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L’étude publiée par le _Canadian Journal of Cardiology_ identifie pas moins de cinquante-six facteurs de risque répartis dans cinq catégories: le mode de vie, les mesures physiques, les
facteurs psychosociaux, le statut socioéconomique et l’environnement local. Une «élimination modérée» de ce que les auteurs appellent «les profils défavorables» pourrait permettre d’éviter
jusqu’à 40 % des cas d’arrêt cardiaque soudain, tandis qu’une «élimination énergique» permettrait d’en éviter jusqu’à 63 %. «Ça vient vraiment renforcer l’importance de la prévention, a
réagi la docteure Marie-Ève Piché, qui est cardiologue à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. Si on est capables de prévenir 40 % des arrêts cardiaques, c’est
presque un sur deux. Et si on peut en prévenir presque 65 %, c’est énorme.» 60 000 ARRÊTS CHAQUE ANNÉE Environ 60 000 arrêts cardiaques soudains surviendraient chaque année au Canada.
L’analyse a confirmé les effets cardioprotecteurs de trois facteurs (l’utilisation d’un ordinateur (qui témoignerait d’un niveau d’éducation élevée), une consommation élevée de champagne ou
de vin blanc, et la consommation de fruits) et les effets indésirables associés à six facteurs (un sentiment de ras-le-bol, une quantité et des taux élevés de masse grasse mesurés au bras,
l’indice de masse corporelle, la pression systolique et le niveau d’éducation inférieur). Les auteurs de l’étude ont constaté que les facteurs de la catégorie «mode de vie» ont le plus grand
impact sur la prévention des arrêts cardiaques soudains, puisqu’ils pourraient permettre d’éviter 13 % des arrêts en vertu du scénario «modéré» et 18 % en vertu du scénario «énergique». «Ce
qui est intéressant, c’est que les gens ont vraiment le pouvoir de changer (certaines habitudes de vie) en tant qu’individu, a dit la docteure Piché. On peut être des acteurs de
changement.» D’autant plus, et on ne le répétera jamais assez, qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire et que «les habitudes de vie sont toujours un bon investissement», ajoute-t-elle.
> De petits changements pourront faire toute la différence, a > poursuivi la docteure Piché, et potentiellement nous permettre de > «mieux vieillir». «Ce sont comme des
investissements monétaires, a-t-elle dit. Il n’est jamais trop tard pour investir, et c’est la même chose pour notre santé. On veut tous bien vieillir, être autonomes, voyager... Il faut
prendre soin de nous, ça va nous protéger non seulement de problèmes de cœur, mais c’est aussi bon pour la santé globale.» PREMIÈRE FOIS L’étude associe pour la première fois deux facteurs
de risque à l’arrêt cardiaque soudain: le pourcentage d’environnement naturel et l’exposition au soleil et/ou aux rayons UV. L’effet protecteur du pourcentage d’environnement naturel peut
être corroboré par son association inverse avec les maladies cardiorespiratoires, tandis que les rayons ultraviolets pourraient stimuler la santé cardiovasculaire par le biais de la
production de vitamine D, expliquent les chercheurs. Dans la catégorie des mesures physiques, les auteurs de l’étude préviennent que les facteurs associés à l’obésité, un pouls plus rapide,
une fonction pulmonaire réduite et une force de préhension réduite pourraient avoir un impact néfaste sur les arrêts cardiaques soudains. Enfin, dans la catégorie socioéconomique, les
chercheurs rappellent que «les niveaux socioéconomiques inférieurs indiquent généralement un plus grand nombre de comportements défavorables liés à la santé et un accès plus difficile aux
ressources médicales et sociales». Des études comme celle-ci, souligne la docteure Piché, nous rappellent que la santé et les facteurs de risque qui l’influencent ne sont pas «statiques». Il
n’y a pas tellement longtemps, par exemple, qu’on se préoccupe des changements climatiques ou des écrans. L’offre alimentaire évolue aussi au fil du temps. Dans ce cas-ci, les auteurs sont
sortis des sentiers battus en explorant d’autres déterminants de la santé, pas seulement au niveau de l’individu, mais aussi au niveau de l’environnement, rappelle-t-elle. «On a beaucoup de
contrôle sur notre santé avec nos habitudes de vie, a conclu la docteure Piché. On en a moins sur notre environnement. On a besoin d’études comme celle-là pour comprendre l’impact que ça
peut avoir sur notre santé, surtout en lien avec les changements climatiques.»