Play all audios:
A 82 ans, ce témoin de la jet set reste un incorrigible trublion. Il nous reçoit dans son appartement parisien pour parcourir ensemble ses années aux côtés des plus grandes stars. Avec
éclat, pertes et parfois fracas. "_Appelez Nelson, mon assistant personnel, quand vous arrivez devant l’immeuble_". C’est dans un bâtiment du XVI ème arrondissement parisien que
MASSIMO GARGIA, 82 ANS, nous a donné rendez-vous. Il tient à la date qu’il nous a fixé "_car je pars à Gstaadt le week-end prochain"_ lance-t-il, soucieux de suivre la migration
saisonnière qu’il évoque avec talent dans son ouvrage sur la jet-set préfacé par rien moins que Sagan et sortie en 1999. Comme prévu, Nelson, vingt-deux ans de service auprès de l’illustre
italien, vient nous chercher avant de nous emmener vers un palier improbable. Une sorte de pré-appartement décoré d’une console et d’un ensemble d’objets qui préfigurent l’antre de celui qui
fut l’amant de Greta Garbo, Françoise Sagan et quelques aristocrates ou fortune industrielles… Tandis qu’aimablement MASSIMO ROULE DES R, l’idée traverse qu’en ces temps de crise
écologique, il n’est plus approprié de vouloir prendre sans cesse des avions pour accroître son empreinte carbone. Un raisonnement qu’on renonce à tenir face à celui qui vient de donner, en
janvier, sa 45e soirée des Best à Paris, récompenses qu’il a créées et décernées à des personnes "_élégantes dans leur style de vie"_. Après tout, auprès de lui, nous voici venus
prendre une leçon de vie. Si MASSIMO, QUI VÉCUT DE SES CHARMES DE PLAYBOY (de méchantes langues diront gigolo), ne s’est mis à travailler que sur le tard, à 37 ans, on ne l’arrête désormais
plus. Plus prompt à parler des autres que de lui-même, ce fils d’un ingénieur et d’une violoniste fascinée par la noblesse, nourrit son business de la notoriété en mitraillant ses souvenirs
d’une vie extraordinaire qu’il a fini par théoriser. Il raconte comme personne l'évolution des pouvoirs passés de l’aristocratie aux grandes fortunes type Onassis vers les stars. ET PAS
QUESTION DE LUI ARRACHER UN MOT NÉGATIF SUR SON PASSAGE DANS L’ÉMISSION DE TÉLÉRÉALITÉ _LA FERME CÉLÉBRITÉS _, en 2004. "_C’est grâce à ça que je suis devenu populaire et c’est super,
vous savez"_. A l’époque son cachet de 150 000 euros lui permet de payer les soins de son épouse Francine Crescent, ex-rédactrice en chef de _Vogue_ décédée en 2008, et atteinte de la
maladie d’Alzheimer. CHEZ MASSIMO, TRÔNENT DES PHOTOS D’ELLE MÉLANGÉES À CELLES QUI FURENT SES MAÎTRESSES. "_Certaines m’ont trop aimé, d’autres comme Garbo non, mais elle était
fascinante, son snobisme consistait à ne reconnaître personne."_ Désormais du jour, cet ex-oiseau de nuit reste nostalgique de la pléiade de ses soirées qui s’égrènent comme le Who’s
Who d’une époque. Proche d’Ivana Trump rencontrée à New York et disparue en juillet 2022, il continue de pleurer sa perte "_C’était une femme très puritaine, droite, pas intéressée.
Elle était folle amoureuse de_ _Donald Trump_ _, je lui conseillais de ne pas divorcer mais elle ne pouvait supporter qu’il soit infidèle. Elle était mondaine, lui non._ _C’EST UN HOMME QUI
N’A PAS LE TEMPS D’AVOIR DES AFFECTS DANS LA VIE ET QUI SE LASSE DES FEMMES . Toute mon existence, j’ai vu des femmes succomber à des hommes puissants. Ce ne sont pas les plus gentils.
Gianni Agnelli (NDLR : le copropriétaire et dirigeant du groupe Fiat) était méchant mais le pouvoir le rendait séduisant. Il m’avait dit que je ne saurai jamais rien faire de ma vie et me
disait que le mieux que je pourrai faire serait de coucher avec sa sœur. Je l’ai fait_." De Sagan, il reste admiratif. C’était une intellectuelle qui méprisait Jackie Onassis par
exemple, elle la trouvait d’une stupidité abyssale. Je me souviens l’avoir entendu dire: "_La seule chose qui me fascine chez elle, c’est son intérêt pour l’argent"_. Interrogé sur
son homosexualité tardive évoquée en 2014 dans un livre _Coming out,_ l’homme s’étonne de ce tour du destin qui fit vaciller ses certitudes. "_JEUNE, J’ALLAIS CHASSER LES GAYS AVEC DES
BÂTONS LA NUIT DANS LES JARDINS DE NAPLES JUSQU’À CE QUE JE DÉCOUVRE MON ATTIRANCE POUR UN HOMME _. _Pendant deux ou trois jours, je n’ai pas dormi tellement j’étais bouleversé et puis j’ai
vécu l’amour. J’aimais les machos_." De toutes ses aventures, ce charmeur invétéré a appris une chose: "_les gens qui ont beaucoup d’argent sont cruels. Ils vivent dans un monde
où on ne dit plus bonjour à un homme qui a tout perdu."_. A l’ère du politiquement correcte, Massimo, paradoxalement, est devenu un trouble-fête. Il lance : "_Je trouve que les
prostituées sont plus intéressantes que les femmes sérieuses. On devrait les protéger, c’est un métier intéressant et utile"_. Sans attendre notre réponse, il change d’idée et nous
confie, alors qu’on le quitte : "_J’AI EU JUSQU’À SEPT APPARTEMENTS EN MÊME TEMPS , je n’en ai plus que deux, à Paris et à Rome. J'ai tout dépensé_." CET ARTICLE EST À
RETROUVER DANS GALA N°1560 DISPONIBLE DANS LES KIOSQUES LE JEUDI 4 MAI 2023.