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Le rituel est bien réglé. Immuable au fil des années. Depuis 1989, l’eau de Lourdes est devenue un élément incontournable des finales du Stade Toulousain. Jean-Louis Putinier, vice-président
du conseil de surveillance du club toulousain, ancien fidèle manager de Guy Novès, est l’homme de l’eau de Lourdes. "C’est une tradition qui a commencé en 1989. C’est mon ami Jean
Lacroix (aujourd’hui décédé, père de Didier Lacroix, l’actuel président, NDLR) qui se chargeait à l’époque de verser l’eau sur les lignes d’en-but du Parc des Princes, puis nous l’avons fait
ensemble", raconte Jean-Louis Putinier, aujourd’hui seul garant de la tradition, devenue une sorte de superstition dans la maison "rouge et noire", un incontournable lorsque
le Stade dispute une finale de Top 14 ou de Coupe d’Europe. "ça n’a pas trop mal marché jusqu’à présent", fait-il remarquer lorsqu’il comptabilise les résultats du Stade : 11
succès en championnat et 4 en coupe d’Europe. "Je n’ai pas pu me rendre à Twickenham le mois dernier pour le cinquième sacre européen, ceci à cause des restrictions sanitaires."
Qu’importe, les rugbymen toulousains ont fait le boulot et se sont surpassés pour décrocher leur 5e étoile. Demain, il s’agira donc d’aller graver une 21e fois le nom du Stade Toulousain sur
le Bouclier de Brennus. Cette fois, Jean-Louis Putinier sera bien là. "Dès samedi soir, alors que nous regardions la demi-finale face à l’UBB avec des gens du club, au coup de sifflet
final certains m’ont lancé :’’Pupu, tu vas aller à Lourdes !’’" LE MARDI, C’EST… EAU BÉNITE ! Alors le rituel s’est mis en route. Dans la journée de mardi, "et toujours le
mardi", Jean-Louis Putinier a effectué l’aller-retour entre la Ville rose et la Cité mariale. Direction le parvis de la basilique et son robinet d’eau bénite. Là, il ressort sa
bouteille originale en forme de vierge et la remplie. "C’est toujours la même bouteille", poursuit-il. Demain, 30 minutes avant le coup d’envoi, il ira donc verser la précieuse eau
sur les lignes d’en-but. "Je commence toujours par le côté droit en sortant des vestiaires." Il se retrouve alors au milieu des joueurs qui s’échauffent. "En 2019, deux ou
trois joueurs dont Jerome Kaino sont venus me demander de leur en mettre sur les mains." LA DEMANDE DE GALTHIÉ Puis il se rendra dans le camp adverse. Sans crainte. "Jamais en
effet je n’ai eu à essuyer une remarque ou une insulte d’un adversaire. Certains doivent même me prendre pour le branquignol de service qui verse de l’eau", se marre Jean-Louis Putinier
qui se souvient que Fabien Galthié, alors entraîneur de Montpellier en 2011, lui avait lancé : "Tu m’en donnes un peu ?" Ce que Jean-Louis Putinier avait fait. Sans succès pour
l’actuel coach des Bleus…