Play all audios:
Au lendemain de la journée de commémoration du soulèvement des déportés roms d’Auschwitz, le collectif Sauvons les Gohards et plusieurs associations de défense des droits humains ont appelé
à manifester pour mettre en lumière les conditions de vie indignes des 3 500 habitants des bidonvilles de l’agglomération nantaise. La manifestation rassemblait à la fois des habitants des
bidonvilles, mais aussi plusieurs associations nantaises, comme Roata, Sauvons les Gohards, le Collectif #EcolePousTous, le DAL44, L’Autre cantine et le Cercle du marronage. Cette
manifestation visait à dénoncer la violence d’État dont sont particulièrement victimes les Roms du fait des politiques publiques répressives sur fond d’anti-tsiganisme systémique en plus
d’être des travailleurs exploités. En ce sens, Nantes et sa périphérie sont caractérisées par une activité agricole importante, notamment dans le secteur du maraîchage et de la viticulture.
La communauté Rom y est massivement employée à moindre frais, au mépris du droit du travail. Nantes est pour cette raison la première ville de France en nombre de personnes vivant dans des
bidonvilles. La majeure partie de ces habitants appartient à la communauté Rom. Les campagnes d’expulsions, portées par la municipalité PS et la préfecture, se succèdent depuis plusieurs
décennies et visent à éloigner les habitants du centre-ville et des axes de transport. Ce harcèlement institutionnel crée des conditions de logement indignes et une déscolarisation massive
des enfants, qui ne parviennent pas à se rendre à l’école faute de moyens de transport adaptés. À chaque nouveau projet d’urbanisme, les habitants des bidonvilles sont expulsés sans
concertation, dans une indifférence quasi totale. Derrière l’affichage de façade d’une ville « écologique » et « accueillante », Nantes est en réalité le lieu d’une hypocrisie violente, où
les étrangers ou personnes jugées « indésirables » sont pourchassés et harcelés par la mairie PS en lien étroit avec la police et la préfecture. C’est dans cet objectif que la mairie
s’apprête à inaugurer un tout nouveau CRA (centre de rétention administrative) avec une capacité de 140 places. La manifestation de la communauté Rom du 17 mai se déroulait justement en
parallèle d’une importante mobilisation anti-CRA et d’un rassemblement contre la dissolution d’Urgence Palestine, tous deux ayant réuni plusieurs centaines de personnes dans la rue. La
convergence avec les soutiens à la Palestine et les manifestants anti-CRA a permis de faire entendre la voix des familles Roms à un public plus large. L’adversaire de tous ces mouvements est
le même, qu’il s’incarne à travers les actions de la mairie PS localement ou à travers le soutien tacite à Israël et aux politiques racistes à l’échelle nationale.