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* De nombreuses irrégularités ont été commises lors des adoptions internationales depuis 50 ans vers la Suède. * Une enquête révèle l'ampleur du scandale. * Un rapport commandé par le
gouvernement suédois propose d'interdire totalement les adoptions vers le pays. Suivez la couverture complète Le Temps de l'Info Des bébés déclarés morts par erreur, des parents
non consentants, des informations falsifiées ou manquantes… En Suède, des milliers d'enfants adoptés auraient en réalité été victime d'un trafic mondial entre Stockholm et une
dizaine de pays, dont la Corée du Sud, la Colombie, la Chine, la Pologne ou encore la Russie. Ceux qui pensaient que leurs parents les avaient abandonnés, ont découvert avoir été volés ou
vendus à l'insu de leurs parents biologiques. Ces irrégularités dans les adoptions internationales remonteraient aux années 1970. Le scandale a été révélé en 2021 par un journaliste
suédois, lui-même concerné, dans une enquête baptisée "Des enfants à tout prix". L'écho de cet article est tel que le gouvernement suédois a demandé un rapport à une
commission indépendante. Les conclusions pointent ainsi les "lacunes importantes et systématiques sur l'origine des enfants". "L'ÉTAT DOIT RECONNAÎTRE QU'IL A
VIOLÉ DES DROITS HUMAINS" Pire, l'État était même au courant : les autorités savaient depuis les années 1970 qu'il existait un trafic d'enfants en provenance du Sri Lanka
et de la Colombie dans les années 1970-1980, puis de la Pologne dans les années 1990 et enfin de la Chine dans les années 1990 et 2000. Alors pourquoi les autorités suédoises ont-elles
laissé faire ? "Pour faciliter les adoptions parce que les autorités suédoises étaient persuadées que ces enfants étaient mieux sur leur territoire que dans leur pays
d'origine", explique sur LCI la journaliste Nivin Potros. Lire aussi PMA : adoption par un couple de femmes validé par le tribunal de Versailles "L'État doit
reconnaître qu'il a violé des droits humains dans le cadre de son système d'adoption. Le gouvernement doit présenter des excuses", a demandé la rapporteuse Anna Singer, lundi
2 juin. "Je propose que l'adoption en Suède soit progressivement abandonnée", a-t-elle également déclaré. Enfin, en compensation, la commission suggère d'accorder un
suivi psychologique pour tous les enfants concernés ainsi qu'une aide pour financer, par exemple, un voyage dans leur pays d'origine. ------------------------- Emma ALLAMAND