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NOUVELLE-CALÉDONIE : LE PARQUET S’OPPOSE À LA REMISE EN LIBERTÉ DE L'INDÉPENDANTISTE CHRISTIAN TEIN Considéré comme à l’origine du soulèvement contre la réforme du corps électoral ayant
entraîné les émeutes en Nouvelle-Calédonie, Christian Tein avait été arrêté le 19 juin 2024. Publicité Les juges d'instruction parisiens chargés de l'enquête sur les émeutes
mortelles de 2024 en Nouvelle-Calédonie ont ordonné mardi la remise en liberté sous contrôle judiciaire du leader indépendantiste Christian Tein mais le parquet de Paris s'y est opposé,
a appris l'AFP de source proche du dossier mardi. Le référé-détention opposé par le ministère public fait que Christian Tein va rester dans l'immédiat en détention et que la cour
d'appel de Paris devra dire prochainement si elle se range à la position des magistrats instructeurs ou si elle maintient Christian Tein emprisonné. Selon la source proche du dossier,
les trois juges d’instruction qui ont interrogé Christian Tein, 57 ans, le 27 mai à Paris, ont accepté mardi sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, avec interdiction de se rendre en
Nouvelle-Calédonie et d’entrer en contact avec 13 autres protagonistes du dossier. Les magistrats ont notamment estimé qu’à ce stade de la procédure, il n’est pas démontré que Christian Tein
ou d’autres mis en examen auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent, selon la source proche du dossier. De même source, les juges d’instruction ont aussi relevé
l’éloignement géographique important subi par Christian Tein avec la Nouvelle-Calédonie, distante de l’Hexagone de plus de 16.500 kilomètres. Le parquet s’est opposé à cette libération,
estimant que Christian Tein a occupé une place centrale comme commanditaire d’un plan d’actions violentes contre l’État et qu’il pourrait vouloir se soustraire à la justice grâce à des
complices, s’il parvenait à rejoindre la Nouvelle-Calédonie grâce à sa remise en liberté. Un juge de la cour d’appel de Paris doit dire dans les 48 heures s’il suspend ou non l’ordonnance de
mise en liberté. Si c’est bien le cas, Christian Tein resterait en détention, et la chambre de l’instruction aurait ensuite dix jours pour confirmer ou infirmer la remise en liberté. 14
MORTS DURANT LES ÉMEUTES Dans un communiqué, les trois avocats de Christian Tein, Mes François Roux, Pierre Ortet et Florian Medico, se sont _«félicités de la nouvelle lecture du dossier»_
par les juges et estimé que l’opposition du parquet de Paris était _«en totale déconnexion avec les évidences de la procédure»_. Christian Tein est le chef de la Cellule de coordination des
actions de terrain (CCAT), une organisation que la justice soupçonne d’être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts et plus de deux
milliards d’euros de dégâts. Comme dix autres militants de la CCAT, Christian Tein a été mis en examen dans la foulée, dans une enquête d’abord instruite à Nouméa. Les investigations ont
alors été ouvertes sur des soupçons de complicité de tentatives de meurtres, association de malfaiteurs, participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les
personnes ou de destructions ou dégradations de biens, vols avec arme et destructions, en bande organisée. En janvier 2025, l’information judiciaire a été dépaysée de Nouméa pour être
confiée à des juges d’instruction parisiens.