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La justice saoudienne a condamné huit personnes à des peines allant de 7 à 20 ans de prison pour l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Pour Reporters sans frontières (RSF), seule une
enquête internationale indépendante permettra de rendre la justice. La condamnation en appel est tombée. Huit accusés ont été condamnés à un total de 124 ans de prison, selon la chaîne
saoudienne _Al Arabiya_, qui cite le procureur général. Les cinq personnes qui avaient été condamnées à la peine de mort en première instance ont finalement écopé de peines de 20 ans
d’emprisonnement. Les autres accusés ont été condamnés à des peines de 7 à 10 ans de prison. En première instance, les cinq premiers avaient été condamnés à mort. Comme en première instance,
la justice a conclu à une absence de préméditation. “_Le total de 124 années de prison pour les auteurs de l’assassinat de Jamal Khashoggi donne l’impression que la justice a été
administrée de manière appropriée, _déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF._ Mais n’oublions pas que le procès s’est tenu à huis clos et n’a donc pas respecté les principes
élémentaires de la justice. Ce procès sans public ni journalistes n’a pas permis de connaître la vérité et de comprendre ce qui s’est passé le 2 octobre 2018 au consulat d’Arabie saoudite à
Istanbul et qui avait donné préalablement l’ordre de commettre ce crime d’Etat. La préméditation n’ayant pas été retenue, on est prié de croire au dérapage, alors que de nombreux d’éléments
prouvent le contraire. __Notons avec satisfaction tout de même l’abandon de la peine capitale qui avait été prononcée contre certains accusés.__” _ _“Nous considérons que seule une enquête
internationale indépendante sous égide de l’ONU permettra de rendre la justice_”, conclut Christophe Deloire. Onze accusés figuraient initialement parmi les accusés et trois avaient été
acquittées. A l’issue du premier verdict en décembre 2019, aucune charge n’a été retenue contre le proche conseiller du prince héritier Mohamed Ben Salmane (MBS), officiellement faute de
preuve, ni contre le numéro 2 des renseignements, le général Al-Assiri, soupçonné d’avoir supervisé l’assassinat. La Turquie, où le journaliste a été assassiné, a ouvert en juillet un procès
de son côté. RSF s’est constituée partie civile pour assister aux audiences. L’Arabie saoudite occupe la 170e place au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.