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Temps de lecture : 2 min Le rétrofit, qui consiste à transformer une vieille voiture thermique en véhicule électrique, prend de l’ampleur en France. Les acteurs de la filière se mobilisent
pour que cette pratique devienne légale en 2020. _© Ian-Motion_ - Le rétrofit est interdit en France, mais un arrêté ministériel pourrait autoriser cette pratique en 2020. * Sauvegarder
Sauvegardé * Recevoir les alertes Rétrofit Depuis l’entrée en vigueur de la vignette Crit’Air et des restrictions de circulation dans plusieurs villes (Paris, Lyon, Grenoble, Strasbourg...),
les vieilles voitures semblaient toutes destinées à la casse. Mais elles pourraient prochainement bénéficier d’une seconde vie en remplaçant leur moteur thermique polluant (essence ou
diesel) par une motorisation 100% électrique. On appelle cela le “rétrofit”. Très populaire aux Etats-Unis (dans le milieu automobile mais aussi dans celui des camions ou des bateaux), cette
tendance fait face à un problème de taille en France. En effet, un article du code de la route stipule que “le système de maîtrise de la pollution du moteur système sur lequel est installé
le post-équipement ne doit pas être modifié”. Autrement dit, il est interdit de modifier le moteur d’une voiture, sauf en obtenant l’approbation écrite du constructeur. Un document
impossible à obtenir, ce qui a de lourdes conséquences. “Sans cela, la nouvelle homologation du véhicule ne peut pas être donnée en France”, explique Arnaud Pigounides, gérant de la société
Retrofuture, spécialisée dans le transformation de véhicules anciens, qui déplore les incohérences entre les pays européens. “Le rétrofit n’est pas autorisé en France mais ne pose aucun
problème dans d’autres pays comme l’Allemagne et l’Angleterre”. > “Le rétrofit va arriver en France. Le projet est en bonne voie” Pour faire bouger les choses, Arnaud Pigounides s’est
associé à une dizaine de gérants de sociétés spécialisées dans le rétrofit en France. De cette union est née l’association AIRe (Acteurs de l'Industrie du Rétrofit électrique) en fin
d’année 2018. Depuis, ils ont multiplié les réunions avec le ministère des transports et l’UTAC, l’organisme en charge de l’homologation des véhicules en France. Ils ont également utilisé
les médias pour communiquer sur les avantages écologiques du rétrofit électrique. Leurs efforts ont fini par payer. “Nous avons obtenu l’accord du ministère pour trouver une solution. Nous
travaillons désormais avec les services de l’Etat. Le projet est en bonne voie”, déclare Arnaud Pigounides, qui espère signer l’arrêté avec Elisabeth Borne, la ministre de la Transition
écologique et solidaire chargée des Transports, en décembre 2019. Avant une mise en application en début d’année prochaine. _>> NOTRE SERVICE - FAITES DES ÉCONOMIES EN TESTANT NOTRE
COMPARATEUR D’ASSURANCES AUTO_ 360.000 VÉHICULES TRANSFORMÉS DANS 5 ANS Si le rétrofit devient légal en France, cela va accélérer son développement sur le territoire. Plusieurs sociétés ont
déjà montré leur intérêt pour ce secteur, comme Oscaro et le groupe Mobivia qui détient notamment la marque Norauto. “On se donne 5 ans pour transformer 1% du parc automobile, ce qui
représenterait environ 360.000 véhicules”, affirme Arnaud Pigounides, qui estime que cet objectif permettrait de générer un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros et la création de plus
de 40.000 emplois. _>> A LIRE - __"LA VOITURE ÉLECTRIQUE NE SE VEND PAS !"_ Le chemin à parcourir est encore long car plusieurs problématiques restent à résoudre. A commencer
par le prix de l'opération, estimé aujourd'hui entre 15.000 et 18.000 euros pour une petite voiture (du gabarit d’une Renault Twingo) offrant une centaine de kilomètres
d’autonomie. En standardisant les transformations, Arnaud Pigounides espère que les coûts seront divisés par deux dès l’année prochaine. Il compte aussi sur le développement du rétrofit dans
les sociétés disposant d’une flotte de véhicules utilitaires. _>> A LIRE - __LE TRAJET PARIS-MARSEILLE SERA POSSIBLE D'ICI 5 ANS EN VOITURE ÉLECTRIQUE_ Il s’est lancé aussi dans
un autre combat afin d’obtenir des aides de l’Etat lors de la transformation d’un véhicule. “Nous souhaiterions entrer dans le cadre du bonus écologique et obtenir une aide identique à
celles des constructeurs”, précise-t-il. Faire d’une pierre deux coups, voilà qui sonnerait comme une jolie victoire. _© Mehari Club Cassis_ - Cette 2CV a troqué son bicylindre à plat pour
un moteur électrique. LE RÉTROFIT POUR QUELLES VOITURES ? Le rétrofit peut être réalisé sur tout type de voitures. Bien sûr, cela n’aurait aucun intérêt de transformer un véhicule récent,
voire encore sous garantie constructeur. “L’objectif est de transformer les véhicules polluants, donc il s’agit essentiellement de véhicules anciens (de 15 à 20 ans minimum, NDLR)”, précise
Arnaud Pigounides. Il y a aussi certaines limites à respecter : la puissance ne doit pas dépasser celle affichée lors de l’homologation et la taille de la batterie (de 100 à 300 km
d’autonomie) varie selon le gabarit du véhicule à cause du poids (10 à 15% de surpoids sont tolérés par essieu). “De manière générale, le rétrofit consiste à reproduire le véhicule initial
mais dans une version électrique”, explique Arnaud Pigounides. Recevez nos dernières news Deux fois par semaine, les ACTUALITÉS AUTOMOBILE en un coup d'oeil.