Disparition d’émile : pourquoi l’arrêt des battues ne signifie pas la fin des recherches

Disparition d’émile : pourquoi l’arrêt des battues ne signifie pas la fin des recherches

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DISPARITION D’ÉMILE : POURQUOI L’ARRÊT DES BATTUES NE SIGNIFIE PAS LA FIN DES RECHERCHES Les autorités ont changé de stratégie ce mardi et décidé d’arrêter les recherches à grande échelle


pour se concentrer sur l’enquête. Le général François Daoust décrypte les raisons de ce revirement. Publicité Changement de stratégie pour les enquêteurs après la disparition du petit Émile


au Vernet (Alpes-de-Haute-Provence). Le préfet et le procureur avaient annoncé la fin des battues lundi 10 juillet au soir, 48 heures après le signalement des grands-parents samedi à 18


heures. Mardi, l'enquête a été resserrée sur le hameau du Haut-Vernet. Mais le petit garçon aux cheveux blonds et aux yeux marron est toujours introuvable. «_Le petit Emile n'a pas


été retrouvé_», a commenté le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon devant la presse, pour un point au troisième jour de sa disparition. Et malgré la mobilisation, «_nous


ne disposons d'aucun indice, d'aucune information, d'aucun élément qui puisse nous aider à comprendre cette disparition_», a-t-il poursuivi, ajoutant que si Émile, deux ans


et demi, s'était perdu, son pronostic vital serait sans doute «_très très engagé_». TROIS PISTES À ÉTUDIER Rien de surprenant, explique le général François Daoust, directeur du centre


de recherche de la gendarmerie et professeur de sciences criminelles à l'université Cergy-Paris. Avec l'hypothèse d’abord privilégiée d'un départ volontaire du bambin du


domicile de ses grands-parents, les premières recherches avaient été menées dans un périmètre rapproché, suivant le cheminement «_erratique et irrationnel qu'aurait pu prendre un enfant


de deux ans et demi_» perdu dans la nature. Mais le temps passant, cette hypothèse semble de moins en moins probable. Dans ce genre d’affaire, il y a trois pistes, estime François Daoust :


«_Une fuite sans but, un accident avec une personne affolée qui a caché le corps et l’enlèvement par un prédateur._» En l’absence d’éléments probants, toutes les hypothèses sont étudiées,


même celles qui ne sont pas privilégiées. «_Tout le monde était focalisé sur les battues mais, en parallèle, l’enquête judiciaire avance avec les auditions, l’exploitation de la téléphonie


et les visites domiciliaires_», précise le général. Après trois jours de recherches infructueuses, il devient de moins en moins probable que l’enfant se trouve dans le périmètre de cinq


kilomètres ratissé autour de la maison des grands-parents, et qu’il ait pu y survivre sans eau. LA TÉLÉPHONIE ÉTUDIÉE Le préfet a indiqué que «_des moyens spécialisés à la recherche de


traces et d'indices_» ont été déployés. «_Ils ont étudié la téléphonie et identifier les personnes et véhicules qui sont passés dans le secteur et étudier les traces sur ces


véhicules_», explique François Daoust. Des visites domiciliaires plus poussées ont été menées, cette fois à la recherche d’un corps caché plutôt que d’un enfant coincé par mégarde dans une


pièce. Les 30 bâtiments composant le bourg ont été «_totalement visités_», 12 véhicules fouillés, les 25 habitants entendus et 12 hectares «_méticuleusement_» ratissés, a détaillé le


magistrat. «_Il s'agit de rechercher le moindre indice, la moindre trace_», a poursuivi le procureur, concédant qu'à ce stade les recherches «_n'ont pas apporté


d'éléments utiles à l'enquête_», ni aucune trace d'infraction pénale dans le cadre de la disparition de l'enfant, que ce soit un homicide ou un enlèvement: «_Nous en


sommes au même point qu'hier et qu'avant-hier_», a-t-il reconnu. Cela ne signifie pas pour autant que la première hypothèse est totalement exclue et que les recherches sont


abandonnées. Plus de 80 gendarmes étaient toujours mobilisés ce mardi matin, selon une source proche de l’enquête au _Figaro_, ainsi que dix militaires de l’armée de Terre spécialisés dans


le débroussaillage, des équipes cynophiles et des hélicoptères qui se tenaient à disposition. «_Après les chiens de piste,_ précise François Daoust, _on peut aussi déployer les chiens de


zone qui vont plutôt chercher une odeur dans l’air de l’enfant ou d’un cadavre._» Eux ont besoin d’être moins parasités par les humains qui mènent la battue. L’objectif est désormais de


trouver un nouvel élément qui pourrait orienter l’enquête.