Play all audios:
Même avec les mesures de confinement, il est toujours, bien sûr, possible d'avorter. Mais le parcours est adapté. C'était une promesse faite lundi 23 mars par Marlène Schiappa,
secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes : le confinement et le coronavirus Covid-19 n'y changent rien, L'ACCÈS AUX AVORTEMENTS PAR IVG (interruption volontaire de
grossesse) est un enjeu de santé publique : il sera facilité pour toutes les femmes en ayant besoin. _"Il y a une organisation nationale qui a été mise en place et nous l'adaptons
au niveau régionale"_, explique le Dr Patrick Fournet, gynécologue-obstétricien à Rouen (Seine-Maritime. En effet, en pleine crise sanitaire, alors que de nombreux hôpitaux sont
engorgés, cette question de l'IVG suscite en effet de nombreuses inquiétudes, et a même conduit une centaine de médecins à signer une tribune pour "_défendre les droits des
femmes_" dans le journal Le Monde, ce mardi 31 mars. LES IVG MÉDICAMENTEUSES PRIVILÉGIÉES Afin de ne pas surcharger les hôpitaux, le parcours a ainsi été PENSÉ POUR QUE LES FEMMES
DÉSIRANT AVORTER N'AIENT PAS À SE DÉPLACER, en privilégiant notamment les IVG médicamenteuses. _"Cette IVG fait appel à des médicaments qui peuvent être donnés par des médecins ou
des sages-femmes en ville ou par des médecins hospitaliers, et la patiente va effectuer le geste depuis chez elle"_, explique Patrick Fournet, qui poursuit : _"C'est valable
pour les IVG en-dessous des sept semaines d'aménorrhée. Entre sept et neuf semaines, cette IVG ne peut être faite qu'à l'hôpital. Au-delà et jusqu'à quatorze semaines,
là, on proposera à la patiente une IVG chirurgicale." _ Tous les renseignements peuvent être pris EN APPELANT L'ANTENNE LOCALE DU PLANNING FAMILIAL AU 0800 08 11 11. Le
gynécologue-obstétricien invite notamment les jeunes filles, confinées avec leurs parents et qui n'oseraient pas leur en parler, à téléphoner afin d'établir un contact et de
déterminer quelles sont les possibilités. AIDE DES SAGES-FEMMES LIBÉRALES Pour permettre de relâcher la pression sur les médecins et les personnels de santé confrontés au Covid-19, LES
SAGES-FEMMES LIBÉRALES ont reçu de leur côté des responsabilités supplémentaires : grâce à un décret dérogatoire du 23 mars dernier, elles ont la possibilité de tenir une première
consultation téléphonique avec une patiente. DANS LA RÉGION NORMANDIE, ELLES SONT 250 SAGES-FEMMES LIBÉRALES à pouvoir décrocher le téléphone pour une IVG. Comment ça se passe ? "_On va
vous demander le terme de la grossesse, la contraception utilisée précédemment, les antécédents médicaux, le groupe sanguin..._", révèle Sylvie Mourtout, sage-femme libérale depuis 15
ans travaillant à Mézidon-Canon (Calvados) entre Caen et Lisieux, et présidente de l'Union normande des professionnels de santé (URPS) pour les sages-femmes. > "Il n'est
pas question de différer les IVG dans le temps." - Sylvie > Mourtoux Un premier contact destiné à LA PRISE DE RENSEIGNEMENTS, MAIS AUSSI AUX CONSEILS : "_On va aussi informer
sur les différents moyens de pratiquer l'IVG en fonction du terme. Ça peut être une interruption par médicament, une IVG médicamenteuse hospitalière ou chirurgicale_." Quoi
qu'il arrive, même à flux tendu, Sylvie Mourtoux le martèle : "_Les sages-femmes se tiennent à disposition de toutes les patientes, car il n'est pas question de différer les
IVG dans le temps_." Cette autorisation à "téléconsulter", accordée à titre exceptionnel et SEULEMENT JUSQU'AU 31 MAI 2020, les syndicats de sages-femmes libérales la
demandaient depuis plus de deux ans. "_On espère pouvoir maintenir ce grand pas dans notre activité professionnelle, au-delà de cette date"_, glisse Sylvie Mourtoux.