Qu’est-ce que l’«extreme day tripping», cette manière de voyager qui fait hurler les écolos?

Qu’est-ce que l’«extreme day tripping», cette manière de voyager qui fait hurler les écolos?

Play all audios:

Loading...

QU’EST-CE QUE L’«EXTREME DAY TRIPPING», CETTE MANIÈRE DE VOYAGER QUI FAIT HURLER LES ÉCOLOS ? Prendre l’avion pour visiter une destination européenne sur la journée et rentrer chez soi le


soir même... La tendance répandue outre-Manche fait des adeptes chez les voyageurs compulsifs qui profitent de vols à quelques dizaines d’euros. Publicité On les croyait passés de mode à


l’heure de l’urgence climatique et d’une certaine désaffection pour l’avion. Longtemps restés l’apanage des femmes et hommes d’affaires, les déplacements sur la journée à l’étranger semblent


aussi faire des adeptes auprès des voyageurs de loisirs. L’idée ? Prendre un vol tôt le matin, visiter Rome, Budapest ou Séville sur la journée et rentrer le soir même ou par le premier vol


le lendemain matin. Cette manière de voyager a un nom : l’«_extreme day tripping_» («excursion extrême d’une journée» en français). Plusieurs raisons motivent certains voyageurs à prendre


l’avion au lever du soleil pour rentrer au crépuscule : une envie compulsive de dépaysement, l’absence de frais d’hébergement à destination, la cherté du train dans son propre pays et le


coût modeste des billets d’avion. Sur des compagnies comme Ryanair et easyJet, il est possible de réserver un aller-retour à partir d’une cinquantaine d’euros. À ce prix-là, la tentation est


forte de multiplier les voyages d’un jour plutôt que de planifier un unique séjour plus long. La tendance ne ferait pas autant parler d’elle si le mode de transport choisi n’était pas


l’avion, accusé de contribuer au réchauffement climatique. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, le secteur aérien est responsable d’environ 3 % des émissions mondiales de CO². UN


VOL POUR MARRAKECH MOINS CHER QU’UN BILLET DE TRAIN >  Ces voyages express semblent surtout répandus au Royaume-Uni. Pour les fondateurs d’extremedaytrips.com, la raison est due en grande


partie à la cherté des trains britanniques : «_Pour moins cher qu’un billet de train pour __Londres_ _, vous pourriez explorer Rome, marchander dans la médina de __Marrakech_ _ ou profiter


de la plage d’Alicante... le tout en une seule journée et en vous endormant dans votre propre lit le soir même_», argumentent-ils sur la page d’accueil de leur site qui publie des guides et


des suggestions de trajets à moins de 60 € l’aller-retour. Rick Blyth, l’un des contributeurs du site, refuse d’y voir une aberration écologique : «_Les excursions d’une journée ne sont pas


vraiment différentes des escapades d’un week-end : il s’agit toujours de deux vols, mais sans la nuit d’hôtel_». Selon lui, les «extreme day trippers» «_remplissent souvent les sièges libres


d’avions qui auraient décollé de toutes les façons. Or plus il y a de passagers à bord, plus les émissions par personne sont faibles_». Autre argument : cette manière de voyager permet aux


personnes «_disposant de peu de temps et/ou d’un budget serré de découvrir quelque chose de nouveau, sans le coût élevé des voyages traditionnels_». Au-delà de l’empreinte carbone, reste à


savoir si ces escapades au pas de charge permettent vraiment de découvrir une destination. En considérant la durée du trajet entre le domicile, le centre-ville et l’aéroport, à la fois dans


la ville et de départ et d’arrivée, le temps effectivement passé sur place est relativement court. Sans compter que la fatigue occasionnée par un réveil matinal et un retour tardif n’aident


pas à profiter de son séjour dans les meilleures conditions. ------------------------- EN VIDÉO - Au Bhoutan, un aéroport est si redouté que seuls 50 pilotes dans le monde sont formés pour y


atterrir