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_Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°940, daté juin 2025._ Le 30 octobre 1961 à 11h32, heure de Moscou, explose au-dessus de l'océan Arctique "Tsar Bomba"
: "la bombe du Tsar", "la bombe reine" ou "la reine des bombes", selon les traductions. Cette bombe à hydrogène est dotée d'une puissance de 50 mégatonnes
équivalent TNT, ce qui en fait la plus grosse arme nucléaire jamais mise au point, 3800 fois plus puissante que celle larguée par les États-Unis sur la ville japonaise d'Hiroshima le 6
août 1945. Parmi les concepteurs de cet engin d'horreur : un physicien génial, Andreï Dimitrievitch Sakharov. DES EFFETS DÉVASTATEURS SUR LA SANTÉ HUMAINE, L'ENVIRONNEMENT ET LA
BIODIVERSITÉ Impliqué dès 1945 dans la mise au point de la première bombe atomique de l'URSS pour, espérait-il alors, apporter un équilibre des forces entre les deux superpuissances de
la guerre froide et empêcher tout nouveau conflit mondial, Andreï Sakharov déchante rapidement. Surtout, il prend conscience du fait que les essais nucléaires à l'air libre ont des
effets dévastateurs sur la santé humaine, l'environnement et la biodiversité. Tout en continuant à travailler sur le programme nucléaire soviétique, il décide alors de se battre pour
faire arrêter ces essais mortifères. Lire aussiOppenheimer, le physicien éclipsé par la bombe atomique UN PARCOURS SCIENTIFIQUE ET CITOYEN HORS DU COMMUN Tsar Bomba représentera, dans cette
trajectoire paradoxale, un point de non-retour, à partir duquel il entrera en dissidence, dénonçant les crimes et l'autoritarisme de Moscou, militant pour la démocratie et la paix,
alertant sur les périls écologiques en cours et à venir. Un parcours scientifique et citoyen hors du commun, que la bande dessinée "_Tsar Bomba. Les paradoxes d'Andreï
Sakharov_", au trait clair et vif, aux couleurs sobres et modernes et à la narration hyperprécise, met en images brillamment. _Crédit : Glénat_ "_TSAR BOMBA. LES PARADOXES
D'ANDREÏ SAKHAROV_", FABIEN GROLLEAU ET CYRIL ELOPHE, GLÉNAT, 160 P., 22,50 €