Play all audios:
Nager 60 km entre Saint-Sébastien et Capbreton, le 9 septembre 2020, n’était qu’une première étape pour le Getariar Txomin Dachary. La prochaine doit le mener sur les rives du lac Léman pour
un nouveau défi long de 120 km La date n’est pas encore précisément fixée, mais entre le 5 et 15 juin 2021, le Guéthariar Txomin Dachary s’élancera pour un nouvel exploit. Après avoir nagé
60 km dans l’océan Atlantique, pour relier Saint-Sébastien à Capbreton, il tentera de doubler la mise dans les eaux plus calmes du lac Léman, en Suisse. Il y a sept mois pourtant, le jeune
(21 ans) nageur en eau libre n’envisageait pas forcément de donner une suite à son premier défi. Il évoquait alors un challenge personnel et l’envie, aussi, de mettre cette discipline en
lumière. Au-delà, pas grand-chose. Ce sportif accompli, qui a déjà bouclé deux marathons, est surtout engagé dans une autre quête : réussir le concours pour devenir sapeur-pompier
professionnel, ce qu’il tentera en novembre. [embedded content] ENTRE 32 ET 35 HEURES DANS L’EAU Quelques semaines, donc, après avoir finalement replongé dans le bain de l’extrême. Car cette
fois, si les conditions sont moins difficiles, Txomin Dachary ne passera pas 20 heures dans l’eau, mais entre 32 et 35 heures : « Je vais nager 120 km, soit la moitié du tour du lac Léman.
Au départ, j’avais imaginé tenter un Bilbao-Guéthary, mais les risques de courants et vents contraires sont trop forts. Puis, j’aurais aimé réaliser ces 120 km entre la Corse et l’Italie.
Mais impossible de joindre les autorités pour obtenir les autorisations. » Certes, le Léman fait moins de vagues. Mais passer du simple au double ne se fait sans un minimum de préparation.
Physique et logistique : « J’ai repris le rythme. Je nage actuellement 20 heures par semaine. Bientôt, je ferai aussi du fond sur paddle, en complément. Pour ce qui est du matériel, c’est un
peu plus délicat. Je vais repartir à peu près avec la même équipe. Ce sont des proches et c’est très important de les avoir avec moi, pour la sécurité et la motivation. Il faut penser à
l’hébergement sur place, la location de bateaux. Cela a un coût. » UNE CAGNOTTE LEETCHI Un budget estimé à 8 000 euros, que le Guéthariar espère pouvoir réunir notamment grâce à une cagnotte
participative lancée sur la plateforme Leetchi : « Dans la période actuelle, c’est difficile de trouver des partenaires, surtout pour une discipline qui reste relativement discrète. » Une
fois les fonds réunis, Txomin Dachary pourra se concentrer sur l’objectif. Se remémorer, aussi, les points à améliorer après un premier défi qui aura nécessité un mois et demi de
récupération. « Ces 120 km, je pense les avoir dans les bras et les jambes. L’avantage du lac, c’est de pouvoir obtenir des données exactes sur les temps et distances. Lors de la traversée
entre Saint-Sébastien et Capbreton, au large, les GPS ont parfois perdu la trace. Je pense avoir nagé bien plus de 60 km. » Une précision qui rassure et qui engage. Cette fois, les
ravitaillements ne se feront plus sur la planche de ses suiveurs, mais à la perche. En effet, l’homologation nécessite le respect d’un règlement stipulant que le nageur doit en permanence
rester en flottaison. Le détail a son importance. Pour la réalisation même du défi et pour la suite à lui donner. Car Txomin Dachary ne se cache plus. Chez le sportif, qui n’a rien d’un
vaniteux, l’ambition s’est débarrassée de toute réserve. LE RECORD DU MONDE EN TÊTE « Si je parle maintenant d’étapes, c’est parce que j’ai une idée en tête. Là, l’objectif est d’atteindre
les 120 km avec une fatigue équivalente à celle ressentie lors de la première. Le record du monde est actuellement de 236 km en 51 heures (il est détenu depuis 2016 par le Français Lilian
Aymeric, NDLR). J’aimerais me fixer une progression sur cinq ans pour tenter de le battre. Petit à petit, en augmentant les distances, en cherchant les bons itinéraires, c’est un objectif
qui pourrait être atteignable. » De quoi ravir ses proches qui furent très nombreux à l’encourager en septembre. Un peu moins sa mère, s’amuse Txomin Dachary : « Quand j’annonce les
distances, on ne peut pas dire qu’elle saute de joie… » LA QUESTION DE L’ENGAGEMENT « Quand j’ai lancé ma cagnotte Leetchi pour réunir le budget nécessaire à la réalisation de cette deuxième
étape, beaucoup m’ont demandé si je représenterai une association. Pour le moment, ce que je fais, ce n’est qu’un défi personnel. Je veux connaître mes limites. Et surtout, je ne veux pas
profiter du travail d’une association pour réussir à réunir des fonds. Plus tard, si je parviens à trouver des partenaires, alors oui, je me pencherai sur la question. Car le but, ce serait
bien de reverser de l’argent pour une cause, et pas simplement parvenir à rembourser une forme d’investissement. »