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Gabriel Attal a annoncé la présentation, d'ici l'été, d'un nouveau projet de loi pour "renforcer le dispositif Egalim". Une nouvelle loi Egalim dans les cartons.
Gabriel Attal a annoncé ce mercredi matin la présentation d'un projet de loi pour "renforcer le dispositif Egalim", l'une des prevendications des agriculteurs. Ce nouveau
texte, qui s'appuiera sur les conclusions d'une mission parlementaire confiée à deux députés de la majorité, sera présenté "d'ici l'été" aux parlementaires, a
précisé le Premier ministre lors d'une conférence de presse consacrée à la crise agricole. Pour la loi Egalim, c'est déjà un quatrième texte en préparation. Dans les faits, il
faudrait effectivement plutôt parler des lois Egalim, car trois lois successives ont été votées en 2018 (Egalim 1, l'originale), 2021 (Egalim 2) et 2023 (loi Descrozaille, aussi appelée
Egalim 3). Leur objectif est de rééquilibrer la répartition des revenus entre les agriculteurs, les industriels et les distributeurs, surtout en faveur des premiers, pour améliorer leur
rémunération et mieux valoriser leur production. Mais les agriculteurs déplorent régulièrement les manquements des lois Egalim et, surtout, le non-respect de ces lois par les deux autres
acteurs de la chaîne alimentaire. Des lacunes reconnues par le gouvernement, qui s'attelle désormais à une loi "Egalim 4", au moment de l'entrée en vigueur de la loi
Descrozaille, très décriée par la grande distribution. Mais si l'exécutif a donné quelques pistes de travail pour ce nouveau texte, ses contours exacts restent encore flous à
l'heure actuelle. > "Il faut avancer sur trois grands enjeux", a déclaré Gabriel > Attal, citant "la construction du prix", "la place des indicateurs >
de coût de production" et "les centrales d'achat européennes". "On s'en fout, on s'en fout pas" : Fini les super promos sur les produits
d'hygiène - 21/02 CONSTRUIRE LES PRIX À PARTIR DES PRODUCTEURS Concernant le premier sujet, la nouvelle loi Egalim devra assurer une construction "en marche avant" du prix des
produit alimentaires, c'est-à-dire partant d'abord d'un accord entre le producteur et l'industriel, puis continuant ensuite sur une négociation entre l'industriel
et le distributeur sur la base de ce premier accord. > "On ne peut accepter […] qu'un industriel conclue un prix avec un > distributeur avant de se retourner vers le
producteur pour lui > imposer ce prix", a estimé Gabriel Attal. Les indicateurs des coûts de production, utilisés pour calculer la correcte rémunération des agriculteurs, seront
également mieux pris en compte pour établir le prix de vente des produits alimentaires. Ces indicateurs "existent" déjà mais "ils doivent être plus centraux dans la
construction du prix", a avancé Gabriel Attal. La loi Egalim 2, notamment, avait instauré une sanctuarisation du prix des matières premières agricoles dans les négociations
commerciales. Sur les centrales d'achat européennes, l'exécutif n'a pas encore précisé ses intentions. La loi Descrozaille a imposé l'application du droit français à ces
centrales d'achats basées hors de France par certains distributeurs français, regroupés avec d'autres distributeurs européens pour peser plus lourd face aux grandes
multinationales. Mais elles sont régulièrement accusées de contourner les lois françaises, dont Egalim, pour faire baisser les prix en défaveur des agriculteurs. PRIX MINIMUM? Et un prix
minimum garanti pour les produits alimentaires? Invité ce mercredi matin sur BFMTV-RMC, le président de Lidl France a plaidé pour l'inscription dans la loi d'un "prix minimum
de vente pour les distributeurs", déplorant la vente de viande de porc à moins de 2 euros le kilo par certaines enseignes et citant par exemple "le litre de lait à 1 euro".
Une manière, pour Michel Biero, de préserver les agriculteurs lors des négociations commerciales entre industriels et distributeurs. Jérémy Bruno Journaliste BFMTV