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L’ancienne chocolaterie Menier sur la Marne à Noisiel / © CEllen (Wikimedia commons) Cet itinéraire de 20 km de la gare des Yvris-Noisy-Le-Grand à celle de Chelles vous emmène d'un immense
et très méconnu massif forestier de 600 ha jusqu'aux berges bucolique de la Marne au fil du sentier de randonnée de la Ceinture verte d'Île-de-France.
De la gare des Yvris-Noisy-le-Grand(RER E) à celle de Chelles (RER E et ligne P) / Itinéraire de 18 km (sentiers en terre ou gravillonnés : 90 % / trottoirs : 10 %) – 6 heures de marche. La gare de Noisiel (RER A) permet de
quitter le parcours au KM 8. Parcours le long du sentier de grande randonnée de pays (GRP) de la Ceinture verte d’Île-de-France balisé par la Fédération française de la randonnée pédestre
(*). Cet itinéraire s’inscrit dans le cadre du Randopolitain, un cycle de 100 randonnées programmées jusqu’aux JOP2024 en partenariat avec Transilien et la Fédération française de la
randonnée pédestre en Île-de-FranceUne randonnée pourrait-elle mieux commencer ? Lorsque l’on descend du train, les quais sont bordés d’arbres : ce sont ceux du bois Saint-Martin
(Val-de-Marne), point de départ du parcours. Dernier massif forestier privé du Grand Paris s’étendant sur 600 ha, il a été acheté par Ile-de-France nature en 2020, mettant un termes à des
négociations entamées en 1973. Aujourd’hui la forêt est ouverte au public avec mille précautions et restrictions, afin de ne pas déranger une faune et une flore qui vivent en toute
tranquillité depuis des siècles. Un arrêté préfectoral de préservation du biotope interdit par exemple la présence de plus de trente personnes simultanément dans une large partie du bois (à
écouter le podcast ci-après) Le bois Saint-Martin est la première étape d’une suite de forêts et de parcs qui mène jusqu’aux bords de la Marne au naturel (le bois régional de Célie, la forêt
domaniale de La Grange, le parc du château de Champs-sur-Marne et le parc de Noisiel), avec tout de même un petit passage par Marne-la-Vallée, l’une des cinq villes nouvelles dont la
construction fut décidée par l’Etat durant les Trente Glorieuses pour faire face au boom démographique francilien. Il n’y a pas si longtemps, ce territoire était essentiellement composé de
forêts de chasse et de terres agricoles, et de quelques villages. Certaines des propriétés aristocratiques de jadis ont laissé la place à des lotissements, comme le château de la Malnoue,
quand ce ne sont pas des quartiers entiers qui ont émergé dans les prés.Les traces d’un passé industriel glorieuxLe territoire est traversé d’Est en Ouest par le RER E, l’autoroute A4 et le
RER A. Pourtant, bien souvent, les allées des quartiers de la ville nouvelle reprennent le dessin des anciennes perspectives arborées des forêts et des châteaux, et permettent de passer d’un
bois à un autre en en empruntant des espaces publics généreux et souvent verts. Il faut reconnaitre que la fameuse architecture sur dalle des années 1970 à 1990, qui sépare largement les v
oitures des piétons, permet ici aux marcheurs de traverser les parties urbaines du parcours avec confort et tranquilité. En chemin, on fait un petit détour pour aller découvrir la Ferme du
Buisson à Noisiel (Seine-et-Marne), scène artistique nationale installée dans une magnifique ferme du XIXe siècle qui servait à produire le lait des fameux chocolatiers Menier, les
inventeurs de la tablette de chocolat dont l’usine se situe 2 km plus loin, en bord de Marne. Ce fut pendant un siècle un temple du chocolat digne de Charlie et la chocolaterie. Le parcours
est également ponctué par la découverte du château de Champs-Sur-Marne (Seine-et-Marne) et du parc de Noisiel, qui constituent un ensemble patrimonial et naturel unique. En fonction de la
saison, on peut prendre la passerelle amovible qui se trouve au bout du parc de Noisiel pour passer sur la rive droite de la Marne (de la fin avril à la fin septembre) et rejoindre
l’extrémité de la base nautique de Vaires et le Canal de Chelles. Autrement, on suit la Marne rive gauche jusqu’à une passerelle qui se situe au niveau du moulin en ruine de Chelles
(Seine-et-Marne), où se trouve une ancienne petite plage très fréquentée du temps des guinguettes. On est alors presque arrivé à destination.
Infos pratiques : Le parcours intégral est à retrouver gratuitement sur openrunner.com et sur MaRando, l’application officielle de la Fédération française de la randonnée pédestre. Vous
pouvez aussi télécharger ici le parcours en format GPX afin de le lire sur votre téléphone portable ou appareil GPS. Il vous faut au préalable avoir chargé des applications (gratuites)
permettant de lire ces fichiers, comme Open Runner (Google Play et App Store), Google Earth (Google Play et App Store) ou GPX Viewer (Google Play). Pour rejoindre la gare de départ,
consultez le calculateur d’itinéraires transilien.com.
*Parcours établi et publié grâce à la Fédération française de la randonnée pédestre d’Île-de-France. À noter : ce tracé s’écarte de celui de la Fédération française de la randonnée pédestre
à de nombreuses reprises. Veillez à respecter le code de la route lors de vos déplacements.
Sur le cheminLe château de Champs-sur-MarneLe château de Champs-sur-Marne, aujourd’hui propriété de l’Etat et ouvert au public, est une « maison de plaisance » du XVIIIe siècle, reflet de l’attirance de l’aristocratie pour un nouvel
art de vivre loin de l’étiquette de la cour et des tracas de la ville. On se faisait alors construire des châteaux accessibles à une heure en carrosse de Paris, avec un confort très innovant
pour l’époque : une salle à manger séparé de la cuisine, des pièces fermées et des appartements offrant un peu d’intimité. Il faut voir absolument le parc, mélange de parc à la française et
de jardin à l’anglaise, dont la visite est gratuite. La visite du château, magnifiquement restauré et remeublé à la fin du XIXe siècle par le banquier Louis Cahen d’Anvers (fondateur de
Paribas), est également fortement recommandée. Le baron Cahen d’Anvers et ses descendants ont sauvé un domaine qui était bien mal en point depuis la Révolution française avant de l’offrir en
1934 à l’Etat français, qui en fit jusqu’aux années 1970 la résidence des présidents étrangers en visite d’Etat en France.
La chocolaterie de NoisielEn sortant du château de Champs-sur-Marne, on prend à gauche sur 300 mètres jusqu’à l’entrée du parc de Noisiel, que l’on traverse pour regagner les berges de la Marne. Là, une passerelle
permet de rejoindre l’ancienne chocolaterie de Noisiel. Un site industriel classé monument historique qui raconte l’épopée du chocolat. En 1825, des apothicaires du Marais, les Menier, ont
acheté un moulin à Noisiel pour y fabriquer le chocolat qui servait à l’enrobage des dragées et autres médicaments dont ils faisaient le commerce. Très vite, ils décidèrent d’abandonner la
pharmacie pour se consacrer au chocolat, dont ils lancèrent largement la mode, inventant même la tablette au milieu du XIX e siècle. Aux grandes heures de la société Menier, à la fin du XIXe
siècle, quelque 2 200 ouvriers s’y affairaient pour produire 70 tonnes de chocolat par jour. La concurrence des barres chocolatées américaines, après la Seconde guerre mondiale, mit un
terme à la saga Menier. Le site, racheté par Nestlé, a été magnifiquement restauré à la fin du XXe siècle. L’ancienne chocolaterie, avec son moulin de briques vernissées et sa « cathédrale »
d’acier, est aujourd’hui l’un des sites industriels les mieux préservés de France.
La Marne olympique et populaireA environ 500 mètres de la chocolaterie se trouve la base de loisirs de Vaires-Torcy : sur ce gigantesque plan d’eau, on peut s’initier à la planche à voiles, au paddle et à la navigation
sur petits dériveurs. Ou plus simplement se restaurer à la cafétéria de l’UCPA. Enfin, à deux pas du petit port, se trouve le site de la rivière olympique qui accueillera les épreuves de
canoé-kayak de 2024. Au moment de la création de la région Île-de-France, dans les années 1970, il fut décidé d’y ouvrir plus de mille parcs de loisirs et de sport. Finalement, on
construisit douze très grandes bases de loisirs, généralement dans d’anciennes gravières ou carrières en bordure de fleuve ou de rivière. Les bases de loisirs ont été situées de façon que
tous les habitants puissent s’y rendre moyennant un trajet d’une heure de voiture maximum, ce qui à l’époque n’était pas vu comme un problème, « l’automobile pour tous » étant un progrès
social. Il est toutefois possible de s’y rendre à pied ou à vélo depuis l’une des gares à proximité, Chelles-Gournay et Vaires-Torcy.
PODCAST. Le Bois Saint-Martin, emblème de lalongévité de la Ceinture verte
« Le bois Saint-Martin fait partie d’un massif forestier d’environ 630 ha, à cheval sur les départements de Seine-Saint-Denis et de Seine-et-Marne. Il forme le dernier poumon vert subsistant
entre le bois de Vincennes et la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. » Dans le cadre du #randopolitain, l‘Institut Paris Region vous propose avec ce #podcast la découverte de l’histoire de
ce bois acquis en 2020 après des décennies de travail d’Île-de-France Nature. L’enjeu était de taille : cet élément majeur de la Ceinture verte régionale constituait, dans la métropole
parisienne, le plus grand bois privé fermé au public. Et qui, cerise sur la gâteau, est directement accessible en RER E avec Transilien : la forêt est au bout du quai !