Magellium-artal. Face à la brutale répression syndicale, la cgt appelle à organiser la riposte

Magellium-artal. Face à la brutale répression syndicale, la cgt appelle à organiser la riposte

Play all audios:

Loading...

Nadia*, travailleuse syndiquée CGT de l’entreprise Magelium-Artal, a été licenciée de façon brutale au prétexte d’« _insuffisance professionnelle_ ». Le mardi 6 mai au matin, alors qu’elle


était encore au travail, à son poste auprès de ses collègues, elle a découvert que tous ses accès avaient été coupés sans le moindre avertissement : badge désactivé, compte informatique


bloqué, boîte mail inaccessible. Ces mesures ont été prises après l’envoi d’un mail laconique du DRH, la veille à 17h, qui lui annonçait avoir posté la lettre de licenciement et la dispenser


de travail. Ce n’est que le vendredi qu’elle a reçu officiellement ce courrier l’informant des motifs de son licenciement. En plus de l’humiliation subie, cette coupure brutale de ses


outils professionnels entrave concrètement sa capacité à monter un dossier pour se défendre : perte d’accès aux emails, documents etc. La direction du sous-traitant justifie le licenciement


de Nadia*, pour « _insuffisance professionnelle_ », en raison d’un prétendu « _manque de productivité_ ». Une accusation qui ne repose sur aucun élément tangible et qui a été démontée


pendant son entretien préalable au licenciement le 24 avril. Face à cette situation scandaleuse, la CGT a appelé à une première mobilisation de soutien avec l’organisation d’un rassemblement


contre la répression. Soutenu par 53 organisations syndicales et politiques, plus de 150 personnes ont répondu à l’appel le mercredi 30 avril devant les locaux toulousains de l’entreprise.


>  « _Ce qu’on lui reproche à travers cette procédure, c’est d’avoir osé relever la tête, d’avoir dénoncé avec quinze de ses collègues les conditions de travail, le management abusif, et


sa volonté de mettre fin à l’impunité qui règne à Magellium-Artal_ » dénonçait à l’occasion du rassemblement Vanessa, déléguée syndicale de la CGT Magellium. En effet, cette procédure de


licenciement arrive à un moment où la CGT Magellium-Artal mène plusieurs combats. Que ce soit pour les salaires, contre le harcèlement moral de la direction ou pour les congés menstruels, la


section syndicale organise largement les travailleurs dans des assemblées générales. Aussi, cette volonté de freiner un syndicat combatif n’est pas sans rapport avec le rachat récent du


groupe par le fonds Eiréné, lié à Weinberg Capital Partners spécialisé dans l’industrie de la défense. L’entreprise pourrait ainsi renforcer son activité militaire, ce qui rend d’autant plus


important l’enjeu pour la direction de mettre au pas les travailleurs. D’autant plus que, des élections professionnelles se tiennent prochainement, avec une CGT qui peut fortement


progresser et devenir majoritaire. Vanessa le résume ainsi : « _Les salariés se demandent quel l’impact que va avoir ce rachat sur leurs conditions de travail. Ce qui est sûr c’est que pour


imposer de nouveaux objectifs de rentabilité et un changement de cap, il faut commencer par éliminer les têtes qui dépassent car elles savent que ça va être compliqué de le faire accepter à


toute une génération de jeunes ingénieurs, qui ont lutté pour le climat, la Palestine ou leurs retraites de mettre leur savoir au service de la guerre et de l’armée_ ». C’est dans ce sens


que le licenciement de Nadia* est une tentative de faire un exemple pour tous les travailleurs qui oseraient relever la tête. Face à cette situation, les travailleurs de Magellium-Artal se


montrent déterminés à ne pas laisser faire cette répression. A l’initiative d’une assemblée générale, une pétition interne demandant l’annulation du licenciement de Nadia* et sa


réintégration immédiate a été lancée le 6 mai. Elle a d’ores et déjà recueilli plus de 120 signatures. La CGT Magellium-Artal entend aussi prolonger le combat au niveau juridique. « _On va


se battre jusqu’à la victoire. Si la direction cherche à faire peur aux salariés, c’est l’effet contraire qu’elle produit sur nous. En attaquant brutalement nos collègues avec des


accusations aussi faibles, elle montre son véritable visage à tous les salariés_ ». * Le prénom a été modifié.