Démolition d’acropolis, à nice: le spectacle local est-il en danger?

Démolition d’acropolis, à nice: le spectacle local est-il en danger?

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C’est l’heure des comptes. À l’horizon 2023, le palais des congrès doit être détruit, comme annoncé par Christian Estrosi pendant la campagne des Municipales. _"Comment va-t-on pallier


la perte des deux salles d’Acropolis?"_, questionne Gil Marsalla, président du collectif Spectacle vivant 06 et délégué régional du Syndicat des producteurs français du spectacle. Il


demande donc à être associé aux réunions relatives au projet. Et le temps presse. _"Car un spectacle se prévoit au moins deux ans à l’avance",_ rappelle-t-il. Du côté de la Ville,


on promet qu’une réponse à ces questions sera apportée en janvier. Des représentants de Spectacle vivant 06 seront effectivement reçus en mairie, le 6 selon Gil Marsalla. _"Il faut


distinguer le spectacle subventionné, du spectacle privé"_, pose Stéphane Brunello. Auteur, compositeur, interprète et représentant des intermittents pour Spectacle vivant 06, il


explique qu’un acteur privé doit produire son spectacle, louer une salle, la remplir, payer l’équipe technique, les artistes… _"On prend plus de risques. C’est déjà compliqué de louer


une salle à Nice...les jours intéressants sont vite pris. Là, on réduit les possibilités"_, ajoute-t-il. En attendant que les travaux soient terminés, restent trois options: Nikaïa, le


théâtre éphémère qui sera installé dans la plaine du Var et une salle de 500 places, au sein d’Iconic. _"Si elle n’est pas mise uniquement à disposition du TNN"_, glisse-t-on.


L’IMPORTANCE DU LIEU "_C’est trop peu, tout le monde ne peut pas se produire à Nikaïa. Il faut des salles de tailles différentes, adaptées à toutes les productions. Quand Nikaïa est


trop grande, ou pas disponible, on se replie sur Acropolis_", souligne Gil Marsalla. Qui précise avoir identifié le manque d’une salle de spectacle polyvalente, de 400 à 500 places à


Nice. "_Je cherche désespérément à investir dans la construction d’une salle de spectacle depuis des années et je ne trouve pas de local ou de solutions adéquates_", complète-t-il.


_"La culture et l’événementiel sont un château de cartes, posé sur une base instable. Avec la pandémie, certains spectateurs ont peur de revenir. Les producteurs restent très prudents,


on fait face à des annulations de spectacles… si, en plus, on enlève des salles sans tenir les professionnels au courant, le château est mis en péril"_, illustre Thierry Surace, le


président du théâtre de la Cité. Qui ajoute que la crise sanitaire a changé les habitudes du public, qui s’est notamment reporté sur les plateformes de streaming. Il souligne également


l’importance de la localisation. "_Un spectateur qui perd un lieu ne va pas forcément ailleurs. Il peut préférer aller au restaurant dans son quartier, plutôt que de faire l’effort de


nous suivre_", complète-t-il. QUID DU BOWLING ET DE LA CINÉMATHÈQUE ? Avec la disparition d’Acropolis, la cinémathèque et le bowling devront déménager. « Sur la cinémathèque, la Ville


ne se positionne pas. Personne ne nous dit où elle ira, alors que c’est la seule du département », appuie Laurent Tremau, le directeur artistique de l’association Héliotrope. Même son de


cloche du côté du bowling. Malgré un chiffre d’affaires en hausse selon societe.com, aucun lieu n’a encore été annoncé. "_On a entendu parler du terrain de l’actuel Marché d’intérêt


national. C’est moins central, mais il y a un parking_", souffle une personne, qui a préféré rester anonyme. DANS LE PRIVÉ, _"ON PREND PLUS DE RISQUES"_ "_Il faut


distinguer le spectacle subventionné, du spectacle privé_", pose Stéphane Brunello. Auteur, compositeur, interprète et représentant des intermittents pour Spectacle vivant 06, il


explique qu’un acteur privé doit produire son spectacle, louer une salle, la remplir, payer l’équipe technique, les artistes… "_on prend plus de risques. C’est déjà compliqué de louer


une salle à Nice, les jours intéressants sont vite pris. Là, on réduit les possibilités_", ajoute-t-il. En attendant que tous les travaux soient terminés, restent trois options :


Nikaïa, le théâtre éphémère qui sera installé dans la plaine du Var et une salle de 500 places, au sein d’Iconic. "_Si elle n’est pas mise uniquement à disposition du TNN_",


glisse-t-on. > __ > _"ON PARLE D’ÉCONOMIE_ Pour limiter la casse, le monde du spectacle prône l’anticipation. "_La Ville a organisé Mon été à Nice, c’était formidable. Mais,


il n’y a pas eu de prise de conscience sur le fait que tout est lié. On ne parle plus de culture là, on parle d’économie_ ", insiste Thierry Surace. Entre le théâtre de la Cité et la


compagnie Miranda, il estime faire vivre 40 personnes. _"Le théâtre est un bassin d’emplois, on participe à l’économie locale_", complète-t-il. Et tous comptent sur la candidature


de la ville comme capitale européenne de la Culture. "_Il ne faut pas se louper, c’est énorme pour nous. Ça permettrait de mettre en place une politique culturelle associant le secteur


public et le privé_", achève Gil Marsalla. LES DATES ANNONCÉES C’est un délicat jeu de chaises musicales qui se met en place. 25 avril 2022 : livraison du théâtre éphémère « La cuisine


» (600 places), sur la plaine du Var. Fin 2022 : mise à disposition d’une salle de 500 places, au sein d’Iconic. Horizon 2023 : démolition d’Acropolis. Pour la saison 2025-2026 : mise à


disposition d’un Zénith de 800 places, au sein du palais des arts et de la culture, qui remplacera l’actuel palais des Expositions. Horizon 2027 : livraison du palais des expositions de la


plaine du Var.