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Lors de la manifestation du comité Adama à Paris du 8 juillet 2023, quelques jours à peine après le meurtre de Nahel Merzouk par un policier à Nanterre le 27 juin, des policiers de la BRAV-M
avaient violemment interpellé Yssoufou Traoré. Lors de cette scène d’une brutalité inouïe, Yssoufou avait subi un plaquage ventral, technique qui, comble de l’horreur, avait coûté la vie à
son frère. Il avait alors été transféré à l’hôpital avec le nez cassé, un traumatisme crânien et de nombreuses contusions, avant d’être immédiatement placé en garde-à-vue. Une violente
répression qui illustre l’acharnement policier qui s’abat sur les proches de victimes de violences policières et militants antiracistes, criminalisés jusque dans leur hommage aux
innombrables morts sous les coups de la police.
Aujourd’hui, il est traîné au tribunal par les policiers auteurs de ces violences, dans une logique d’intimidation. Dans le même temps, la plainte déposée par Yssoufou Traoré a été classée
sans suite, un deux poids deux mesures qui démontre une nouvelle fois qu’il n’y a rien à attendre d’une institution aussi réactionnaire que la justice, institution qui ne sait que blanchir
les crimes policiers. En effet, quelques jours après cette manifestation violemment réprimée, le parquet demandait un non-lieu pour les gendarmes impliqués dans la mort d’Adama Traoré.
Plus largement, cette répression est à replacer dans un contexte de violence d’État brutale dirigée contre la jeunesse des quartiers populaires lors des révoltes qui ont suivi l’assassinat
de Nahel par la police. Alors que la colère était montée partout en France dans les quartiers périphériques des villes suite à ce meurtre policier, le gouvernement avait mobilisé des forces
de répression parmi ses unités les plus violentes, telles la BRI ou le RAID pour mater la colère.
C’est cette même logique répressive et raciste qui s’est déchaînée lors des célébrations de la victoire du PSG le 31 mai au soir, alors que le gouvernement se met en ordre de bataille pour
défendre son programme réactionnaire. Du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qualifiant de « barbares » les jeunes participants aux célébrations, aux journalistes de plateaux et
politiciens d’extrême-droite surenchérissant, tous les prétextes sont bons pour développer leurs discours réactionnaires servant de prétexte à toujours plus de répression dans les quartiers
populaires.
À l’heure où le gouvernement lance une offensive autoritaire et islamophobe d’ampleur, il faut s’appuyer sur l’élan de mobilisation contre le racisme et l’islamophobie d’État suite au
meurtre d’Aboubacar Cissé, pour construire un front large de toutes les organisations politiques, syndicales et associatives pour dénoncer les violences policières, l’islamophobie, le
racisme d’État et l’acharnement dont est victime Yssoufou Traoré. Soyons nombreux le 12 juin devant le tribunal judiciaire de Paris pour le soutenir !