Compléments alimentaires, grigris, magnétiseurs, coachs : l'infertilité, un business juteux | tf1 info

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En France, un couple sur quatre n'arrive pas à concevoir d'enfant naturellement après un an d'essai. En parallèle de leur parcours médical, certains se tournent vers des


propositions commerciales parfois douteuses. Des coachs en fertilité ont même émergé sur les réseaux sociaux. Suivez la couverture complète LE WE 20H Cela fait cinq longues années que Jade


et son mari rêvent de devenir parents. En parallèle de leur parcours médical, la jeune femme a tout tenté. _"J'ai vu un acupuncteur, une énergéticienne, une magnétiseuse, des


voyants, des médiums, des cartomanciennes. J’ai fait des massages maya, j’ai vu des naturopathes, des diététiciennes, des nutritionnistes. Plus tous les compléments alimentaires, les


tisanes, les pierres, les bougies",_ énumère la jeune femme comme on peut le voir dans le reportage en tête de cet article.  Budget total : 5.000 euros. Si Jade est déjà tombée enceinte


à quatre reprises, chaque fois ses grossesses se sont arrêtées sans explication des médecins. _"Quand on est dans un parcours long et difficile, avec des montagnes russes, on a besoin


de croire en d’autres choses et se raccrocher à d’autres thérapies"_, admet-elle.  DÉBLOQUER "LES NŒUDS ÉMOTIONNELS" Comme Jade et son mari, de plus en plus de personnes


souffrent d'infertilité. Aujourd’hui, un couple sur quatre n’arrive pas à concevoir d’enfants naturellement après un an d’essai. Alors les propositions commerciales se multiplient :


poudre de palmier, bonbons gélifiés, tisanes aux fleurs. Toutes promettent de réguler les hormones et le stress pour améliorer ses chances de concevoir. Sur Internet, un nouveau métier a


même émergé : coach en fertilité. Pour tomber enceinte rapidement, cette thérapeute propose par exemple un accompagnement de huit mois à 2.000 euros. Ayant elle-même mis très longtemps avant


d’être mère, elle désire mettre son expérience au service d’autres femmes. Mais quand on l'interroge sur sa formation, les choses sont plus floues. Par contre, elle assure pouvoir


débloquer _"les nœuds émotionnels"_ et agir sur le stress. > Le stress n'est pas un frein à la fertilité et surtout ça ne se > mesure pas Michael Grynberg Mais le stress


est-il vraiment un facteur d’infertilité ? Non, assure Michael Grynberg, l’un des spécialistes de la médecine reproductive en France. _"Il n’est pas vrai qu’on a plus d’enfants si on


est moins stressé. Ce n’est pas un frein à la fertilité et surtout ça ne se mesure pas. Le stress, c’est un fourre-tout"_, déplore le médecin qui n'est pas convaincu par les coachs


en fertilité, ni par les compléments alimentaires. Il n’en prescrit qu’en cas de carence identifiée. En revanche, un accompagnement psychologique est bien souvent nécessaire pour affronter


ce parcours difficile. * Lire aussi Infertilité : à quoi peut servir le bilan à 25 ans que le gouvernement veut mettre en place ? Alors comment faire le tri ? Tout d’abord, il ne faut pas


hésiter à demander conseil à des médecins spécialistes. _"Ils sont installés sur un territoire et ils ont connaissance des différents praticiens. Et surtout, ils ont les retours des


patientes. Quand un praticien est dysfonctionnel, ils le savent"_, explique Virginie Rio, cofondatrice de collectif Bamp. Cette association qui soutient les personnes infertiles et


stériles demande aux pouvoirs publics de mieux encadrer les médecines douces en France pour davantage protéger les patients. ------------------------- Rania HOBALLAH | Reportage : Marine


BROSSARD, Jean-François DROUILLET, Bertrand LACHAT