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Un grand ouf de soulagement. Les principales Bourses européennes regagnent des couleurs en début de séance jeudi, après qu’un tribunal fédéral américain a bloqué mercredi l’entrée en vigueur
des droits de douane dits du « Jour de la libération » du président américain Donald Trump. La Bourse de Paris évolue en forte hausse. L’indice vedette CAC 40 avançait nettement de 1,01 %
vers 09H50, s’octroyant 78,84 points pour s’établir à 7.866,94 points. Mercredi, le CAC 40 avait terminé en baisse de 0,49 % (-38,69 points). A Francfort, le Dax avance de 0,88 % et à
Londres, le FTSE 100 monte de 0,37 %. L’indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,99 %, le FTSEurofirst 300 gagne 0,52 % et le Stoxx 600 avance de 0,51 %. Trois juges du tribunal de commerce
international des Etats-Unis (ITC) ont estimé que les surtaxes que l’administration Trump impose sur ses importations relevaient d’une prérogative du Congrès et que le président américain
avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose. « Le monde entier suivra de près les efforts déployés par le système judiciaire des États-Unis pour que la plus haute fonction de l’État
soit tenue de rendre des comptes », écrit dans une note Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown. Les juges considèrent que le président ne peut pas
invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels, afin d’instituer ces droits de douane massifs, pour « imposer une surtaxe illimitée
sur les produits provenant de quasiment tous les pays », selon le jugement que l’AFP a pu consulter. Cela concerne tant les surtaxes douanières liées au fentanyl imposées par Donald Trump au
Canada, au Mexique et à la Chine, que les droits de douane dits « réciproques » d’au moins 10 % imposés le 2 avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 50 % selon
le pays d’origine. Ces droits de douane, d’une ampleur inédite, font craindre aux marchés qu’une guerre commerciale affecte la croissance mondiale. « Cette décision jette le trouble sur
plusieurs accords commerciaux déjà conclus et sur ceux qui sont encore en phase de négociation », commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique chez XTB. « Ironiquement,
c’est un groupe conservateur représentant les petites entreprises qui a porté plainte contre les droits de douane, accusant le président d’imposer des taxes commerciales en invoquant une +
situation d’urgence + sans fondement », a relevé l’économiste. Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP. Bien que la nouvelle a fait
souffler un vent de soulagement jeudi sur les marchés, les analystes de Goldman Sachs soulignent que cette décision ne bloque pas les droits de douane sectoriels et qu’il existe d’autres
voies juridiques permettant à Trump d’imposer des droits de douane généraux et spécifiques à certains pays. Aux valeurs, le luxe est dans le vert, Kering, LVMH et Hermes prenant entre 1,68 %
et 2 % et tirant le compartiment européen du luxe qui gagne 1,02 %. L’indice de l’automobile prend 1,11 %, porté notamment par des hausses d’environ 2,5 % pour Forvia et Stellantis. De son
côté, la Chine a exhorté jeudi les États-Unis à « annuler totalement les droits de douane unilatéraux injustifiés », après la décision d’un tribunal américain de bloquer les droits de douane
dits « réciproques » décidés par le président américain Donald Trump. « La Chine exhorte les États-Unis à écouter les voix rationnelles de la communauté internationale et des différents
acteurs nationaux, et à annuler totalement ces droits de douane unilatéraux injustifiés », a déclaré une porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yongqian, lors d’une conférence de
presse régulière à Pékin.