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Tous les étudiants ne savent pas encore comment vont se dérouler leurs examens de fin de semestre . Et l'incertitude plane encore davantage sur leur deuxième semestre.
Combien de temps vont durer les cours à distance ? Actuellement, la présence physique des étudiants sur les campus n'est autorisée que pour les travaux pratiques et les examens . «
Evidemment, dès que ce sera possible, il faudra que nous puissions faire revenir les étudiants auprès de leurs professeurs, affirme aux « Echos » la ministre de l'Enseignement supérieur,
Frédérique Vidal.Le contact est essentiel. » La ministre évoque « des scénarios intermédiaires » : « J'espère qu'ils pourront être mis en place le plus vite possible, c'est le souhait de
tous, étudiants comme enseignants. »
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Mais en attendant l'intervention d'Emmanuel Macron , ces prochains jours, le même propos revient régulièrement au sein de l'exécutif : « Ce sera du long terme, l'enseignement à distance est
amené à durer pendant longtemps », comme le télétravail dans les entreprises. Pas de déconfinement en vue pour les universités, donc.
Chefs d'établissement, enseignants et étudiants sont dans l'incertitude. « J'aimerais avoir plus de perspectives, mais nous n'en avons pas », indique le numéro deux de la Conférence des
présidents d'université, Guillaume Gellé. « Pour janvier, on a eu l'inquiétude d'une troisième vague, puis l'espoir du vaccin et là, on ne sait plus », s'interroge Laurent Champaney,
vice-président de la Conférence des grandes écoles.
Les établissements aimeraient « a minima revenir à la situation de la rentrée, celle de la demi-jauge, avec possibilité de faire des travaux pratiques et des évaluations en présentiel »,
dit-il encore. A Sciences Po, on se demande aussi ce qui se passera après la césure de fin d'année, suffisamment longue (20 décembre-20 janvier) pour permettre aux étudiants étrangers
d'aller voir leur famille. « La question du retour physique des étudiants internationaux est posée », confie Bénédicte Durand, la directrice de la formation initiale.
L'incertitude actuelle a aussi un effet direct sur les séjours à l'étranger. « On continue à encourager, autant que possible, la mobilité entrante et sortante des étudiants, tant qu'elle
n'est pas interdite, indique-t-on au ministère de l'Enseignement supérieur. Il n'y a aucune raison pour annuler les départs à l'étranger et les entrées d'étudiants internationaux. »
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Pourtant, certains établissements évitent les départs, estimant qu'ils ont déjà assez de choses à gérer. Ils modifient leur règlement pédagogique, pour proposer une alternative aux étudiants
qui restent en France.
A Sciences Po, où la troisième année est une année complète d'échanges à l'international, Bénédicte Durand constate « une très forte rétractation » des universités étrangères. « C'est une
énorme perturbation », indique-t-elle. Faute de place, les étudiants actuellement en deuxième année ne pourront partir qu'un semestre à l'étranger l'année prochaine. L'établissement prépare
« une troisième année d'un nouveau type ».
Directeur adjoint de Grenoble Ecole de management (GEM), Jean-François Fiorina évoque aussi « des annulations en cascade de la part des partenaires étrangers, dues à la situation dans
laquelle ils se trouvent mais aussi aux craintes de recevoir des étudiants français », en lien avec la situation sanitaire . Ces partenaires leur proposent des cours en ligne. « Parfois les
étudiants acceptent, parfois ils préfèrent réintégrer nos cursus, considérant qu'il vaut mieux les cours en ligne de GEM que ceux du partenaire étranger », poursuit Jean-François Fiorina.
Dans les grandes écoles, l'heure est à la révision des règles pédagogiques, pour dispenser les étudiants de départs à l'étranger. « Pour ceux qui devaient partir en février-mars et auraient
dû réserver maintenant appartements et billets d'avion, la situation est trop floue », conclut Laurent Champaney. Les étudiants cherchent donc d'autres options.
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