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Après une immersion à Sophia Antipolis avec Jean Leonetti et une autre à l'Institut méditerranéen du Risque à Nice avec Christian Estrosi mercredi, Alain Juppé a achevé hier sa tournée
azuréenne par une « séquence » en compagnie d'Eric Ciotti au conseil départemental. Dès 8 heures, les deux hommes se sont retrouvés pour un entretien centré sur les difficultés
budgétaires des collectivités. Le déroulement de la primaire de la droite y a également été abordé, avant que chacun ne dédicace son dernier livre à l'autre (_Autorité_ et _Pour un État
fort_). __ _« J'ai annoncé à Alain Juppé qui je soutiendrai lors de la primaire »_, a par ailleurs indiqué Eric Ciotti. L'information n'est évidemment pas sortie du bureau.
On se doute, néanmoins, que le maire de Bordeaux n'est pas reparti avec un parrainage de plus dans ses bagages… L'ABSENTÉISME SCOLAIRE, SIGNE DE VULNÉRABILITÉ Le président du
Département a ensuite présenté à son hôte les dispositifs de soutien à la parentalité mis en place par l'Adret, l'Antenne départementale de recueil, d'évaluation et de
traitement des informations préoccupantes, qui suit annuellement près de 6 000 enfants ou jeunes majeurs. Ces divers dispositifs visent essentiellement à restaurer l'autorité parentale
lorsque les familles se retrouvent en situation d'impuissance. Dès 2009, le Département avait lancé un Contrat de responsabilité parentale. Et en 2010, le député Ciotti avait fait voter
la loi contre l'absentéisme scolaire, qui offrait aux familles un soutien renforcé, tout en autorisant les pouvoirs publics à suspendre les allocations familiales en cas de mauvaise
volonté manifeste. Cette loi a été abrogée après 2012, ce qu'a regretté Alain Juppé : _« Ses adversaires n'avaient retenu que le côté sanction, en faisant abstraction de
l'aide apportée aux familles qui a disparu en même temps que la loi elle-même. »_ Eric Ciotti, entouré de cadres de l'Adret, a pour sa part rappelé son souci d'un _« équilibre
des droits et des devoirs »_ qui guide sa politique. Véronique Deprez a ainsi détaillé le suivi de l'absentéisme scolaire qui est, dans les Alpes-Maritimes, _« le troisième plus
important de France »_. Pour y faire face, Cécile Thiriet a présenté l'Ecole des parents, qui organise des sessions pour donner aux familles des leviers de restauration de leur
autorité. 7 000 parents y ont déjà été accueillis. Tout cela en lien avec l'Éducation nationale, _« l'absentéisme scolaire étant un symptôme d'une vulnérabilité qui nécessite
notre intervention »_. Plus spécifiquement enfin, a été mis en place un mécanisme de lutte contre la radicalisation des jeunes, évoqué par Sami Cheniti. Il permet _« une mobilisation dans
l'heure après un signalement, pour un diagnostic de repositionnement de l'autorité parentale »_. Un Contrat d'accompagnement parental et l'expérimentation d'un
mentorat complètent le dispositif. Comme la veille, Alain Juppé a peu parlé, posant des questions et prenant quelques notes. Sa manière de montrer qu'il sait écouter.