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Le pêcheur dont le bateau a percuté le dériveur d'un enfant de huit ans, mort mercredi dans le Bassin d'Arcachon, a été mis en examen vendredi pour homicide involontaire et usage
de stupéfiants. Après la mort d'un enfant ce mercredi 21 mai, percuté dans le Bassin d'Arcachon par un pêcheur qui avait consommé des stupéfiants la veille, certains professionnels
témoignent de l'usage de drogues dans le milieu de la pêche. Le pêcheur dont le bateau a percuté le dériveur d'un enfant de huit ans, mort mercredi dans le Bassin d'Arcachon,
a été mis en examen vendredi pour homicide involontaire et usage de stupéfiants, a annoncé le parquet de Bordeaux. Après un test positif, le mis en cause, âgé de 30 ans, a reconnu en garde
à vue avoir consommé du cannabis et de la cocaïne la veille au soir. Le professionnel a admis aussi "avoir navigué trop vite dans la zone des 300 mètres, malgré une visibilité réduite
compte tenu des embruns et de la bruine", précise le parquet dans un communiqué. L'un des amis du mis en cause, également pêcheur, a raconté à BFMTV son étonnement lorsqu'il a
appris les circonstances de l'accident. "Je ne pensais pas qu'il faisait ça sur le bateau, ou même en général, je ne pensais pas trop ça de lui. J'ai été un peu
perturbé", a-t-il déclaré. "DES GENS QUI PRENNENT DES TRACES DE COCAÏNE" Sébastien, marin-pêcheur à Boulogne-sur-Mer, assure auprès de BFMTV qu'il n'a jamais touché
à des drogues dures, mais dit avoir vu des collègues en consommer. "Des gens qui, je peux dire carrément les termes, prennent des traces de cocaïne, se roulent des pétards, qui vont se
piquer...", décrit-il. > Luc, lui aussi marin-pêcheur, ne comprend pas ces comportements, > soulignant que leur métier est de base "très dangereux": "alors si >
on commence à se droguer..." Ces comportements ne représentent "pas une majorité" de pêcheurs, affirme toutefois Olivier Leprêtre, président du comité des pêches des
Hauts-de-France. "Dans les bureaux parisiens, il peut très bien y avoir des drogués, et il y en a je suis certain". HAUSSE DE LA CONSOMMATION EN FRANCE En France, la consommation
de certaines drogues, dont la cocaïne et l'ecstasy, a augmenté ces dernières années. En janvier, un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), un
organisme public indépendant, affirmait que l'usage de cocaïne au cours de l'année concernait en 2023 1,1 million de Français (entre 11 et 75 ans). Ce chiffre a presque doublé
depuis le précédent rapport de l'OFDT dressant, avec les données les plus récentes, le panorama de la demande, de l'offre et de la réponse publique en matière de drogues et
d'addictions. Selon ce rapport paru en 2022, la France comptait 600.000 usagers dans l'année. Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT, avait alors avancé auprès de
l'AFP, parmi les pistes expliquant cette forte hausse, "l'évolution des conditions de travail, avec des actifs qui l'utilisent pour 'tenir au travail'".
"Soit pour supporter des cadences intensives (restauration), soit pour faire face à la pénibilité des conditions de travail", avait-elle développé, citant l'exemple des
marins-pêcheurs. Il n'existe pas de chiffres récents sur l'usage de drogues dans ce milieu, mais cette problématique est connue par les instances de représentation du métier, selon
une enquête du Figaro publiée en avril. "On ne peut pas le nier", concédait alors le vice-président du Comité national des pêches, Serge Larzabal, auprès du quotidien. Sophie
Cazaux avec Parissa Javanshir