Play all audios:
Soutenez Reporterre, même pour un euro, en moins de deux minutes. Merci.
Depuis le début de l’année, le parc nucléaire français connait un nombre record d’incidents : 218, contre 134 pour toute l’année 2012.
218. C’est le nombre d’arrêts fortuits de réacteurs nucléaires qui se sont produits entre le 1er janvier et le 2 avril 2013 (contre 134 sur toute l’année 2012). Dans une question écrite
adressée jeudi 3 avril à la ministre de l’écologie, Denis Baupin, vice-président de l’Assemblée Nationale, s’interroge sur « l’indisponibilité croissante des réacteurs nucléaires, liée aux
incidents à répétition dus au vieillissement et à la vétusté des installations nucléaires de base".
Il souhaite « attirer l’attention du gouvernement sur cette dégradation continue de la sûreté, savoir quelles en sont les causes, quelles sont les responsabilités des instances de contrôle
internes et externes, des recours à la sous-traitance et du vieillissement des installations ».
« Pour l’année 2012, rappelle-t-il, le taux de disponibilité des centrales françaises a été de 81%, contre un objectif affiché de 85%, ce qui représente une production inférieure de 3.8% aux
prévisions. Ce taux d’indisponibilité est le reflet de la multiplication d’incidents, tout au long de l’année 2012, survenant sur un parc vieillissant.
Pour mémoire : incident à Penly du 4 avril 2012, dû à une fuite sur une pompe primaire rendant indisponible le réacteur n° 2 durant plusieurs mois ; arrêts intempestifs de la centrale de
Saint-Laurent des Eaux le 5 avril 2012 suite à un défaut d’isolement des capteurs ; multiples incidents sur le réacteur n°1 de la centrale de Flamanville en novembre et décembre 2012 suite à
un fonctionnement erratique des vannes vapeur ; incident à Belleville sur Loire en janvier 2013 suite à un départ de feu dans le local contenant les pompes empêchant pendant 6 heures, puis
à nouveau pendant 15 heures, le refroidissement de la piscine d’entreposage ».
Denis Baupin interroge Delphine Batho « sur l’impact économique de tels arrêts des installations (le seul arrêt d’un réacteur à Penly aurait causé un manque à gagner de 150 millions d’euros)
et sur la façon dont cette indisponibilité croissante, cette intermittence constatée et non anticipable, l’adaptation des réseaux que cela engendre, sont prises en compte dans la
comparaison de la rentabilité respective des différents modes de production de l’électricité ».
Enfin, Denis Baupin demande « quelles mesures le gouvernement entend mettre en œuvre afin de réduire la vulnérabilité énergétique que fait courir à la France sa très grande dépendance à
l’énergie nucléaire dans la production d’électricité combinée à la vétusté grandissante de son parc ».
Personne ne modifie ce que nous publions. Nous n’avons ni actionnaire, ni propriétaire milliardaire — seulement une équipe d’irréductibles journalistes, pleine de détermination.
Lire aussi : Plus les centrales nucléaires vieillissent, plus elles sont dangereuses