Dordogne : le poulailler de la discorde, “véritable nuisance sonore”

Dordogne : le poulailler de la discorde, “véritable nuisance sonore”

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Dans ce village du Périgord noir, un litige oppose les propriétaires d’une chambre d’hôtes à une habitante qui possède un poulailler à l’origine de troubles sonores et olfactifs. L’affaire


est devant la justice C’est un contentieux de voisinage comme on en rencontre parfois avec les néo-ruraux. Il y a quelques années, quand Valérie et Raphaël Texier posent leurs valises à La


Bachellerie (Dordogne), connue pour son château de Rastignac, ils achètent un ancien presbytère du XVIIe siècle, et le restaurent pour en faire une maison d’hôtes. Tout se passe bien


jusqu’au jour où leur plus proche voisine, Catherine Lustrissy, fait l’acquisition de quelques poules. D’abord deux ou trois, puis jusqu’à une trentaine accompagnées d’une dizaine de coqs.


Mais voilà, l’odeur du fumier et le chant des coqs répondant pour deux d’entre eux au nom de “Sarko” et “Mélenchon” indisposent propriétaires et clients de la chambre d’hôtes Au jardin de la


Bachellerie. Les époux Texier tentent d’instaurer un dialogue à l’amiable. En vain.   “UN ÉLEVAGE FAMILIAL” Ils font appel à un huissier de justice le 24 avril 2020, venu constater la


présence “d’une dizaine de coqs et de nombreuses poules à l’origine d’un bruit continu et assourdissant [...].” > “Les coqs et les poules appartiennent au patrimoine rural” Au mois de


mai, Catherine Lustrissy est sommée de réduire le nombre de ses animaux. Elle s’engage à obtempérer mais ne tient pas ses promesses. Le 18 juin, les époux Texier saisissent le juge des


référés du tribunal judiciaire de Périgueux. Au mois d’août, le juge ordonne de limiter de façon permanente à deux coqs de plus de 5 mois et à 10 le nombre de poules.  Ce mardi 9 février,


l’affaire est venue devant la chambre civile de la cour d’appel de Bordeaux qui s’est donné le temps de la réflexion pour rendre son délibéré. “Mes clients ne contestent pas le droit de


posséder quelques poules, mais dans ce poulailler on est monté jusqu’à 60 volatiles”, argue Me Alexandre Lemercier, conseil des époux Texier. “Il faut dédramatiser, c’est un élevage


familial”, réplique Me Fabrice Amblard, avocat de la propriétaire des gallinacées. La cour devra tenir compte aujourd’hui de la loi du 29 janvier 2021 visant à définir et protéger le


patrimoine sensoriel des campagnes françaises. Les coqs et les poules appartiennent au patrimoine rural.