La junk food serait aussi difficile à arrêter que la drogue

La junk food serait aussi difficile à arrêter que la drogue

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Cesser toute consommation de snacks, sodas, pizzas ou sucreries n’est pas anodin pour notre esprit. Une étude compare les symptômes psychologiques entraînés par ce sevrage à ceux de l’arrêt


d’une drogue (du moins, pendant les premiers jours). Vous l’avez décidé : vous n’irez plus chercher votre déjeuner au restaurant fast food du quartier, pour privilégier une alimentation plus


saine. Mais votre motivation risque d’être mise à rude épreuve, si vous consommiez cette nourriture quotidiennement. Si l’on en croit une étude de l’Université du Michigan, cesser de manger


des snacks ou de boire des sodas serait un sevrage aussi difficile de celui de la drogue. Destiné au numéro 131 (décembre 2018) de la revue _Appetite_, ce travail de recherche est


consultable depuis le 19 septembre, a précisé l’université. Les chercheuses Erica Schulte, Jessi Lewis, Ashley Gearhardt et Julia Smeal se sont penchées sur les symptômes entraînés par un


arrêt de consommation de pâtisseries, frites ou pizzas. Elles les comparent à ceux que vivent LES TOXICOMANES QUI CESSENT DE PRENDRE DES DROGUES, au moins pendant la première semaine de ce


sevrage. D’après leurs résultats, les personnes qui cessent de consommer de la junk food vivent des effets désagréables pendant au moins cinq jours : ils se sentent tristes, irritables,


fatigués et connaissent des moment de fringales. Ces observations tendent à montrer que ces aliments entraîneraient une dépendance similaire à celle des drogues. MESURER L’IMPACT DE CE


SEVRAGE ALIMENTAIRE Les quatre chercheuses expliquent avoir mené leur test sur un échantillon quasiment paritaire de 231 individus âgés de 19 à 68 ans, sollicités via Amazon Mechanical Turk,


le service de micro-travail d’Amazon. Chacune de ces personnes avait réduit sa consommation d’ « _aliments hautement transformés_ » pendant l’année passée. Les chercheuses les ont invités à


faire une auto-évaluation de cette expérience. L’étude a consisté à évaluer les « _propriétés psychométriques_ » de l’arrêt de cette nourriture. Cette mesure relative — par comparaison


entre les individus — a permis de standardiser l’impact psychologique de ce sevrage, puisqu’il n’existe pas de « mesure zéro » de l’anxiété, par exemple. En utilisant le _Manuel diagnostique


et statistique des troubles mentaux_, un ouvrage de l’Association américaine de psychiatrie utilisé comme référence pour classifier les troubles mentaux, les chercheuses ont relevé quelles


étaient les perturbations vécues par des personnes habituées à consommer des drogues. Outre les symptômes physiques (vomissements, transpiration, crampes), des problèmes psychologiques ont


été rapportés comme une plus grande anxiété, une humeur dépressive ou une irritabilité accrue. > Des observations à confirmer par d’autres recherches Cette étude sur la junk food ne tient


cependant pas compte de la manière dont les participants ont cessé de consommer de tels aliments à fort apport calorique — par exemple, s’ils ont réduit progressivement la part de_ junk


food_ dans leur alimentation. Dans un communiqué de l’Université du Michigan, Erica Schulte précise que de futures études pourront analyser ces comportements en temps réel. Cette recherche


permet en tout cas de comprendre pourquoi il peut nous sembler si difficile de ne plus manger ce type de nourriture, et que notre volonté puisse flancher lorsque nous tentons de nous en


passer. Elle pourrait ouvrir la voie à d’autres travaux sur l’impact du « _sevrage des aliments hautement transformés chez les humains _». Toute l'actu tech en un clin d'œil


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