Play all audios:
La plaignante, alors âgée de 12 ans et scolarisée en classe de 6e à l'Institution Saint-Dominique, dénonce un "harcèlement" du mis en cause, "sous de faux prétextes liés
à la discipline, alors qu'il s'agissait en réalité de sanction en raison de sa résistance à se laisser abuser sexuellement", selon la plainte, déposée le 2 avril et que
l'AFP a consultée, confirmant une information de Libération. A la suite d'une bagarre et "pour la forcer à ne plus jouer au garçon manqué", détaille ce document,
"Cheval" l'oblige à porter quotidiennement une jupe, la convoque régulièrement dans son bureau, "ferme la porte, et la (fait) venir à côté de lui pour lui passer la main
sous la jupe". Tout au long de l'année scolaire, à chaque refus, Marie (qui a préféré rester anonyme) écopait d'une heure de colle. Placé en garde à vue mi-février pour viol
sur mineur, agressions sexuelles sur mineurs et violences dans le cadre du scandale s'étalant sur plusieurs décennies à Notre-Dame-de-Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), cet ancien
surveillant était ressorti libre en raison de la prescription. Après son passage dans cet établissement du sud-ouest, "Cheval" a continué sa carrière à l'Institution
Saint-Dominique de Neuilly-sur-Seine. Cette révélation a été un électrochoc pour d'anciens élèves de l'établissement qui dénoncent aujourd'hui des violences dans les années
1990. Ces témoignages, parvenus par plusieurs signalements au parquet de Nanterre, ont conduit à l'ouverture en mars d'une enquête préliminaire "pour approfondir les
informations et identifier les potentielles victimes ainsi que les personnes mises en cause". Fin mars, une autre femme, âgée de 16 ans à l'époque des faits en 2000, a porté
plainte auprès du parquet de Nanterre pour viol et agression sexuelle contre un homme qui a succédé à "Cheval" au poste de censeur. Selon l'avocate de cette plaignante, Me
Sophie Jouslin de Noray, deux autres plaintes pour agressions sexuelles sont en cours de rédaction concernant un maître de CM2 passé par l'Institution Saint-Dominique. Dans une lettre
consultée par l'AFP et adressée lundi aux parents d'élèves de deux établissements catholiques sous contrat des Yvelines qu'il dirige, l'enseignement catholique du
département a annoncé sa mise en retrait conservatoire à titre temporaire. "Conformément à la demande du rectorat, nous avons décidé la mise en retrait conservatoire à titre temporaire
du chef d'établissement. Ce dernier est donc dispensé d'activité jusqu'à nouvel ordre", a confirmé à l'AFP l'enseignement catholique des Yvelines, assurant tout
mettre en œuvre pour que ses établissements "continuent d'assurer leur mission d'éducation et demeurent un cadre protecteur et serein pour les jeunes qui leur sont
confiés". L'un des établissements a fait l'objet d'un "contrôle inopiné dès le 26 mars", précise le rectorat joint par l'AFP qui indique n'avoir reçu
aucun signalement de violences qui s'y seraient produites.