"c'est souvent ce qui est le plus facile à arrêter" : une fille sur deux délaisse le sport à l'adolescence | tf1 info

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Chaque 24 janvier est proclamé "Journée internationale du sport féminin", l'occasion de mettre en avant la pratique féminine du sport. Une activité physique dont se détournent


49% des filles à l'adolescence, selon un rapport de l'UNESCO. Ambassadrices MGEN, la handballeuse Léna Grandveau et la basketteuse Laëtitia Guapo décryptent pour TF1info les


raisons de ce décrochage, six fois plus élevé que chez les garçons. Une fille sur deux se détourne du sport à l'adolescence. Ce décrochage est six fois plus élevé (49%) que le taux de


déperdition chez les garçons, selon un rapport de l'UNESCO (nouvelle fenêtre) daté de juillet 2024. En France, sur la tranche d'âge 11-14 ans, seules 14% des jeunes filles


atteignaient, avant la pandémie de Covid-19, les standards recommandés par l'OMS (nouvelle fenêtre) de 60 minutes d'activité physique quotidienne, contre 25% des garçons, révélait


une étude de Santé publique France (nouvelle fenêtre) publiée en mars 2023. Pour les 15-17 ans, leur niveau d'activité était encore plus bas (11%). Un désengagement sportif


_"préoccupant"_ pour la handballeuse Léna Grandveau (nouvelle fenêtre), ambassadrice MGEN, acteur mutualiste dont l'objectif de contrer cette tendance via son programme


"MGEN Championnes Club" (nouvelle fenêtre). _"Lorsqu'on lit qu'une fille sur deux arrête le sport à l'adolescence, ça fait un peu peur. Il y a de quoi


s'interroger"_, souligne auprès de TF1info la championne du monde 2023 et vice-championne olympique (nouvelle fenêtre) l'été dernier avec les Bleues. > La pratique du sport


 n'est pas antinomique avec la féminité Laëtitia Guapo, basketteuse française _"Avec mon métier de professeure d'EPS, je suis aux premières loges. Malheureusement, autour de


moi, je vois de plus en plus d'adolescentes contraintes d'arrêter"_, nous raconte la basketteuse Laëtitia Guapo (nouvelle fenêtre), qui mène de front sa carrière au Tango


Bourges Basket, son club, et en 3x3 avec l'équipe de France. _"Quand une jeune fille fait 8-18h tous les jours au collège ou au lycée, habite à 30 minutes ou plus en bus, ne rentre


pas chez elle avant 18h30-19h tous les soirs et que ses parents ne la poussent pas à faire du sport, on comprend pourquoi elle en vient à lâcher l'affaire."_ Cette démobilisation


est motivée par diverses raisons. En premier lieu, les changements corporels liés à la puberté. Une transformation qui affecte davantage les filles que les garçons.


_"L'adolescence est un âge compliqué, où l'on se pose des questions et durant laquelle on fait face à beaucoup de changements"_, explique Léna Grandveau, 22 ans.


_"Le sport, c'est souvent ce qui est le plus facile à arrêter."_ Nos ados ne font pas assez de sportSource : JT 20h WE _"Je me revois à cette époque, je me rappelle


qu'il y avait souvent des remarques désobligeantes qui fusaient entre les ados"_, se remémore Laëtitia Guapo, 29 ans. _"Ils sont vachement durs entre eux, alors qu'on est


en pleine création identitaire. Notre corps change, évolue, se transforme. Pour autant, pratiquer un sport n'est pas antinomique avec la féminité, pas plus que la transpiration ou les


muscles."_ UN SENTIMENT DE NON INCLUSION Si ce rejet du sport repose en partie sur des explications physiologiques, à l'instar des menstruations, _"un sujet tabou dont on ne


parle que très peu, voire jamais"_, il tient aussi à des normes très sexuées et des stéréotypes prégnants. Dès l'école, on fait ainsi comprendre aux filles que le sport n'est


pas fait pour elles. _"On le voit quand il faut déterminer les équipes. Les garçons vont choisir les garçons en premiers et les filles en dernières. Il y a un sentiment de non


inclusion"_, avance la championne du monde 3x3 en 2022._ "Dans mon village, on a un terrain de 3x3. Cet été, j'y suis passée. Beaucoup de garçons jouaient, mais très peu de


filles. Il faut les pousser à prendre plus d'initiatives, même si quand on est en pleine construction identitaire, ça ne vient pas comme ça."_ _"Ça me fait remonter quelques


souvenirs"_, continue Léna Grandveau_. "Au collège, j'étais l'une des seules à pouvoir rivaliser avec les garçons. Les autres filles se sentaient mises de côté, du coup


elles venaient en jean. À force de mettre des groupes de niveau, de les séparer des garçons, elles ont fini par intérioriser que le sport n'était pas pour elles."_ > Les filles 


intériorisent que le sport n'est pas pour elles Léna Grandveau, handballeuse Or, à l'adolescence, l'affiliation prévaut chez les jeunes filles. _"On est en quête


d'un sentiment appartenance. On a besoin de se sentir incluse dans un cercle, un groupe d'amies, de partager des moments et des émotions, c'est hyper important pour se


construire"_, souligne Laëtitia Guapo. _"À cet âge-là, au moment de faire ses choix de vie, il peut y avoir des effets de groupe."_ Ainsi, si une fille est sélectionnée dans


une équipe, mais que sa copine, elle, n'est pas retenue, la première peut être plus facilement poussée à décrocher. Au-delà de passer - peut-être - à côté des futurs talents de demain,


on exclut les filles du "sport loisir"._ "Moi, j'avais envie de faire du sport de haut niveau, de la performance. Mais, à côté, les filles qui étaient seulement là pour


s'amuser sont parties les unes après les autres"_, confirme Léna Grandveau. _"Aujourd'hui, on manque de moyens pour les accompagner, pour trouver un équilibre qui leur


permettra de continuer à faire du sport. En National, par exemple, les clubs sont vite à quatre entraînements par semaine. Pour certaines filles, c'est difficile à suivre parce


qu'elles étudient ou travaillent à côté. Donc, même si ça leur plaît, on les force à arrêter."_ UN ENJEU DE SANTÉ PUBLIQUE _"À long terme, il faut que moins de jeunes filles


arrêtent le sport très vite"_, poursuit la demi-centre du Metz Handball. Tant pour les bénéfices physiques et le bien-être mental qu'apporte la pratique du sport. _"C'est


un peu comme le dicton 'Mangez cinq fruits et légumes par jour', tout le monde l'entend et le sait. Maintenant, il faut qu'on fasse pareil avec le sport"_, insiste


Laëtitia Guapo._ "Faire du sport, ça permet de se sentir mieux dans son corps et dans sa tête. Si chaque semaine, on fait deux ou trois séances, ça devient une routine, une nouvelle


hygiène de vie. On dort mieux, on mange mieux. On est plus performant dans les études, on est plus à même à endosser des grosses journées."_ * Lire aussi Pour prendre soin de votre


moral, faites du sport ! _"Maintenant, il faut que ce soit pris plus tôt et plus jeune dans la continuité de l'école. Deux ou trois heures par semaine, ce n'est pas suffisant.


Il faut éduquer tout le monde au sport, en particulier les jeunes filles"_, lance l'une des meilleures joueuses au monde de 3x3._ "Les JO de Paris ont aidé dans ce sens-là en


étant les premiers Jeux paritaires. Il y a plein de femmes qui ont montré qu'elles étaient performantes, il faut surfer sur cette vague-là."_ ------------------------- Yohan


ROBLIN