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_« Le Parti socialiste a défendu le sionisme avant même de prendre le nom qu’il porte aujourd’hui. »_. Ce sont les premiers mots de la contribution honteuse déposée pour le 81e congrès du
Parti socialiste et qui n’a pas manqué de faire réagir ce lundi 5 mai. Ses auteurs appellent à la création d’un _« Cercle socialiste des ami·e·s d’Israël »_ afin _« d’offrir un espace aux
ami·e·s d’Israël »_ mais également de _« réconcilier socialisme et sionisme »_. Le texte, qui a depuis été retiré du site du Parti socialiste, déploie un discours _ultra_ adapté à la
rhétorique du régime israélien et minimise complètement son caractère colonial ainsi que le génocide qu’il mène à Gaza. En outre, les militants socialistes revendiquent sans honte _« les
mesures absolument uniques qu’Israël met en place pour limiter les pertes civiles et alléger la souffrance des populations. Israël utilise des bombes ultra-précises capables de frapper un
seul étage, émet des avertissements avant certaines attaques et permet aux civils d’évacuer les zones de combat »_, alors que des dizaines de milliers de personnes ont déjà perdu la vie et
que même les institutions bourgeoises les plus modérées, comme l’ONU, reconnaissent le caractère génocidaire de la guerre qu’Israël mène contre le peuple gazaoui. Pire encore, le texte
justifie la politique sanguinaire de Netanyahou en déclarant que _« malgré des précautions qu’aucune autre armée au monde ne prend, une guerre reste une horreur pour la population civile,
surtout contre une organisation terroriste comme le Hamas qui utilise les civils comme un bouclier. »_. La proposition vise à délimiter le Parti socialiste de la gauche critique de l’Etat
d’Israël, l’accusant au passage implicitement d’antisémitisme, tout en défendant une orientation calquée sur la politique très droitière du Parti travailliste britannique dans le but de
remporter les élections, prenant pour exemple le cercle qui y opère sous le nom _« Labour Friends of Israel »_. Face aux nombreuses dénonciations qui n’ont pas tardé à pleuvoir, le premier
secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a tenté de minimiser l’ampleur de la contribution, en expliquant qu’elle n’engageait que ses auteurs et qu’il ne s’agissait que d’une
contribution sur plus de 350. Il a par ailleurs déclaré que _« Ce qui se passe à Gaza, ce qui va se passer à Gaza devrait juste tordre les boyaux de tous les humanistes »_. Mais si Olivier
Faure a beau clamer qu’il défend la Palestine, la politique de son parti sur la question israélo-palestinienne démontre le contraire. Déjà sous la présidence de François Hollande, après
avoir refusé de reconnaître l’Etat palestinien, le PS avait fait preuve d’un alignement inconditionnel avec Israël lors des offensives contre Gaza en 2014 allant jusqu’à interdire et
réprimer les manifestations de solidarité avec les Gazaouis. Plus récemment, des figures comme Jérôme Guedj ou Benoît Payan continuent d’incarner une orientation similaire. L’exemple de
Marseille, où la mairie PS a suspendu son aide à l’UNRWA en 2024 en pleine catastrophe humanitaire, illustre cette dynamique. Loin d’être une anomalie, ce geste reflète une stratégie
politique d’alignement sur l’État colonial israélien, au mépris des droits les plus élémentaires du peuple palestinien. Ce double discours, avec un humanisme de façade et un soutien de fait
à l’oppression des Palestiniens, révèle le véritable rôle du PS, celui d’un parti bourgeois adapté aux intérêts impérialistes. Une autre raison de continuer à détester le parti socialiste.