Cold case dans le gard: un appel à témoins lancé dans l'enquête sur le meurtre irrésolu d'un enfant il y a 26 ans

Cold case dans le gard: un appel à témoins lancé dans l'enquête sur le meurtre irrésolu d'un enfant il y a 26 ans

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Hocine Batouche s'était volatilisé alors que sa mère l'avait envoyé acheter de la confiture dans un supermarché à Alès (Gard), en juillet 1999. Il avait été retrouvé mort, le crâne


fracassé, un mois plus tard. 26 ans après, faire avancer les investigations. Le parquet d'Alès (Gard) vient de lancer un appel à témoins dans l'enquête sur le meurtre de Hocine


Batouche, 9 ans, en 1999. "On a donné une nouvelle impulsion à ce dossier en espérant pouvoir retrouver l'auteur des faits", commente le procureur Abdelkrim Grini auprès de


BFMTV.com ce mardi 27 mai. Le 10 juillet 1999, aux alentours de 15 heures, la mère du petit garçon l'envoie acheter un pot de confiture à l'abricot dans un magasin Super U situé


sur le quai de la Bilina à Alès, à 900 mètres de son domicile. L'enfant, arrivé d'Algérie quelques mois auparavant et ne parlant pas très bien français, part avec 15 francs en


poche. Alors qu'il devait ensuite rentrer immédiatement pour aider sa mère à pâtisser, Hocine ne rentre pas chez lui. Vers 16 heures, sans nouvelles de son fils, sa mère envoie ses deux


fils aînés le chercher, en vain. Deux heures plus tard, elle se rend finalement dans un commissariat pour signaler la disparition de son fils. S'il a pu être établi, grâce à un ticket


de caisse, que le petit garçon a bien acheté le pot de confitures à 15h33, nul ne sait ce qu'il lui est ensuite arrivé. > "Il était alors vêtu d'un short, d'un t-shirt


 et portait des > claquettes aux pieds", écrit le parquet dans cet appel à témoins > que BFMTV.com a pu consulter. RETROUVÉ MORT UN MOIS PLUS TARD Une enquête est alors ouverte


pour retrouver la trace d'Hocine, mais les premières investigations ne donnent rien en ce sens. Il faudra attendre un mois précisément pour que l'enfant soit retrouvé sans vie, le


10 août 1999, à quelques centaines de mètres de chez lui, au pied du crassier d'Alès, un amoncellement de résidus miniers, "dans un secteur très difficile d'accès du fait de


la végétation très dense et hostile". Hocine est alors à moitié dévêtu, il ne porte plus qu'un t-shirt. Son short, ses claquettes et la confiture qu'il a achetée le 10 juillet


sont introuvables. L'autopsie révèle qu'il est mort après avoir reçu plusieurs coups portés à la tête avec un objet contondant. On ne sait cependant pas s'il a subi des


violences sexuelles. Les faits sont alors requalifiés en "meurtre" et "enlèvement". Mais malgré la mobilisation de la Police judiciaire de Montpellier et de l'Office


central pour la répression des violences aux personnes, rien n'y fait: le ou les auteurs de l'enlèvement et du meurtre de Hocine n'ont pas pu être identifiés. UN APPEL À


TÉMOINS POUR VÉRIFIER CERTAINS ÉLÉMENTS Vingt-six ans plus tard, plusieurs questions sont encore sur la table: le petit garçon avait-il l'intention d'acheter autre chose avec le


reste de la monnaie? Est-il monté dans une voiture? A-t-il rendu visite à quelqu'un? Autant de zones d'ombre que le parquet espère pouvoir éclairer grâce à l'appel à témoins.


"Je ne dis pas qu'on a identifié quelqu'un, mais on a des éléments que l'on souhaite pouvoir corroborer avec l'appel à témoins. C'est le minimum que l'on


doit à la famille" du petit garçon, explique encore Abdelkrim Grini. Les parents d'Hocine sont depuis "morts de chagrin". Mais les frères aînés de l'enfant, qui


vivent toujours à Alès, sont dans l'attente de réponses, tout comme les oncles et tantes. "La famille attend depuis 26 ans sans rien dire, ils ont confiance en la justice. Je suis


moi-même père de famille, je ne peux pas rester insensible à cette histoire", conclut le procureur. L'avocat de la famille, Nordine Tria, juge auprès de BFMTV que cet appel à


témoins constitue un "moment important dans cette affaire", car il s'agit d'une "reconnaissance publique et nationale du caractère tragique et inacceptable" de


la mort d'Hocine. "Pendant plus de deux décennies, sa mère s’est battue seule, dans le silence, sans jamais cesser de demander justice. Elle est décédée en 2021 sans connaître la


vérité", déplore-t-elle. "Si vous pensez avoir des informations en lien avec ce crime qui ne doit pas rester impuni, vous pouvez utilement envoyer votre témoignage aux enquêteurs


par mail à l’adresse : [email protected] ou par téléphone au n° vert 0800.358.335. Elisa Fernandez et Matthias Tesson