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Samedi dernier, Sébastien Peytavie, député Génération·s de Dordogne, seul parlementaire en fauteuil roulant à l’Assemblée nationale, a porté plainte pour menace de mort, injures publiques et
injures homophobes. Cette plainte fait suite à un article publié sur le site néonazi _Démocratie Participative_, dans lequel il est désigné comme un « _heureux participant de la prochaine
Aktion T4_ » — une référence glaçante au programme nazi d’extermination des personnes handicapées mené sous le IIIe Reich. Le site en question est bien connu pour ses publications racistes,
antisémites et xénophobes. Il est hébergé aux États-Unis, et son administrateur présumé, Boris Le Lay — un blogueur ultra-nationaliste français — est recherché par Interpol après plusieurs
condamnations en France pour incitation à la haine raciale et antisémitisme. Cet appel au meurtre validiste et sa référence aux méthodes nazies viennent jeter une lumière crue sur les
nostalgies de secteurs de l’extrême-droite. Ces références au fascisme historique ne s’arrêtent cependant pas à quelques illuminés. Des croix gammées (taguées dernièrement à l’université du
Mirail à Toulouse) aux hommages de militants du Rassemblement National (RN) comme Rafael Ferron à Franco ou Léon Degrelle, en passant par les candidats néo-nazis du RN aux législatives ou
par le député sortant à la tête d’une librairie fasciste, l’extrême-droite reste structurée par ces références. Elles sont utilisées pour désigner des ennemis à éliminer, hier comme
aujourd’hui : les personnes handicapées, les juifs, les musulmans, les femmes, les migrants, les militants de gauche. Alors que le Rassemblement National tente de se présenter comme un
rempart contre l’antisémitisme et ainsi d’afficher une rupture avec une partie de l’héritage de ses fondateurs, parmi lesquels d’anciens SS, cette attaque ignoble contre Sébastien Peytavie
invite à rappeler la réalité du projet idéologique porté par l’extrême droite, qu’exprime sans détours ses franges les plus radicales. Sous des formes diverses, il charrie des idées
profondément antisémites, eugénistes, racistes et autoritaires. Face à une attaque ignoble, nous apportons notre solidarité à Sébastien Peytavie, désigné comme cible d’un appel à
l’extermination sur un site néonazi. L’offensive validiste dont il est victime rappelle combien il est urgent de bâtir une riposte contre l’extrême droite.