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Dès septembre 2021, Saint-Pierre-d’Oléron pourra recevoir des délégations étrangères dans cinq disciplines pour leur préparation aux JO de Paris. Une quasi-exception dans le département. Qui
l’eût cru ? À trois ans et demi des Jeux olympiques de Paris, la capitale de l’île d’Oléron est la commune du département la plus engagée dans la préparation du plus grand événement
sportif. Logique car en dehors de la Maison du département qui est sélectionnée pour le rugby à 7 (lire ci-contre), c’est aussi la seule collectivité retenue comme centre de préparation pour
les JO de Paris 2024. À l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine, c’est aussi une performance : avec ses 7 000 habitants, la commune côtoie les installations réputées de Bordeaux ou Pau. >>
Jeux Olympiques de Paris 2024 : les centres de préparation de la région Sur l’île lumineuse, cinq disciplines ont retenu l’attention de Paris 2024 : badminton, hand-ball, judo, BMX,
taekwondo et une discipline paralympique, le taekwondo. 25 SPORTS DANS LE COMPLEXE Toutes sont pratiquées au sein d’un site sportif qu’envieraient bien des villes beaucoup plus peuplées : le
complexe sportif de L’Oumière. Inauguré en 2007 pour le compte d’un syndicat intercommunal réunissant les quatre communes du nord de l’île, ce bâtiment flambant neuf de 110 mètres sur 55
abrite une salle omnisports, un dojo, une salle de gymnastique, une salle de danse, une salle de musculation. 7 000 m² de surface dédiée aux sports qui accueillent 2 800 licenciés dont 900
de moins de 18 ans, dans 25 disciplines sportives. À l’extérieur, une piste d’athlétisme moderne a été aménagée, voisinant avec terrains de tennis et boulodrome couverts. Dernière
réalisation, une piste de BMX d’envergure nationale achevée voilà quelques mois. « Nous avons des vestiaires qui répondent à des normes nationales, voire internationales », approuvent
Christian Sueur, le maire de Saint-Pierre-d’Oléron, et Pascal Gazeu, directeur du complexe sportif et adjoint aux sports. > "Nous avons des vestiaires qui répondent à des normes
nationales, > voire internationales" Un équipement haut de gamme qui vaut à Saint-Pierre l’accueil depuis plusieurs années de matchs internationaux de jeunes (dans le handball) ou
l’accueil de stages de sportifs de haut niveau ( Stade Rochelais , équipes nationales de hand des cadets allemands et tunisiens). Une polyvalence remarquée par le Comité départemental
olympique et sportif français (CDOS 17). À tel point que la ville avait postulé pour huit à neuf disciplines comme centre de préparation. Les cinq retenues suffisent à satisfaire les
Oléronnais. « Nous sommes directement opérationnels, sans besoin d’investissement », souligne Christophe Sueur. PAS UN SÉSAME GARANTI Reste que cette sélection ne vaut pas sésame. Il
appartiendra en effet aux délégations des fédérations de sport étrangères de sélectionner Oléron dans un vaste catalogue. 614 collectivités locales ont été déjà choisies dans l’Hexagone pour
un ou plusieurs sports. À titre comparatif, seules 150 des 450 villes anglaises triées pour la préparation des JO de Londres (2012) avaient été récompensées par la venue d’une délégation.
Un ratio d’un tiers. Les places étant chères, il faudra donc se distinguer. Les Oléronnais comptent se démarquer grâce à leur potentiel d’hébergement. Deux centres départementaux sportifs
seraient mis à disposition : la Martière, possession du Conseil départemental de la Corrèze, offre une capacité de logement de 200 lits. Et celui de Boyardville, géré par le Département de
la Charente-Maritime, de 170 places. Par ailleurs, en lien avec l’office de tourisme de Marennes-Oléron, traiteurs et restaurants sont sollicités pour l’alimentation des athlètes. Tout est
désormais une affaire « de marketing territorial », assure Jean-Yves Valembois, directeur général des services. Dans cette optique, la Ville de Saint-Pierre-d’Oléron s’est entourée de deux
experts : Sylvain Nouet, ancien sportif de haut niveau et entraîneur adjoint de l’équipe de France de handball entre 2001 et 2014, et Gilles Corbion du centre sportif départemental de
Boyardville, c’est un ancien directeur technique national (DTN) adjoint du tennis de table. ------------------------------------------------------------------------------- DES RUGBYMEN À LA
ROCHELLE ? La Maison du Département retenue par le comité d’organisation de Paris 2024 pour accueillir des stages de préparation olympiques de rugby à 7 ? Si on se fie à la liste telle
qu’elle a été communiquée, il y a de quoi s’étonner. « C’est parce qu’on est coporteur de la candidature du Stade Rochelais », éclaire-t-on du côté du Département. Ce partenariat doit donner
en effet du corps à la candidature rochelaise. Dès la mi-octobre, le club phare du département se réjouissait « que ses infrastructures aient été homologuées pour devenir camp de base
potentiel pour le rugby à 7 pour les Jeux olympiques 2024 ». L’accueil de sélections à l’Apivia parc offrirait un sérieux coup de projecteur au centre d’entraînement des Jaune et Noir. En
février dernier, le site avait accueilli l’équipe de France de la discipline dans le cadre de sa préparation aux tournois de Los Angeles et Vancouver. T. M.
-------------------------------------------------------------------------------- QUAND L'AGGLOMÉRATION DE ROYAN RÊVAIT DE SURF La nouvelle avait surpris son monde lorsqu’en novembre
2017 le président de la Communauté d’agglomération Royan Atlantique (Cara), Jean-Pierre Tallieu, avait annoncé vouloir déposer un dossier de candidature pour accueillir les épreuves de surf
lors des Jeux olympiques de 2024 organisés en France. Paris 2024 à peine officialisé, les « spots » français étaient alors déjà entrés en campagne pour décrocher le Graal, gage d’explosion
de leur renommée internationale. Hossegor, Biarritz ou Lacanau étaient naturellement sur les rangs. Le Pays royannais ne voulait et ne pouvait pas rester sur le bord de la route. Le site du
vieux phare, situé non loin du phare de la Coubre en direction de Ronce-les-Bains, la station balnéaire de La Tremblade, avait été avancé comme point de chute. On est ici sur la Côte
sauvage, un espace composé d’une plage rectiligne de presque 15 kilomètres, exposée plein ouest et soumise à de violents courants nord/sud. L’endroit idéal, selon les défenseurs du dossier,
pour la pratique du surf. TAHITI FINALEMENT CHOISIE Cette envie de candidature n’était cependant pas allée jusqu’au bout. Et en 2019, Thierry Reboul, directeur de la marque « Paris 2024 », a
lancé l’idée d’une organisation des épreuves à Tahiti , le site finalement proposé pour accueillir les épreuves de surf lors des JO de 2024. La mythique vague de Teahupoo a fait la
différence par rapport aux quatre autres dossiers (Biarritz, Lacanau, Hossegor et La Torche). Le comité exécutif du CIO (Comité international olympique) a validé en mars 2020 le site de
Tahiti pour accueillir les épreuves de surf. Du côté de Royan, c’est le label « Génération 2024 » que l’on vise. « Nous avons pour objectifs de développer des projets structurants avec les
clubs sportifs du territoire, de participer aux événements promotionnels olympiques et paralympiques, d’accompagner ou accueillir des sportifs de haut niveau et d’ouvrir les équipements
sportifs des établissements », a annoncé l’adjoint aux sports Jean-Michel Denis. "UN OUTIL D'INSERTION SOCIALE" À l’inverse de sa voisine Oléronnaise, l’île de Ré ne s’est pas
positionnée pour être centre de préparation aux Jeux olympiques 2024. « Paris 2024 » sera cependant présent sur le territoire mais sous une autre forme. Les valeurs qu’elle véhicule
serviront de tremplin pour inscrire l’île de Ré vers « le développement du sport comme un outil d’insertion éducative et sociale en lien avec les associations et partenaires rétais »,
précise le président de la Communauté de communes Lionel Quillet. Un objectif entériné lors du conseil communautaire de ce mardi 15 décembre en faisant acte de candidature à la labellisation
« Terre de Jeux 2024 ».Pour autant, l’île est candidate pour être le camp de base d’une des équipes qui participera à la Coupe du monde de rugby en France en 2023. Un essai qui pourrait
être transformé sur une île rodée à l’accueil des athlètes de haut niveau comme ce fut déjà le cas pour l’accueil de l’équipe espagnole lors de l’Euro 2016.Jocelyne Bargain TROIS LABELS POUR
VIVRE LES JO Le Comité organisateur des Jeux olympiques a souhaité permettre aux collectivités locales de vivre l’aventure des JO à plusieurs niveaux. D’abord avec l’obtention d’un label,
Terre de jeux 2024, « qui valorise les territoires qui souhaitent mettre plus de sport dans le quotidien de leurs habitants et s’engager dans l’aventure des Jeux, quels que soient leur
taille ou leurs moyens », précise le Comité. L’organisation d’une retransmission publique des Jeux olympiques et paralympiques de Tokyo 2020, la découverte des sports paralympiques pour les
élèves des écoles font par exemple partie des critères de sélection.Saint-Pierre-d’Oléron a été désignée Terre de jeux en novembre 2019 parmi les 500 premiers d’une liste comptant
aujourd’hui près de 1 200 collectivités, dont Fouras et Saint-Jean-d’Angély. Ce label coexiste avec un autre : « Génération 2024 », créé pour les établissements scolaires et universitaires,
auquel la Ville de Royan songe par exemple (lire par ailleurs).L’étape la plus aboutie et engagée est l’obtention de la certification Centre de préparation aux Jeux. « C’est la possibilité
d’être référencé dans un catalogue qui sera mis à disposition des 206 Comités nationaux olympiques et 184 Comités nationaux paralympiques du monde entier, lesquels pourront choisir un centre
et venir s’entraîner en France à leur convenance, pendant l’Olympiade », c’est-à-dire entre la fin des JO de Tokyo et le début des JO de Paris, soit entre septembre 2021 et le printemps
2024. 614 villes et collectivités ont été retenues en France. Certaines ont déjà prévu d’aller draguer les fédérations étrangères durant les JO de Tokyo.D. B.