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Le syndicat FO pénitentiaire de Grasse tire la sonnette d’alarme, après la découverte d’un sac contenant des lames capables de scier des barreaux de cellules. _« Ce type d’objet n’a qu’une
utilité : un projet d’évasion »_, dénonce le syndicat. Les surveillants pénitentiaires ont fait cette trouvaille mercredi 24 juillet, lors de leur _« ronde périmétrique »,_ quotidienne
autour de l’établissement. Ils ont découvert qu’une fois de plus, un trou avait été découpé dans le grillage du « glacis », censé empêcher l’accès au mur d’enceinte. Après vérifications, ils
ont réalisé qu’un colis avait été projeté, vers 3 h du matin, dans une zone théoriquement interdite aux détenus. Rien d’extraordinaire jusqu’ici. Ces surveillants en ont vu d’autres. Mais
cette fois-ci, le contenu du sac les a particulièrement interloqués. Ni téléphones portables, ni barrettes de « shit », mais sept lames de scies à métaux. _« Des objets beaucoup plus
inquiétants pour la sécurité de notre établissement et de ses personnels »_, estime FO dans un communiqué. « On est très inquiets » La maison d’arrêt de Grasse accueille 700 détenus.
L’établissement avait déjà défrayé la chronique pour ses failles de sécurité en mai 2018, lorsque sept murs successifs avaient été percés afin de mener une expédition punitive dans une autre
cellule. Il y a quelques jours encore, un détenu a tenté de casser un mur pour en découdre avec son voisin, révèle Hervé Segaud, délégué régional USIP FO._ _ _« On a tous à l’esprit les
tentatives d’évasion, mais aussi les défauts structurels de l’établissement. On est très, très inquiets. »_ Coïncidence : le directeur interrégional des maisons pénitentiaires était en
visite à la prison de Grasse mercredi. L’occasion pour Hervé Segaud de rappeler les mesures d’urgence exigées par FO : _« Une fouille générale de l’établissement avec l’appui de chiens
détecteurs d’explosifs et de drogue ; le transfert en urgence de détenus particulièrement dangereux ; la sécurisation des grillages et des zones par lesquelles sont projetés des colis »_.
Cette nouvelle alerte a d’ores et déjà été suivie d’effets. Ce jeudi matin à l’aube, des effectifs renforcés ont fouillé une dizaine de cellules ciblées. Cette opération surprise a permis de
récupérer trois téléphones portables. Pour rappel, en 2007 la maison d’arrêt de Grasse avait été le théâtre d’une évasion spectaculaire en hélicoptère d’une figure du grand banditisme. Un
épisode que ne veulent pas revivre les personnels. Il est environ 8 h, hier matin, lorsque deux surveillants vont chercher un détenu pour une promenade et une douche. En guise de réponse, il
leur envoie un mélange composé d’eau, de son urine et de ses excréments. Ce prisonnier est connu pour avoir agressé à plusieurs reprises des personnels de plusieurs établissements, écrit le
syndicat Force Ouvrière (FO) dans un communiqué. Il fait l’objet de _« mesures de sécurité particulières » _: l’ouverture de la porte en présence d’un gradé, le port des équipements de
protection systématique par les agents, l’utilisation du passe-plat et des menottes pour tous les mouvements. Ce prisonnier est au quartier disciplinaire depuis le mardi 23 juillet. Il a
tenté de détruire le mur de sa cellule qui jouxte celle de son voisin. Le but ? _« Régler son compte au détenu qui y est hébergé »_, d’après FO. Le syndicat demande le _« transfert urgent »_
du prisonnier, qui est devenu _« complètement incontrôlable »_.