Dounia. Il était si touchant, on voyait qu’il avait une très belle âme! Mais il était beaucoup plus âgé que moi
et ce n’était pas mon genre. Je ressentais juste de la compassion pour cet homme qui travaillait comme un enragé et qui était si seul, en réalité. Pendant un an, comme il s’est amusé à le
dire par la suite, j’ai été pour lui Myra l’infirmière héroïque _[nom d’un personnage de BD, ndlr]_ sans qu’il ne se passe quoi ce que ce soit entre nous." _ Jusqu’à ce que des amis
présentent à Robert Hossein une autre jeune femme, qu’il décide d’emmener à Reims, où il prend alors en charge le Théâtre populaire. _"Ça m’a fait un truc incroyable! Mais finalement,
c’est à moi qu’il a demandé de venir, et à partir de là, on ne s’est plus jamais quittés."_ D’un père compositeur de confession zoroastrienne, né russe à Samarcande, et d’une mère
originaire de Moldavie, Robert Hossein choisit de se faire baptiser:_ "C’était après la naissance de notre fils Julien en 1976, qui a eu Frédéric Dard pour parrain. Pour Robert, le
choix s’est porté sur Jacques Weber." _Elle enchaîne:_ "À partir de là, il a voulu témoigner, parce qu’il trouvait que le monde n’était pas très humain. C’est pour cela qu’il
voulait mettre à l’honneur des auteurs comme Dostoïevski, Dumas, Hugo, et surtout la Bible et les Évangiles, qu’il a montés au Palais des sports! Il a choisi le théâtre pour communiquer sa
ferveur, pour témoigner de l’urgence de réformer notre monde."_ Contre toute attente, _Jésus était son nom_ fera 700.000 spectateurs. _"Cette période de sa vie a été essentielle.
Car son moi profond a pu s’exprimer. Celui d’un être altruiste, jamais moralisateur, capable de présenter gracieusement à Lourdes _Une femme nommée Marie_."_ Précurseur de la
décentralisation culturelle, Robert Hossein a vécu de 1970 à 1976 une période exaltante à Reims, qui lui a servi de tremplin pour aller à l’Odéon et atteindre une dimension nationale.
RECONSTRUIRE NOTRE-DAME DE PARIS Homme de tous les défis, capable de convaincre François Pinault de financer _Celui qui a dit non_, son spectacle en hommage à De Gaulle, comme d’obtenir le
prix de _L’Osservatore Romano_ (quotidien du soir en italien, publié par le service officiel d’information du Vatican) après le spectacle sur Jean-Paul II, _N’ayez pas peur!_, cet alchimiste
se sentait investi d’une mission sacrée: _"Il disait qu’on était programmé pour faire quelque chose._ _Il a voulu des spectacles sur Jésus et Marie_ [Un homme nommé Jésus _et_ Une
femme nommée Marie, ndlr]_, et disait: _"Après, ce sera mon grand départ"_." _ _"Mais il voulait aussi refaire _Notre-Dame de Paris_ il avait été très perturbé en voyant
la cathédrale brûler, et il travaillait tous les jours sur cette grande fresque. Il n’a pu la terminer, mais il est parti heureux. Il voulait témoigner encore, donner aux autres un peu de
lucidité pour construire un autre monde_. _Moins au service de la technologie, davantage axé sur les sentiments et sur la spiritualité."_ _>> Hommage à Robert Hossein. Vendredi 17
décembre, à 20h45. Cinémathèque de Nice. Renseignements: 04.92.04.06.66. ou www.cinematheque-nice.com._