Le changement climatique est la deuxième plus grande préoccupation des français | tf1 info

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Malgré l'inflation et les tensions internationales, le changement climatique suscite de plus en plus l'inquiétude des Français, d'après une étude de l'Ademe. Pour faire


face à cette urgence, ils appellent le gouvernement à aligner d'importants moyens et à davantage les impliquer dans les prises de décision. Peu enclins à payer plus d'impôts, ils


proposent plutôt que les hauts revenus soient mis à contribution. Suivez la couverture complète Initiatives environnementales Après une année 2022 marquée par des records de température, et


un été qui s'annonce à nouveau chaud et sec en France, la lutte contre le changement climatique est plus que jamais l'une des préoccupations principales des Français. C'est ce


que révèle une enquête de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), publiée mardi et réalisée aux côtés du Centre de recherche pour l'étude et


l'observation des conditions de vie (Crédoc). Selon elle, le contexte économique et international difficile n'éclipse par les inquiétudes des sondés pour la préservation de


l'environnement, qui nécessite une mobilisation plus forte des pouvoirs publics selon eux.  Ce sondage réalisé en ligne en janvier dernier, auprès d'un échantillon de 3000


personnes, souligne que _"dans un contexte de très forte hausse des prix à la consommation et de l’énergie, les préoccupations des Français pour l’environnement demeurent toujours


fortes"_, comme le résume l'Ademe dans un communiqué. Elles se placent en deuxième position des inquiétudes les plus importantes des répondants, avec 30 points, juste derrière


_"la violence et l'insécurité"_ qui cumulent 38 points. Ces préoccupations environnementales sont ensuite talonnées par les sujets de _"la pauvreté en France"_,_


"l'immigration"_ et plus loin derrière _"le chômage"_.  METTRE AUTANT DE MOYENS SUR LA TABLE QUE LORS DE LA CRISE SANITAIRE Le climat est même l'un des seuls


sujets d'inquiétude des Français qui a progressé par rapport à l'année passée : il a grimpé de trois points comparé à 2022. Jusqu'en 2018, ce sujet était pourtant relégué


après les autres thèmes évoqués plus haut. Cette année, ces quatre autres sujets, y compris la violence et l'insécurité, ont à l'inverse tous reculé, _"éclipsés par


l’inquiétude liée aux tensions internationales"_, après une année marquée par le début du conflit en Ukraine, explique l'agence publique.  Pour répondre à ces préoccupations sur le


changement climatique, dont l'année 2022, particulièrement éprouvante, a permis de mesurer toutes les conséquences sur le territoire français, les sondés appellent les pouvoirs publics


à agir bien davantage pour la transition écologique. Une large majorité de Français attend de l'exécutif un _"engagement massif des moyens pour lutter contre le changement


climatique"_, souligne l'Ademe, à l'heure où la France n'est toujours _"pas prête"_ à assurer cette mission, selon le Haut Conseil pour le Climat. Les


répondants sont 82% à souhaiter une mobilisation de moyens aussi importante face à ce défi que lors de l'épidémie de Covid-19. En avril 2021, le gouvernement estimait que la crise


sanitaire allait coûter au total 424 milliards d'euros aux finances publiques sur trois ans. Sept personnes sur dix appellent même à mieux encadrer la vie économique en ce sens, en


veillant à ce que la société _"soutienne exclusivement les activités économiques qui préservent l’environnement et pénalise celles qui y nuisent"_. Pour une majorité de Français,


il faudrait aller jusqu'à réguler davantage les appels à la consommation, via la publicité et les promotions par exemple, _"afin de maîtriser l'impact des modes de vie sur


l'environnement"_ (pour 62% des sondés). Mais aussi mettre en place des règles collectives pour limiter les _"comportements nocifs"_, quitte à contraindre des choix


individuels comme l'achat d'un modèle de voiture, d'un trajet en avion ou le changement régulier d'équipements électroniques (67% des sondés). "SYSTÈME FISCAL PLUS


JUSTE" S'ils plébiscitent la levée de moyens exceptionnels pour faire face à l'urgence climatique, plus de la moitié des Français ne sont toutefois pas prêts à payer plus


d'impôts, quel que soit l'usage de cet argent, un choix_ "qui peut se justifier dans __le contexte inflationniste actuel__" _selon l'Ademe. Ils sont 53% à le


refuser, soit 3% de plus qu'en 2022. Par ailleurs, après une année marquée par une flambée des prix de l'énergie, seuls 13% des sondés sont prêts à payer plus de taxes sur les


carburants, le gaz naturel et le fioul domestique, une part en nette baisse sur les deux dernières années.  Ce que les Français plébiscitent plutôt, c'est un _"système fiscal plus


juste"_, qui impliquerait en premier lieu de faire davantage contribuer les hauts revenus au financement de la transition écologique : 37% des sondés approuvent cette piste, une hausse


de 7% en un an. Parmi les autres solutions avancées, on retrouve la généralisation de l'impôt sur le revenu à tous ou encore la suppression des niches fiscales.   * Lire aussi Climat :


l'Union européenne adopte une "taxe carbone" aux frontières Quant à la taxe carbone, plus d'un Français sur deux (56%, un point de moins qu'en 2022) est prêt à la


payer, mais à plusieurs conditions, à savoir le financement de mesures en faveur de la transition, la redistribution aux catégories modestes et moyennes, et la baisse d'autres impôts.


Autant de solutions qui _"méritent un débat approfondi"_, estime dans le communiqué Patrick Jolivet, directeur des études socio-économiques de l'Ademe. De manière générale,


73% des sondés souhaiteraient être plus associés aux décisions du gouvernement dans la lutte contre le changement climatique.  ------------------------- Maëlane LOAËC