Toulouse. Le comité vérité et justice pour bilal lance un appel à construire un front large 

Toulouse. Le comité vérité et justice pour bilal lance un appel à construire un front large 

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Cinq mois après la mort de Bilal, père de famille de 34 ans, survenue au cours d’une intervention de la police nationale et de la police municipale, le 24 janvier dernier dans le quartier


Bagatelle, le Comité Vérité et Justice pour Bilal relance le combat pour exiger « vérité et justice ». Dans un communiqué, le Comité appelle à « _la constitution d’un large front rassemblant


politiques, associations, collectifs, comités, personnalités publiques, citoyennes et citoyens_ » pour construire une véritable mobilisation capable de faire toute la lumière sur cette


affaire. Cet appel, à signer et faire signer très largement, fait suite à la mobilisation lancée dès le mois de janvier. Un rassemblement et deux marches ont déjà réuni des centaines de


personnes dans le quartier de Bagatelle, un signe de la très profonde émotion qu’a provoqué sa mort. En parallèle, la famille de Bilal s’est également entourée de nombreux soutiens ces


derniers mois : une solidarité qui doit servir de point d’appui pour construire une large mobilisation.   >  EXIGEONS VÉRITÉ ET JUSTICE !   Comme l’explique l’appel, « _sans mobilisation


collective, cette affaire risque d’être minimisée, voire sombrer dans l’oubli, comme un fait divers parmi tant d’autres_ ». En effet, comme c’est fréquemment le cas dans ce type d’affaire,


la machine institutionnelle qui protège l’impunité policière se met rapidement en route : criminalisation de la victime pour « refus d’obtempérer », entraves à l’enquête, soutien des


institutions aux policiers, répression des soutiens à la famille de la victime… Alors que la préfecture a apporté son « total soutien » aux policiers, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, a


porté plainte contre le Comité Populaire et d’Entraide Sociale (CPES) du Mirail, organisation qui était à l’initiative de la marche du 5 avril, et des policiers ont réprimé les distributions


de tracts d’appel à témoignages dans le quartier. Des intimidations scandaleuses, qui cherchent à faire taire ceux qui cherchent à faire la lumière sur les agissements de la police.   Et


pour cause, contrairement à la version policière relayée par les médias proches de la mairie, de nombreux témoignages recueillis par le Comité affirment que la chute du scooter ayant


provoqué la mort de Bilal n’est pas accidentelle : « _De nombreux témoignages convergent pour mettre en cause l’implication des forces de l’ordre – police municipale et police nationale –


toutes deux présentes sur les lieux. Elles auraient provoqué sa chute. Ces témoignages soulignent également que leur attitude après l’incident, marquée par l’absence de prise en charge


immédiate et des comportements inappropriés, suscite un profond malaise et de nombreuses interrogations._ »   Alors que la famille a déposé plainte, pour homicide volontaire et omission de


porter secours, et réclame la saisine de l’IGPN, l’ensemble de ces témoignages doit être récolté afin de retracer précisément les circonstances de la mort de Bilal et établir les


responsabilités en conséquence. Or, depuis le début de l’affaire, de nombreux obstacles entravent le bon déroulement de l’enquête d’après la famille de Bilal : refus d’accès aux caméras de


vidéosurveillance, refus d’accès au rapport d’autopsie, refus d’auditionner tous les témoins, témoignages contradictoires, possible dissimulation de pièces à conviction… Pour cette raison,


le Comité formule une série de revendications qui appellent à lever toutes les entraves qui paralysent l’enquête. Une étape essentielle qui permettrait de faire la lumière sur la mort de


Bilal.   UN COMBAT CONTRE LE RACISME D’ETAT ET LES VIOLENCES POLICIÈRES   Les auteurs de l’appel le rappellent : cette lutte va « _bien au-delà de l’affaire de Bilal_ » et se situe « 


_au-delà de notre histoire personnelle _ ». Près de deux ans après la mort de Nahel, tué par le tir à bout portant d’un policier au cours d’un contrôle à Nanterre, ce nouveau combat pour la


vérité et la justice s’inscrit en effet dans une série de drames et de violences policières contre les personnes racisées et les habitants des quartiers populaires. Comme le souligne le


Comité : « _Depuis le début de ce drame, nous avons soulevé et entendu les réalités des quartiers populaires, marquées par des violences répétées trop souvent ignorées par les institutions.


Cette négligence nourrit la défiance et marginalise les voix des habitants_ ».   A l’heure où le gouvernement lance une offensive autoritaire et islamophobe d’ampleur, à l’image du conseil


de défense convoqué suite au rapport sur les « Frères musulmans et l’islamisme politique » ou du rapport sénatorial, appelant à renforcer l’arsenal répressif de la police municipale, il faut


s’appuyer sur l’élan de mobilisation contre le racisme et l’islamophobie d’Etat suite au meurtre d’Aboubacar Cissé, pour construire un front large de toutes les organisations politiques,


syndicales et associatives pour exiger vérité et justice pour Bilal, et plus largement pour dénoncer les violences policières, l’islamophobie et le racisme d’Etat.