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Lors d'une audition à l'Assemblée nationale, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin n'a pas exclu un recentrage du crédit d'impôt pour l'emploi
d'un salarié à domcile sur les jeunes parents et personnes dépendantes. Le gouvernement va-t-il s'attaquer au crédit d'impôt sur les services à la personne? Alors que Bercy
planche déjà sur le Budget 2026 avec l'ambition de trouver 40 milliards d'euros d'économies, Amélie de Montchalin n'a pas exclu de raboter ce dispositif qui a coûté 6,7
milliards d'euros l'an passé, comme repéré par Les Échos et La Tribune. Interrogée par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur la proposition de la députée
Christine Pirès-Beaune de réformer le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile en le recentrant sur les jeunes parents et les personnes dépendantes, la ministre
des Comptes publics a rappelé que "comme tous les crédits d'impôt, il fait l'objet d'une revue d'évaluation". Elle a par ailleurs jugé "utiles" les
propositions qui permettraient de "nous assurer que les jeunes parents et les personnes dépendantes y ont bien accès". À l'inverse, la ministre a évoqué les
"préconisations" qui suggèrent d'abaisser "le taux" ou "le plafond" du crédit d'impôt "pour les dépenses dites de confort". "C’est un
sujet sur lequel nous pouvons améliorer et optimiser nos ressources publiques", a-t-elle dit. LES "ACTIVITÉS DE LA VIE QUOTIDIENNE" BIENTÔT EXCLUES? Pour rappel, le crédit
d’impôt sur les services à la personne permet de déduire du montant de son impôt sur le revenu une partie des dépenses engagées pour la rémunération d’un salarié à domicile. La somme est
plafonnée à 12.000 euros par an (15.000 euros si le ménage dispose de deux enfants à charge) et ne peut représenter que 50%, soit une déduction d’impôts généralement autour des 6.000 euros
en tout. Garde d'enfants, aides aux personnes âgées, travaux de jardinage, petit bricolage... Ce dispositif qui concerne des services très divers est la deuxième niche fiscale la plus
coûteuse pour les finances publiques après le crédit d'impôt recherche. C'est pourquoi la Cour des comptes préconisait déjà l'an passé d'abaisser le taux du crédit
d'impôt à 40% au lieu de 50% pour les "activités de la vie quotidienne" (jardinage, bricolage...) et de réduire le plafond à "3.000 euros". En avril, Amélie de
Montchalin avait annoncé vouloir évaluer l'efficacité de 467 niches fiscales qui coûtent "85 milliards d'euros" à l'État. Elle s'était par ailleurs prononcée
pour la suppression de certaines niches, notamment celles bénéficiant par "moins de 100 contribuables". "Si vous avez 10% (de niches fiscales) en moins, ça fait 8 milliards et
demi (d'économies)", avait-elle déclaré.