Play all audios:
Le 12 mai, la direction de Cerexagri a annoncé la tenue d’un CSE exceptionnel le 27 mai, avec à l’ordre du jour la fermeture du site de Bassens et le licenciement des 38 salarié·es de
l’usine. Le 12 mai en fin de journée un délégué syndical est convoqué par la direction du groupe qui lui annonce brutalement la fermeture de l’usine, avant d’en informer un autre délégué
syndical par téléphone. En réponse, les travailleurs se sont réunis dès ce mardi 20 mai en assemblée générale. Ils ont voté la création d’une intersyndicale et lancé une grève reconductible.
La brutalité avec laquelle la direction a annoncé la fermeture est à l’image du mépris qu’elle a toujours affiché envers les travailleurs. _« En janvier ils avaient fermé le site pendant 3
mois à cause d’une bactérie et après nous y avoir exposé pendant des années c’est nous qu’ils ont envoyé nettoyer alors même qu’on n’est pas formés pour ça »_, dénonce un gréviste, avant de
revenir sur les conséquences de cette annonce : « _On a un collègue il vient juste d’acheter un appartement en faisant un prêt et il a un enfant, on a un autre collègue qui vient d’avoir un
enfant et qui a acheté une maison aussi_ ». La direction tente de justifier la fermeture de ce site industriel centenaire en affirmant qu’il serait devenu _« inadapté aux nouvelles réalités
économiques et industrielles »_, en allant même jusqu’à pitoyablement vanter ses bienfaits écologiques. Un prétexte, dénoncé par Reda Berbache, délégué CGT au micro de Sud-Ouest : _« Depuis
des années, nous demandons des investissements qui ne viennent pas. Ce site est toujours viable »_. Un discours visant à justifier les licenciements, malgré les profits colossaux d’UPL - la
multinationale indienne propriétaire de Cerexagri - qui a engrangé près de 100 millions d’euros de bénéfices en 2024. La situation sociale à l’usine de Bassens ne fait malheureusement pas
exception. Elle s’inscrit dans une offensive du patronat plus large contre l’emploi industriel. Fin 2024, la CGT recensait plus de 300 plans de licenciements menaçant 300 000 emplois à
travers le pays. À Bassens, l’usine est asphyxiée, tant sur le plan des investissements que sur celui de la production. _« Je travaille ici depuis quinze ans. J’ai vu le déclin progressif du
site, devenu un laboratoire d’essais et d’échecs industriels »_, témoigne pour Sud-Ouest Alexandre David, délégué CFDT. Mais bien décidés à déjouer les manœuvres de la direction cherchant à
les isoler des autre sites, les travailleurs de Bassens alertent : « _On sait très bien que les prochains ce sera Marseille et Mourenx, mais ils ont bien joué leur coup ils ont tout fait
pour nous isoler et qu’ils ne nous suivent pas_ ». En réponse, ils appellent à un large rassemblement le mardi 27 mai à 8h30 devant l’hôtel Ibis de Bordeaux Lac. Ces stratégies visant à
licencier ou à fermer des sites touchent de nombreux secteurs. À ArcelorMittal, par exemple, les travailleurs sont en lutte contre un plan de 636 suppressions de postes. La direction du
géant de l’acier tente d’accélérer la casse sociale en arrêtant un haut fourneau sur le site de Dunkerque. Face à ces attaques coordonnées du patronat, qui cherche à faire payer la crise aux
travailleurs, il est urgent de construire un plan de bataille à la hauteur. Il faut une riposte nationale, une mobilisation de tous les secteurs pour imposer l’interdiction des
licenciements, la titularisation de tous les précaires en CDI, mais aussi la nationalisation des usines menacées - sans indemnisation ni rachat - et leur mise sous contrôle ouvrier. C’est la
seule voie pour défendre réellement les intérêts du monde du travail. Alors soyons nombreux aux côtés des ouvriers de Cerexagri le 27 mai à 8h30 à l’hôtel Ibis de Bordeaux Lac !