Argentine : 58 blessés et un retraité arrêté en manifestation, la répression se durcit

Argentine : 58 blessés et un retraité arrêté en manifestation, la répression se durcit

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Ce mercredi, une nouvelle journée de mobilisation des retraités, qui manifestent contre les politiques économiques du président ultralibéral Javier Milei, se tenait en Argentine. Comme c’est


le cas depuis le début des mobilisations, les manifestants ont été brutalement réprimés par la police argentine. _La Izquierda Diario_ décompte 58 blessés et une personne retraitée arrêtée,


qui n’est toujours pas sortie de garde-à-vue. Sans exception, les retraités, étudiants et travailleurs, ainsi que les journalistes ont été visé par la police. Les manifestants ont dû faire


face à des tirs de LBD, des gaz lacrymogènes et des charges policières, et se sont affrontés à quatre forces fédérales : la gendarmerie, la Police de Sécurité aéroportuaire, la Police


fédérale, dont une brigade motorisée, ainsi que la préfecture nationale. Les forces de répression avait également prévu en renfort un camion de gendarmerie et un canon à eau, qui attendaient


au coin d’une rue. > Acá se ve como deliberadamente le tiran gas a @lucabonfante_ como > hace unas semanas fue @vilcalejandro  > Basta Bullrich. pic.twitter.com/rEDWdnOCkp > 


> — Myriam Bregman (@myriambregman) May 7, 2025 Dans ce cadre, une trentaine de manifestants ont dû être pris en charge sur place par le poste de santé en raison de brûlures liées au gaz


lacrymogène. Ce dispositif répressif d’ampleur illustre la volonté du gouvernement d’étouffer et de faire taire toute forme de contestation du régime en place. Luca Bonfante, candidat à la


législature de la ville de Buenos Aires pour le Parti des Travailleurs Socialistes (organisation sœur de Révolution Permanente en Argentine) a fait partie des personnes réprimées par des


tirs de gaz. > "El miércoles que viene, aunque no les guste, vamos a volver", > anunció @lucabonfante_ , candidato a legislador porteño por el > @Fte_Izquierda, tras ser 


gaseado por apoyar a los jubilados en > Congreso pic.twitter.com/7OqHXEoLHu >  > — La Izquierda Diario (@izquierdadiario) May 7, 2025 Un épisode qui fait écho à la répression


qu’avait subi Alejandro Vilca, député du même parti au sein de la coalition de la gauche révolutionnaire au parlement argentin, qui manifestait aux côtés des retraités début avril et avait


été violemment gazé au point d’être conduit à l’hôpital. Ces cas illustrent la volonté de la ministre de l’Intérieur, Patricia Bullrich, et de sa police de réprimer systématiquement les


figures politiques du mouvement contre la politique de Milei. Cette répression s’inscrit dans la continuité de celle menée à l’égard des journalistes, qui cherchent à faire taire la presse


sur les violences commises par les forces de répression argentines. Depuis l’élection de Milei, les retraités se réunissent chaque mercredi pour dénoncer ses politiques néolibérales, qui


empirent drastiquement leurs conditions de vie déjà précaires. Le gouvernement a notamment gelé la revalorisation de leurs pensions, et le peso argentin a été dévalué de 52%. Cette précarité


croissante touche toutes les couches de la société, qui rejoignent ainsi de plus en plus massivement les mobilisations. Par exemple, après avoir blessé un retraité supporter du club de foot


de la Chacarita début avril, des supporters ont appelé à rejoindre les manifestations, suivi par plusieurs syndicats des transports et de l’aéronautique. La course effrénée de Milei et de


son ministre de l’Économie Caputo vers le FMI trahit les failles béantes de leur « modèle » économique. La répression illustre la fragilité du gouvernement, en pleine crise économique et


politique, face à la contestation grandissante de secteurs toujours plus larges de la population. Alors que Milei mène des attaques importantes contre les droits démocratiques et les droits


des travailleurs, des milliers de personnes s’organisent dans la rue, mais aussi en assemblées de quartier et sur leurs lieux de travail et d’études. Les Argentins qui se mobilisent donnent


l’exemple : c’est par l’auto-organisation des travailleurs, de la jeunesse et des quartiers populaires que la population peut imposer un rapport de force capable de faire tomber un


gouvernement déjà fragile.