"nous sommes sous le choc": soupçons de harcèlement scolaire après le suicide d’une adolescente à nice

"nous sommes sous le choc": soupçons de harcèlement scolaire après le suicide d’une adolescente à nice

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_"C__’est horrible. Je n’ai pas de mot... Soutien à sa famille."_ Comme bien d’autres, Khadija El Ouahabi est bouleversée. La présidente de la fédération des parents d’élèves FCPE


06 a appris avec effroi la mort d’une adolescente, survenue mercredi à Nice. Cette lycéenne âgée de 14 ans a mis fin à ses jours, au domicile familial, sur les collines niçoises. Selon


plusieurs sources, elle aurait souffert de harcèlement scolaire par le passé. Élèves, parents, enseignants... L’annonce de sa disparition brutale a suscité une onde de choc dans les


établissements où elle a évolué. Mais aussi dans ses clubs de natation et de judo. L’un d’eux a posté sur Facebook un rectangle noir, uni, sans un mot, lourd de sens. _"Mes plus


sincères condoléances"_, réagit une internaute. C’est le père de la victime qui l’a découverte, sans vie, en milieu d’après-midi. Ses tentatives de réanimation, conjuguées à celles du


Samu, n’ont pas permis de la sauver. C. aurait eu 15 ans dans quelques jours. "SOUS LE CHOC" Le groupe d’appui judiciaire (GAJ) de la sûreté départementale est chargé de l’enquête


sur les causes de sa mort. Objectif: saisir les motivations de son geste. Et établir s’il est en lien avec du harcèlement scolaire. _"Nous sommes sous le choc."_ À son tour, Eric


Martinez exprime _"l’émotion très forte" _au sein du diocèse de Nice, où il dirige l’enseignement catholique des Alpes-Maritimes. Au collège, C. a connu deux établissements privés


catholiques, l’institution Nazareth puis le collège Don Bosco. Elle avait quitté le premier pour le second, en cours de 4e. Un changement _"en accord avec ses parents"_, précise


Eric Martinez. Ce changement répondait-il à une alerte? _"L’événement tragique a-t-il un lien avec son parcours? Est-il effectivement lié à un problème de harcèlement? Je n’ai pas


d’élément pour y répondre, _tempère Eric Martinez. _Nous sommes en train de regarder, pour comprendre ce qu'il s’est peut-être passé."_ CELLULE DE CRISE Après avoir obtenu son


brevet, C. a intégré le lycée Estienne d’Orves à la rentrée. Toujours à Nice, dans le public cette fois-ci. "_ Des faits de harcèlement avaient été connus. La petite était suivie. Tout


le monde était attentif"_, soupire un enseignant. Ce jeudi, une cellule de soutien psychologique a été activée à Estienne d’Orves, tant pour les adultes que pour les élèves. Suivant ce


scénario, si C. a souffert de harcèlement scolaire, c’est donc avant le lycée. Voire bien avant. A-t-elle été durablement fragilisée? Le procureur de la République de Nice, Damien


Martinelli, se veut _"très prudent" _à ce stade._ "L’éventuelle dimension de harcèlement fera bien sûr l’objet d’investigations."_ "FLÉAU DE LA SOCIÉTÉ" Côté


rectorat, on assure n’avoir reçu _"aucun signalement d’un établissement privé sous contrat"_. Ni de son lycée, donc. _"Il y a généralement une écoute, de la bienveillance, de


la part des élèves et adultes de cet établissement", _souligne Khadija El Ouahabi. Son conseil local se tient à la disposition de la famille de C. _"pour l’accompagner dans cette


terrible épreuve"_. Quels qu’en soient les ressorts intimes, cette tragédie soulève son lot de questions. Plus encore à l’heure où la parole se libère contre le harcèlement scolaire -


début novembre, le ministre de l’Éducation Gabriel Attal racontait en avoir été lui-même victime. _"C’est maintenant qu’on doit être uni contre ce fléau de la société_, martèle Khadija


El Ouahabi. _On ne peut pas mourir à 15 ans à cause du harcèlement."_