Austérité : bayrou craint des mouvements sociaux, il faut une riposte ouvrière et populaire!

Austérité : bayrou craint des mouvements sociaux, il faut une riposte ouvrière et populaire!

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Ce mardi, François Bayrou était l’invité de BFM TV. « _Depuis des décennies, on a laissé s’accumuler les déficits, on a laissé s’accumuler une montagne de dette_ », a pointé le Premier


ministre. Cherchant à inscrire l’austérité dans un temps long, il a confirmé qu’un plan sur trois à quatre ans sera présenté début juillet. « _Ce plan va demander […] un effort suffisant


pour que la France sorte de cette situation_ », a-t-il expliqué. Une dramatisation qui vise une nouvelle fois à convaincre la population qui, le mois dernier, rejetait à l’écrasante majorité


ses mêmes déclarations. Et pour cause, entre suppression de l’abattement de 10% des retraités, attaques contre les retraites, la sécurité sociale, le service public, l’assurance-chômage,


une offensive austéritaire brutale se prépare contre les travailleurs et les quartiers populaires. UNE OFFENSIVE AUSTÉRITAIRE EN PRÉPARATION MALGRÉ LE FLOU SUR SON CONTENU Plus le temps


avance et plus le flou entoure l’offensive austéritaire 2026. Un jour, la fin de l’abattement fiscal pour les retraités est remisée au placard. Un autre, le retour de la taxe d’habitation


est retoqué. Ce mardi, retour à la case départ. Si Bayrou approuve l’idée d’une « TVA Sociale », il renvoie la décision aux « partenaires sociaux » et se refuse à préciser ses pistes, se


contentant de « demande[r] un effort à tous les Français ». En clair : circulez, le verdict sera rendu le 14 juillet. Ce flou illustre les profondes contradictions auxquelles Bayrou fait


face pour mener à bien son offensive austéritaire. Après les « ballons d’essais » ministériels, Bayrou astreint désormais ses ministres au silence. « _On a acheté un lot de bâillons_ »,


moque un de ses proches. « _Avant, le gouvernement envoyait des poissons en l’air pour voir s’ils volaient. Aujourd’hui, les poissons sont devenus des pigeons d’argile que tout le monde tire


comme au ball-trap_ », ajoute-t-il. Après avoir tenté de sonder l’opinion pour mesurer l’acceptabilité de ces mesures austéritaires, Bayrou joue désormais l’autruche par crainte d’attiser


la colère. « _Pour éteindre les foyers de contestation, la méthode Bayrou consiste à recouvrir les problèmes de terre_ », ajoute le journal patronal _L’Opinion_. C’est que le budget 2026 est


inflammable. Non seulement la profonde crise politique menace de se rouvrir mais le gouvernement craint aussi le retour de mobilisations sociales. Et pour cause, les coordonnées politiques


qui ont permis à Bayrou d’imposer l’austérité en 2025, comme l’accord avec le PS et le conclave sur les retraites avec les syndicats, seront difficiles à reproduire. Surtout, à différence de


l’an dernier, le budget 2026 ne pourra faire l’impasse sur une attaque structurelle contre la sécurité sociale et le service public. Dans ces coordonnées, le risque est grand que ne se


déclenche la contestation sociale, peur qui s’est illustrée lors de son recul sur la baisse du seuil de TVA pour les micro entreprises, mais encore la mobilisation des taxis à Paris que


Bayrou surveille comme le lait sur le feu. LE GOUVERNEMENT EFFRAYÉ PAR LA CRISE POLITIQUE ET LA MENACE SOCIALE : IL FAUT UNE CONTRE-OFFENSIVE Aussi, le Premier Ministre n’a pas hésité à se


rendre disponible pour un rendez-vous samedi matin avec les organisations affirmant représenter les taxis. Il y a notamment annoncé une intensification des contrôles des VTC contre la


maraude et le « racolage » illégaux, ainsi qu’un calendrier de concertation jusqu’au 11 juin. En d’autres termes, Bayrou ne recule en rien : l’offensive sur le transport sanitaire et les


malades s’appliquera comme prévu en octobre 2025, mais il s’en prend aux VTC pour donner le change. Une manœuvre qui semble avoir fonctionné, comme l’illustre la réaction du président de


l’Union nationale des taxis (UNT) : « _C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités taxi et VTC_ ». De son côté, le


secrétaire général du syndicat FO-VTC, explique « _les taxis sont tombés dans le piège […] dans cette affaire, c’est encore le chauffeur qui paie_ ». Mais si pour l’heure, Bayrou semble


avoir réussi à gagner du temps, de nouveaux foyers de contestation pourraient très rapidement resurgir. De fait, le Premier ministre a appris du macronisme que les mobilisations sociales


peuvent être une opposition puissante, et ce risque doit être prise au sérieux. En coulisse, le Premier ministre élabore son offensive austéritaire en refusant de « _subir la pression de


celles et ceux qui (réclament) des décisions avant qu’elles ne soient préparées, négociées et mesurées dans l’ensemble de la collectivité nationale_ ». Le gouvernement et les partenaires


sociaux, dit-il, ont besoin de ce « _temps de préparation_ », pour _L’Opinion_. Des propos qui résonnent particulièrement avec ceux de la secrétaire de la CFDT, Marylise Léon, qui, après


s’être opposé à la « TVA sociale », n’a pas hésité à valider l’offensive austéritaire, notant en réponse aux efforts demandés par Bayrou : « _C’est un cap qui me va très bien_ ». Ces


déclarations scandaleuses de la dirigeante de la CFDT s’inscrivent dans la continuité du conclave et de ses propositions visant à faire payer les retraités pour attaquer les pensions qui


l’ont conduit à sauver Bayrou ou dernièrement sa disposition à ouvrir les positions de la CFDT sur la question de la retraite par capitalisation, affirmant au journal patronal Le Figaro : « 


_nous n’avons pas de tabou_ ». Du côté de la CGT, si Sophie Binet n’opère pas un tournant aussi droitier dans l’accompagnement de revendications patronales, la confédération s’est lancée


dans une course avec la CFDT sur qui se placera comme principal interlocuteur du gouvernement. C’est ce dont témoigne la « cellule de crise » qui vise à accompagner la guerre commerciale et


rentrer en discussion avec le gouvernement et la patronat. Ou encore, les interpellations permanentes à Macron pour une nationalisation par l’Etat d’ArcelorMittal. Dans le même temps, si la


centrale syndicale alerte sur l’offensive patronale qui s’accélère sur le plan des licenciements, il n’y a pour l’heure pas l’ombre d’un plan de mobilisation générale du mouvement ouvrier.


Des attaques austéritaires, aux licenciements, en passant par la militarisation et le durcissement répressif et islamophobe, la politique proposée par les directions syndicales jusqu’à la


CGT consiste en une politique de « moindre mal » qui accompagne la régression sociale et désarme le monde du travail. Pourtant, la situation politique est profondément instable comme


l’illustre les contorsions du gouvernement Bayrou qui craint l’irruption de mobilisations sociales. Cette fébrilité de l’exécutif et d’un Bayrou dont l’impopularité ne cesse de battre des


records sont autant de faiblesses qui doivent être mises à profit par le mouvement ouvrier. Cela implique cependant de rompre avec le « dialogue social » qui ne fait qu’accompagner


l’austérité, et de répondre par nos propres méthodes, celles de la lutte de classe. Non, il n’y aura pas de raccourci : pour mettre un frein à l’offensive patronale et austéritaire, il


faudra construire une réponse d’ensemble du monde du travail.