Vanessa paradis : les secrets de son retour

Vanessa paradis : les secrets de son retour

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Elle a deux nouveaux hommes dans sa vie. Depuis septembre 2024, Vanessa Paradis partage son quotidien professionnel entre Étienne Daho et Jérôme Commandeur. Le premier l’a vu naître dès 1987


sur les plateaux de télévision alors qu’elle chantait « Joe le taxi ». Étienne a pris son temps pour tisser des liens affectifs et musicaux avec Vanessa. Mais des goûts et des amis communs


les ont ­rapprochés au fil des décennies. En 2023, c’est lui qui faisait le premier pas en l’invitant pour un duo sur son propre album. Avec « Tirer la nuit sur les étoiles », Daho et


­Paradis se transformaient en Bonnie and Clyde 2.0, chantant l’aveuglement meurtrier d’un couple amoureux fou. Lors de son concert à l’Accor Arena le 22 décembre de la même année, Paradis


rejoignait Daho sur scène et tout Paris comprenait ce soir-là que l’histoire n’allait pas en rester là. Neuf mois plus tard, le duo se retrouvait au Motorbass Studio, dans le XVIIIe


arrondissement, pour donner vie au prochain disque de Vanessa, « Le retour des beaux jours », qui sortira le 10 octobre. « Bouquet final », le premier extrait, sera, lui, sur les ondes dès


le 6 juin. Sept ans après un décevant « Les sources », écrit et ­composé en grande partie avec son mari, Samuel ­Benchetrit, Vanessa a retrouvé le goût de la musique et de la composition,


signant elle-même paroles et musiques de « Trésor » et « Make You Mine ». La chanteuse de 52 ans a aussi fait appel à ses enfants : sa fille, Lily-Rose Depp, a écrit le texte de « I Am Alive


 » alors que son très discret fils, Jack Depp, cosigne la musique d’« Éléments ». L’album – qualifié de « splendide et miraculeux » par ceux qui ont déjà pu l’écouter – a été entièrement


fait à trois, le musicien Jean-Louis Piérot, complice de longue date d’Étienne Daho, s’étant invité dans l’aventure. « Faire un disque pour quelqu’un d’autre, c’est vraiment une implication


de tous les instants, nous expliquait Étienne Daho en novembre dernier. Être au service de quelqu’un me ­permet de continuer à faire de la musique tout en me décentrant. Mais je ne le fais


que pour des amis ou pour des artistes que j’admire. Ce n’est ni un deuxième métier ni une ­deuxième casquette. C’est avant tout une histoire humaine. » Daho avait convaincu Lou Doillon de


chanter, Jane Birkin d’écrire enfin ses textes et Vanessa de s’impliquer le plus possible dans ce retour à la musique. « Le résultat est vraiment un mélange de leurs deux univers, confie


l’un des rares auditeurs de ces nouveaux morceaux. Vanessa chante l’amour, le temps qui passe, il y a beaucoup de références à son histoire personnelle… » De « Cœur ardent » aux « Initiales


des anges », en passant par « Les épines du cœur » ou « Élégie », l’égérie Chanel dresse une carte du Tendre de la femme qu’elle est, faisant même un clin d’œil à Françoise Hardy au détour


d’un « Rendez-vous » poignant. Les cordes ont été enregistrées aux studios Abbey Road, à Londres, et le photo­graphe Claude Gassian a été convié aux derniers jours de mixage mi-mai à Paris


pour réaliser quelques images… Dès le printemps 2026, elle défendra ce « Retour des beaux jours » sur scène, avant de retrouver tous les grands festivals, des Francofolies aux Vieilles


Charrues. La suite après cette publicité «VANESSA NE SE LAISSE RIEN IMPOSER, DÉCRYPTE UN PROCHE. IL Y A CHEZ ELLE UNE ENVIE DE NE FAIRE LES CHOSES QU’À SON RYTHME» Avant cela, Vanessa sera


la tête d’affiche du troisième film de Jérôme Commandeur, « T’as pas changé », attendu dans les salles le 5 novembre. Dans cette comédie, aux côtés de Laurent Lafitte, François Damiens et


Jérôme Commandeur lui-même, Vanessa incarne une quinquagénaire qui se replonge dans ses années 1990 à l’occasion d’une fête de retrouvailles. « Ce sont quatre étudiants de la même promo qui


ne s’entendaient pas très bien, explique le cinéaste. Obligés de se revoir suite à un décès, ils vont devoir cohabiter. Ensemble, ils vont essayer de retrouver goût à la vie, en se


replongeant dans la nuit du 2 juillet 1993. Vanessa est tout simplement incroyable. » « Il y a chez elle une envie de ne faire les choses qu’à son rythme, nous décrypte un proche. Elle ne se


laisse rien imposer, vit un peu à l’écart du temps médiatique mais sait totalement ce qu’elle veut. » Si elle a trouvé auprès de Commandeur ou de Daho des arguments suffisants pour


replonger dans le monde artistique, personne n’a jamais pu la forcer à aller contre son gré. « Vanessa a connu le pire démarrage de carrière : star à 14 ans, numéro un pendant deux mois…


poursuit ce proche. Elle a très vite compris qu’elle devait se protéger pour mener un semblant d’existence normale. » Mais c’est toujours auprès d’autres artistes qu’elle a trouvé l’envie.


Elle fut la muse de Gainsbourg le temps d’un deuxième album fabuleux en 1990, « Variations sur le même t’aime », qui permit à Serge de sortir son inoubliable (et injuste) formule, « Paradis,


c’est l’enfer ». Compagne de Lenny ­Kravitz, il lui compose un brillant disque en anglais, en 1992. En 2000, elle sollicite les talents de son mec, Johnny Depp, le temps d’un titre sur « 


Bliss ». M la relance musicalement avec « Divine idylle », en 2007. Quand elle tombe amoureuse de Benjamin Biolay en 2013, ce dernier lui écrit un « Love Songs » intemporel – son meilleur


album à ce jour. Et la voilà désormais cajolée par un Daho ami et admirateur. De cela, Vanessa ne parle quasiment pas dans ses interviews, laissant planer l’idée d’une indifférence envers


son passé amoureux ou amical. Mais quand Florent Pagny, son premier amour, tombe malade, elle renoue par SMS. « Je n’avais plus de nouvelles d’elle depuis notre rupture en 1991, nous


racontait Pagny en 2023. Ça m’a énormément touché qu’elle réapparaisse dans ma vie à ce moment-là. Ça m’a fait du bien. » En 2021, par amour pour Samuel B­enchetrit, épousé en 2018 et auteur


de la pièce « Maman », elle monte sur les planches pour incarner une prostituée au Théâtre Edouard-VII. « Quand nous sommes partis, Samuel et moi, en tournée pendant quatre mois,


confiait-elle à “Marie Claire” début 2025, l’idée d’être ensemble tout le temps nous faisait peur, nous semblait risquée. Car, du fait de nos métiers, nous sommes l’un et l’autre souvent en


voyage, habitués à être séparés. Finalement, cette longue tournée s’est révélée extrêmement ludique. C’était un très beau moyen, au fond, de passer du temps tous les deux, nous qui aimons


tant être ensemble. » Au gré de ses apparitions, Vanessa n’a surtout jamais perdu le lien avec un public fidèle, qui a grandi avec elle. « Je vois la sympathie et l’amour à mon égard,


confiait-elle à “Madame Figaro” en 2023. À tel point que je me demande si j’en mérite autant. Je sais que tout n’est pas lié à mon art, à ma musique ou à mes films, mais aussi au fait que je


fais partie du quotidien des ­Français. J’ai grandi sous leurs yeux, il y a sûrement un côté ­rassurant pour eux dans le fait de me voir vieillir, heureuse, malheureuse… bref, être un être


humain. » Jeune fille, Vanessa annonçait dans Match en mars 1990 « espérer rester le plus longtemps possible dans le cœur des gens ». Trente-cinq ans plus tard, « Le retour des beaux jours »


n’est rien d’autre qu’une des plus réjouissantes nouvelles musicales de l’année. Mais aussi la preuve que son rêve est devenu réalité.