Carter Hart a déclaré au tribunal de London, en Ontario, qu’il se trouvait devant un bar avec deux autres joueurs aux premières heures du 19 juin 2018, lorsqu’il a vu le message que son

coéquipier Michael McLeod avait envoyé au groupe de discussion d’Équipe Canada junior, demandant si quelqu’un souhaitait participer à un plan à trois et indiquant son numéro de chambre

d’hôtel. Hart a répondu: «Je suis partant», supposant qu’il s’agissait d’une invitation à participer à un plan à trois avec une fille, bien qu’il prévoyait prendre la décision finale une

fois à l’intérieur de la pièce, a-t-il dit. Peu après, alors qu’il marchait avec ses coéquipiers Alex Formenton et Robert Thomas, Hart a parlé à McLeod au téléphone, a-t-il raconté au

de Michael McLeod sur le groupe de discussion, mais le témoignage de Hart marque la première fois que le procès entend parler d’un appel téléphonique entre les joueurs à cette époque. McLeod

n’a mentionné aucun des deux lors d’une entrevue accordée à la police en 2018, a-t-on appris au tribunal. AGRESSION SEXUELLE ET COMPLICITÉ D’AGRESSION SEXUELLE Carter Hart a commencé à

témoigner pour sa défense jeudi matin, après la clôture des poursuites par l’accusation. Hart, McLeod, Formenton, Dillon Dube et Callan Foote ont plaidé non coupables d’agression sexuelle.

Michael McLeod a également plaidé non coupable d’une accusation supplémentaire de complicité d’agression sexuelle. Les procureurs allèguent que McLeod, Hart et Dube ont obtenu des relations

sexuelles orales de la part de la femme sans son consentement, et que Dube lui a giflé les fesses alors qu’elle se livrait à un acte sexuel avec une autre personne. Foote est accusé d’avoir

fait le grand écart sur le visage de la femme et d’y avoir frotté ses parties génitales sans son consentement. Alex Formenton aurait eu des relations sexuelles vaginales avec la plaignante

dans les toilettes sans son consentement. Les événements au cœur du procès se sont déroulés alors que de nombreux membres de l’équipe nationale de hockey junior du Mondial 2018 étaient en

ville pour une série d’événements célébrant leur victoire au championnat. Après un gala de Hockey Canada, plusieurs membres de l’équipe se sont retrouvés au Jack’s, un bar du centre-ville où

la plaignante buvait avec des collègues, a appris le tribunal. La femme a quitté le bar avec McLeod et ils ont eu des relations sexuelles dans sa chambre d’hôtel, une rencontre qui ne fait

pas partie du procès. La femme a témoigné avoir été surprise et effrayée lorsque plusieurs hommes ont commencé à entrer dans la pièce. Elle était ivre et nue et ignorait ce que ces hommes

feraient si elle refusait d’accéder à leurs désirs, a-t-elle expliqué. Elle a senti son esprit se fermer et s’est livrée à des actes sexuels en mode «pilote automatique», a-t-elle dit. La

défense a suggéré que la femme avait activement participé à l’activité sexuelle et avait parfois provoqué les joueurs pour qu’ils se livrent à des actes sexuels avec elle. IVRE ET EXCITÉ

Hart a témoigné qu’il était «assez ivre» lorsqu’il est arrivé dans la pièce et qu’il ne se souvenait pas de tout ce qui s’était passé ni de l’ordre exact des événements. Cependant, son

premier souvenir de la plaignante est celui de l’avoir vue allongée, nue, sur un drap par terre, en train de se masturber. Plusieurs autres joueurs étaient présents dans la pièce, a-t-il

dit. La femme aurait alors dit quelque chose du genre: «Quelqu’un peut venir me b****r?», a témoigné le joueur. Certains des gars se sont regardés comme s’ils se demandaient si c’était réel,

a-t-il dit. Hart a confié avoir été «assez excité». Il avait 19 ans et était célibataire à l’époque. «Il y avait une fille nue dans la pièce qui faisait ces choses de son plein gré», ce

qu’il n’avait jamais vu auparavant, a-t-il soutenu. Il a demandé à la femme une fellation parce qu’il ne voulait pas de rapports sexuels. Selon lui, elle a répondu quelque chose comme «oui»

ou «bien sûr» et s’est approchée de lui en rampant, puis l’a aidé à baisser son pantalon. La fellation n’a duré que 30 à 60 secondes, car Hart n’arrivait pas à avoir une érection complète et

se sentait mal à l’aise dans cette situation, a-t-il dit. «Il y avait d’autres hommes dans la pièce qui regardaient. Je me souviens avoir croisé quelqu’un dans les yeux et c’était vraiment

bizarre.» Carter Hart a affirmé au tribunal que ses rapports sexuels avec la plaignante étaient consensuels et qu’il n’avait pas touché son corps pendant l’acte. La femme a réitéré sa

proposition de rapports sexuels par la suite et semblait agacée que personne n’accepte, a poursuivi le joueur. Beaucoup d’hommes présents dans la pièce avaient des petites amies et ne

voulaient rien faire avec elle, a-t-il ajouté. À un moment donné, Alex Formenton et la femme se sont dirigés ensemble vers la salle de bain, main dans la main, a-t-il raconté avant de

préciser ne pas se souvenir du temps durant lequel ils y étaient restés. Le tribunal a vu un texto envoyé par Carter Hart à un autre coéquipier, Dante Fabbro, l’invitant à venir à l’hôtel.

Il a expliqué avoir envoyé ce message, car Fabbro était également célibataire. À un autre moment, certains hommes ont commencé à demander à Cal Foote de faire le grand écart, et Hart a

raconté l’avoir vu faire le grand écart sur la plaignante alors qu’elle était allongée au sol. Foote portait un short et un t-shirt et n’a pas touché le corps de la femme, a-t-il ajouté.

Hart et les gars ont trouvé cela drôle et il a dit avoir vu la femme rire également. Contre-interrogé par l’avocat de Foote, ce dernier a reconnu ne pas considérer l’incident comme sexuel.

Hart a témoigné n’avoir vu aucun contact sexuel entre la femme et Dube ou McLeod, ni personne la gifler ou lui cracher dessus. Un avocat représentant Michael McLeod a annoncé jeudi qu’il ne

convoquerait aucun témoin. On ignore encore si d’autres joueurs témoigneront.