À villeurbanne, des locataires victimes d'un couple multipropriétaire

À villeurbanne, des locataires victimes d'un couple multipropriétaire

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Plusieurs locataires d’un couple de multipropriétaires, Marc et Marie-Françoise Fayolle, vivent dans des conditions dégradées, pour des loyers souvent élevés, à Villeurbanne. Face à ces


pratiques, les pouvoirs publics peinent à protéger efficacement les habitants. Édition abonnés Marie Allenou, Pierre Lemerle et Méline Pulliat Publié le 26 mai 2025  ·   Imprimé le 30 mai


2025 à 08h57  ·   13 minutes Des murs couverts de moisissures, un plafond fissuré, de l’air qui entre dans le logement par les fenêtres… Maria et son fils Olivier (prénoms modifiés) vivent


dans un appartement particulièrement délabré au 55 rue Racine, à Villeurbanne. En 2016, Maria trouve ce logement alors qu’elle est de retour en France avec ses enfants après plusieurs années


de vie à l’étranger. Avec son seul salaire d’aide-soignante, elle peine à trouver une location mais finit par trouver des propriétaires qui lui demandent peu de garanties : Marc et


Marie-Françoise Fayolle, via leur société immobilière SCI Jean-Jaurès. « J’AI L’IMPRESSION QUE MES VOISINS DU DESSUS VONT TOMBER DANS MON APPARTEMENT » Le couple possède plusieurs SCI et des


dizaines d’appartements à Lyon et surtout à Villeurbanne, dont une partie sont en mauvais état. En 2023, Rue89Lyon enquêtait déjà sur un de leurs immeubles, situé rue Léon Blum à


Villeurbanne. Nous avons depuis découvert qu’il ne s’agissait pas d’un cas isolé. En 2022, Maria a sollicité les services d’hygiène de la ville de Villeurbanne pour faire constater l’état de


l’appartement. Le compte-rendu de la visite indique de nombreux « désordres » : « système de ventilation non-conforme », « présence d’humidité » et de « moisissures », « défaut d’isolation 


», « fissure dans les plafonds », « présence d’une odeur nauséabonde ». « Beaucoup de remarques venaient d’un manque d’entretien à la charge du locataire », estime Marc Fayolle dans une


longue réponse à nos sollicitations envoyées par mail. « Pour les problèmes d’odeur, elles provenaient d’un démontage du siphon de la douche par la locataire, qui l’avait mal remonté. »


Concernant la VMC, il assure : « Elle était en panne et la locataire ne nous avait jamais prévenus. Dès que nous avons été informés de ce dysfonctionnement, nous avons fait réaliser les


travaux nécessaires. » Le propriétaire accuse aussi sa locataire d’avoir bouché les sorties d’air au niveau des fenêtres avec du coton. Deux ans plus tard, la situation ne s’est pourtant pas


vraiment améliorée. Les services d’hygiène passent à nouveau fin 2024 et constatent que plusieurs problèmes n’ont pas été résolus, notamment la VMC défaillante, la présence d’humidité et de


moisissures, et les fenêtres « laissant passer l’air ». Rue89Lyon a visité l’appartement à cette même période et a également pu constater que les fissures au plafond étaient toujours


présentes, ainsi que l’odeur d’égout. « J’ai l’impression que mes voisins du dessus vont tomber dans mon appartement, s’inquiète Maria. Je n’accueille personne chez moi, car j’ai honte. »


Pour un T3 de 43 m², elle paye 687 euros, un montant supérieur à l’encadrement des loyers en vigueur qui fixe à 546,10 euros le prix maximum pour ce type de logement. Au 55 rue Racine, les


Fayolle possèdent l’ensemble de l’immeuble. Ali (prénom modifié) se plaint de problèmes similaires, notamment de moisissures autour des fenêtres, qu’il explique avoir repeint, et d’une odeur


d’égout. Pour un logement d’une quarantaine de m², il paye également un montant supérieur à l’encadrement des loyers. « Certains de nos locataires ont signé un bail avant la mise en place


de l’encadrement des loyers, explique Marc Fayolle. À leur renouvellement au bout de six ans, nous réétudions la situation et nous nous conformons aux règles de l’encadrement des loyers en


vigueur sur Villeurbanne. » Le bail de Maria s’est pourtant renouvelé en juin 2022, après la mise en place de l’encadrement des loyers en novembre 2021. CET ARTICLE FAIT PARTIE DE L’ÉDITION


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