Enseignante suspendue pour une minute de silence avec gaza : tous devant le ministère de l'education !

Enseignante suspendue pour une minute de silence avec gaza : tous devant le ministère de l'education !

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Depuis fin mars, une enseignante du lycée de Sens est suspendue et visée par une procédure disciplinaire pour une minute de silence en hommage aux victimes du génocide à Gaza. Une minute de


silence organisée à la demande de ses élèves, au lendemain du jour où Israël rompait le cessez-le-feu en massacrant des centaines de Gazaouis et reprenait à plein régime le génocide. > 


Si l’institution fait peser de fortes pressions sur les enseignants, ce cas de répression constitue le premier cas rendu public de répression du soutien à la Palestine dans le secteur de


l’Éducation. Révélée par un communiqué intersyndical de l’Yonne, elle a suscité une importante colère au sein du secteur. Ainsi, les sections syndicales du lycée Voltaire à Paris ont


organisé un rassemblement devant leur établissement vendredi 23 mai, durant la récréation, _« pour exprimer notre soutien à notre collègue, exiger l’annulation de la mesure disciplinaire,


exiger le cessez-le-feu, l’arrêt de la complicité de notre gouvernement et l’arrêt des accords économiques avec le gouvernement génocidaire »_. Une initiative qui en a appelé d’autres : _« 


Dans mon lycée on s’est réunis à une quinzaine de personnels, notamment parmi les plus précaires, du jour au lendemain, pour témoigner notre soutien. On a diffusé le communiqué du lycée


Voltaire et quelques élèves se sont joints à nous. C’était pour nous une initiative essentielle pour montrer qu’on ne laissera pas passer la criminalisation des soutiens à la Palestine »_,


témoigne un AESH du lycée Corvisart-Tolbiac de Paris. Ce 28 mai, une journée de mobilisation est prévue pour exiger la réintégration et l’abandon de la procédure disciplinaire visant


l’enseignante de Sens. Un rassemblement est prévu devant l’établissement à 11h45 à l’appel d’une intersyndicale départementale. Et, à échelle nationale, un appel de FO éducation à un


rassemblement devant le ministère de l’éducation a depuis été rejoint par une intersyndicale du secteur (FSU, CGT Educ, SUD Educ et FO). Une initiative salutaire que le mouvement ouvrier


devrait investir le plus largement possible. Cette mobilisation de l’éducation survient dans le contexte d’un nouveau saut dans l’horreur à Gaza, avec une accélération du génocide à travers


le « plan de conquête de Gaza », qui comprend l’évacuation de la bande et la préparation d’une opération terrestre suite aux bombardements meurtriers de ces derniers jours, alors qu’Israël


affame les Gazaouis. Dans le même temps, on observe une reprise des mobilisations pro-palestiniennes à travers le monde, à l’image des 100 000 manifestants rassemblés à la Haye, de la


mobilisation massive à Londres, ou encore du rassemblement réussi ayant réuni des milliers de personnes hier à Paris, place de la République. Une situation qui a conduit plusieurs puissances


impérialistes de l’Union européenne, à l’instar de la France et d’Emmanuel Macron, à adopter un discours plus dur vis-à-vis d’Israël.... tout en accélérant la répression contre le mouvement


pro-Palestinien. En ce sens, la suspension de l’enseignante de Sens intervient peu de temps après la procédure de dissolution d’Urgence Palestine engagée par Bruno Retailleau, la poursuite


en « apologie du terrorisme » intentée contre de nombreux responsables politiques, à l’image d’Anasse Kazib et Rima Hassan. Plusieurs responsables syndicaux ont également été réprimés, comme


Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis. Pour s’affronter à la répression et redynamiser la mobilisation de solidarité envers le peuple palestinien, l’implication du


mouvement ouvrier et de ses organisations est essentielle. A ce titre, le rassemblement appelé par les syndicats de l’éducation est un point d’appui. Pour construire un rapport de force à la


hauteur, il nous faudra exiger non seulement la réintégration de notre collègue, mais aussi combattre le saut répressif du gouvernement en imposant la relaxe de tous les réprimés. Seules


les méthodes de la lutte des classes, par la grève et la construction d’un large front seront à même de l’obtenir. Enfin, cela exige de ne faire aucune concession et de clamer haut et fort


notre solidarité avec le peuple palestinien en dénonçant non seulement le génocide mené par l’État d’Israël, mais aussi la complicité des États impérialistes à commencer par la France.


Soutenir la Palestine n’est pas un crime ! Soyons nombreux devant le ministère de l’Education nationale, ce mercredi 28 mai, à 14h.