Play all audios:
Tout charisme, même s'il a fleuri dans un contexte territorial donné, a par nature un caractère d'universalité et donc, comme l'affirme le Pape dans sa Lettre aux personnes consacrées en
2014, toute expérience de vie consacrée «comme don à l'Église, n'est pas une réalité isolée ou marginale, mais lui appartient intimement, elle est au cœur même de l'Église comme élément
décisif de sa mission». Tel est l'horizon sur lequel se situe la décision de François de modifier l’article 579 du Code de droit canonique, officialisé par la Lettre apostolique en forme du
Motu proprio «Authenticum charismatis».
En substance, tout en laissant à chaque évêque diocésain la faculté d' «ériger par décret formel des instituts de vie consacrée» sur son propre territoire de compétence, la nouvelle norme
exige désormais que le choix de l'évêque soit fait «avec l'autorisation écrite du Siège Apostolique», alors qu'auparavant le même canon 579 établissait que cette approbation était d'ordre
consultatif.
«Un signe clair de l'authenticité d'un charisme, affirme François dans le Motu proprio, est son ecclésialité, sa capacité à s'intégrer harmonieusement dans la vie du Saint Peuple de Dieu
pour le bien de tous» et «le discernement sur l'ecclésialité et la fiabilité des charismes est une responsabilité ecclésiale des pasteurs des Eglises particulières». En même temps, citant le
décret conciliaire «Perfectae caritatis» le Pape souligne qu'il faut éviter que «des instituts inutiles ou insuffisamment vigoureux ne naissent imprudemment».
C'est pourquoi, poursuit François, «il appartient au Siège Apostolique d'accompagner les pasteurs dans le processus de discernement qui conduit à la reconnaissance ecclésiale d'un nouvel
Institut ou d'une nouvelle Société de droit diocésain» ; il rappelle que l'exhortation apostolique “Vita consecrata” affirme que la vitalité des nouveaux Instituts et Sociétés «doit être
examinée par l'autorité de l'Eglise, qui est responsable de l'examen approprié tant pour vérifier l'authenticité de la finalité inspiratrice que pour éviter la multiplication excessive
d'institutions similaires, avec le risque conséquent d'une fragmentation néfaste en groupes trop petits». Les nouveaux Instituts de vie consacrée et les nouvelles Sociétés de vie
apostolique, conclut-il, «doivent être officiellement reconnus par le Siège apostolique, qui seul a le jugement final».
Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici